Assainissement du paysage médiatique «L’engagement de l’Etat est ferme»

0
1247
Photo L'Echo d'Algérie@

Le respect de l’éthique et des règles déontologiques est jugé nécessaire pour atteindre le professionnalisme. C’est d’ailleurs la volonté des pouvoirs publics qui veulent faire de la presse nationale une presse crédible et de qualité.

Pour ce faire, un vaste chantier pour la professionnalisation de la presse, a été lancé et ce, conformément, aux orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le programme prévoit entre autres l’installation de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) et l’autorité de régulation de la presse écrite (ARPE). Il a été dit que le manque de professionnalisme des journalistes relevait de la mauvaise formation. On suivra ce constat par le lancement de plusieurs campagnes de formation au profit des journalistes à même d’«ancrer» le professionnalisme chez les journalistes, notamment ceux qui débutent pour que ces derniers puissent livrer une information «fiable et crédible». Mais aussi la délivrance de la carte nationale du journaliste professionnel.

Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio algérienne, dans l’émission L’invité de la rédaction de la Chaîne III le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, réitère cet engagement et assure sa continuité. Il rappelle dans ce sens la mise en place de l’Autorité de régulation de la presse écrite (ARPE) «d’ici à la fin de l’année en cours» et ce, comme annoncé par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, lors de la présentation de son plan d’action devant le Parlement.

Pour mener à bien cette mission le ministre informe que son département est à l’écoute de la communauté de la corporation. «Les portes du ministère sont ouvertes à tout le monde pour la concertation» et d’assurer le succès de la mise en place de cette autorité», a-t-il dit en ce sens. Par ailleurs, il saisira cette occasion pour annoncer que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) «sera très bientôt opérationnelle» et qu’elle entamera la délivrance des agréments pour les chaînes de télévision privées. Il dira aussi que l’«ARPE, au même titre que l’ARAV, hériteront de pouvoirs régaliens et seront dotées de toutes les attributions nécessaires, y compris l’autonomie financière».

S’exprimant au sujet de l’avenir de la presse en Algérie le ministre estime que si ce n’est la volonté de l’Etat, la crise financière que traverse le pays peut venir à bout de certains titres. «La crise financière a impacté le secteur de la presse et des titres pourraient disparaitre», a déclaré le ministre. Il confie que déjà quelque 60 titres (26 quotidiens et 34 hebdomadaires) ont disparu depuis 2014 et que d’autres pourront subir le même sort. Ceci dit, le paysage médiatique reste «dense» et compte l’existence de «140 titres». Pour le ministre, la solution consiste à changer le modèle économique. «Il n’échappe à personne que nous sommes en crise, le modèle économique est devenu obsolète partout dans le monde», a-t-il dit à ce propos. A cela s’ajoute la progression du numérique, dont l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux, qui, selon lui, pose un «problème existentiel pour les médias classiques». Evoquant la question de la publicité institutionnelle, utilisée comme moyen de pression par les pouvoirs publics, le ministre réfute et déclare que bien au contraire, elle «est un moyen de soutien ayant permis la «survie de l’ensemble des médias», notamment privés.