Le casse-tête de la filière lait

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Photo conception L'Echo d'Algérie@

On apprend que le lait de vache se vend à même le trottoir dans certaines villes du pays. En effet, de nombreux opérateurs individuels qui font dans la production familiale avec une ou deux vaches laitières, sont confrontés à des surplus qu’ils ne savent pas comment écouler. Parce que les coopératives qui existaient jadis et achetaient le lait de tous les petits producteurs, ont disparu l’une après l’autre par la grâce d’une importation tous azimuts de poudre de lait. Le chiffre de ces opérations d’import ont atteint allègrement le milliard de dollars rien pour l’année précédente. Pourtant, notre filière lait présente de très larges capacités si elle était mieux organisée. Il existe dans le pays des bassins laitiers concentrés dans des régions précises (Bouira, Batna, Tiaret, Tizi-Ouzou…) qui, en période de grosse production, ne savent pas quoi faire de leur lait faute de preneurs. Du lait gaspillé parce que la logistique de collecte est très insuffisante faute de véhicules frigorifiés. D’autre part, il n’existe pas d’industrie de transformation suffisante pour absorber toute la production laitière, matière première pour toutes sortes de fromages susceptibles de servir de base de lancement d’une exportation fructueuse. Concentrée dans de rares points du pays, la transformation laitière, d’excellente qualité, est quand même concurrencée par des marques étrangères. Comme quoi, il y a toujours des produits importés qui font «diversion» à des yaourts, des camemberts et autres fromages locaux de très bonne facture. Mais hélas la dépendance ne s’arrête pas là et touche surtout la poudre de lait dont le prix augmente d’année en année. C’est dire qu’il faut songer à développer nos propres filières de collecte et de transformation de la matière première. D’autant plus que le lait continue d’être subventionné et risque même de ne plus l’être avec la crise actuelle.