Alors que le nombre de cas de cancer de pancréas est en hausse ces dernières années, les scientifiques sont à la recherche de nouveaux traitements. Des chercheurs américains ont récemment mis en évidence une nouvelle piste susceptible de mener à des traitements intéressants. On vous explique.
Pour rappel, ce cancer se développe à partir des cellules du pancréas, une glande du système digestif. Parmi les facteurs de risque identifiés, l’INCa cite la consommation de tabac, des prédispositions génétiques, ou encore la présence de certaines maladies, telles que l’obésité, le diabète, ou encore la pancréatite chronique. D’après le site du Vidal, le cancer du pancréas est diagnostiqué à un stade tardif dans 80 à 90% des cas car il reste longtemps sans symptôme. Quand cela est possible, le cancer est traité par des mesures chirurgicales combinées à de la chimiothérapie. Une enzyme pourrait être liée au développement des cellules cancéreuses du pancréas, selon des scientifiques. Des chercheurs américains se sont intéressés aux autres futures pistes de traitements du cancer du pancréas dans une étude publiée le 2 janvier 2025 dans la revue Cancer Research. Pour cela, ils se sont penchés sur l’effet d’une enzyme, appelée MICAL2, sur le développement des tumeurs dans les adénocarcinomes canalaires pancréatiques, la forme la plus courante de cancer du pancréas. Pour rappel, une enzyme est une protéine présente dans les cellules et qui facilite les réactions chimiques qui s’y produisent. A l’issue de leurs observations, les scientifiques ont noté que cette enzyme était susceptible de favoriser la croissance et le développement des cellules tumorales dans les adénocarcinomes canalaires pancréatiques. En effet, ils ont remarqué qu’elle était produite en quantité excessive dans les cellules cancéreuses, par rapport aux cellules saines. Par ailleurs, les chercheurs ont observé que les patients ayant une faible expression de MICAL2 dans leurs cellules tumorales avaient survécu environ deux fois plus longtemps que ceux produisant cette enzyme en plus grande quantité. Selon eux, cela pourrait démontrer que MICAL2 est impliquée dans la progression de la maladie à un stade avancé en favorisant la multiplication des cellules malades, ainsi que la migration et l’invasion des tissus sains. Si davantage de travaux sont nécessaires pour explorer les liens entre l’expression de l’enzyme MICAL2 et le développement du cancer du pancréas, les scientifiques de l’étude avancent qu’elle pourrait devenir une cible prometteuse des potentiels futurs traitements médicamenteux contre cette maladie. “Nous pensons qu’il sera possible de cibler MICAL2 avec des médicaments, car il s’agit d’une enzyme appartenant à une classe de protéines contre lesquelles des médicaments inhibiteurs ont été produits avec succès pour traiter d’autres maladies humaines”, a détaillé dans un communiqué Andrew Lowy, l’un des auteurs de ces recherches. “Nous travaillons actuellement à l’identification de médicaments candidats pour commencer à bloquer la fonction de MICAL2 dans le cancer du pancréas”, a-t-il conclu.