Ligue 1: Les clubs face à la menace du Covid-19

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Comme on l’a souvent répété, l’épidémie du nouveau coronavirus n’est pas une fatalité. Il faut apprendre à vivre avec la maladie, tout en prenant les précautions nécessaires pour ne pas la propager davantage. Seulement, sa propagation inquiétante, ces derniers jours, y compris chez nous, laisse à penser que des mesures drastiques vont être prises prochainement pour stopper son évolution.

L’on évoque de plus en plus un retour à un confinement général, surtout si la situation se détériore encore plus. D’où les interrogations légitimes et compréhensives sur la possibilité de reporter le début du championnat programmé en principe pour le 29 novembre. La réponse est venue du Dr Mohamed Bekkat Berkani, membre de la Commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie du nouveau coronavirus. Pour lui, «il n’y a aucune raison pour que le championnat ne reprenne pas, mais cela doit se faire avec l’application stricte du protocole sanitaire et le respect des gestes barrières pour faire face à toute propagation du virus», a-t-il déclaré, vendredi sur les ondes de la Radio nationale. Il est vrai que l’on ne peut pas repousser indéfiniment l’entame de la compétition. Déjà que le championnat accuse un énorme retard par rapport aux saisons dernières. Un autre report signifierait tout simplement son annulation. Dans d’autres pays où la deuxième vague du coronavirus fait de nouveau des ravages, les autorités arrivent à faire la part des choses. Les activités sportives n’ayant pas les moyens et la logistique pour respecter le protocole sanitaire ont été annulées. Par contre, les championnats professionnels ont été maintenus avec néanmoins l’obligation d’effectuer régulièrement et systématiquement des contrôles et des tests sur tous les sportifs et leur entourage. «Les sportifs en général et les footballeurs en particulier ne sont pas épargnés, on ne peut pas prendre l’exemple de l’infection de Cristiano Ronaldo ou d’autres joueurs européens comme une preuve que le virus ne constitue pas un danger pour les sportifs. Le coronavirus peut être fatal pour les sportifs, d’où la nécessité de faire preuve de plus de vigilance», a ajouté le Dr Bekkat à ce propos. Pour le moment l’on ne peut pas dire que tous les clubs, chez nous, appliquent ces règles à la lettre. Les équipes qui appliquent le protocole sanitaire se comptent sur les doigts d’une main, d’où le risque d’une explosion des cas chez nos footballeurs dans les semaines à venir. C’est le rôle de la Ligue et de la Fédération de les rappeler à l’ordre, sinon il n’est pas possible de lancer le championnat dans les conditions actuelles. Tout le monde doit y mettre du sien et faire les efforts nécessaires pour suivre à la lettre les recommandations sanitaires. Reste à savoir si tous les clubs ont les moyens de les appliquer. C’est la question que se posent beaucoup d’observateurs de la scène footballistique. Pour le moment, on ne sent pas une réelle et une véritable coordination entre les autorités sanitaires et les instances sportives, à même de faciliter l’adaptation à la nouvelle situation imposée par la propagation du Covid-19. Si les clubs, notamment les moins nantis, sont livrés à eux mêmes, ils ne pourront jamais respecter le protocole sanitaire comme il est instauré. C’est une réalité qu’il faudra prendre en compte avant le début du championnat.

Ali Nezlioui