Après avoir réussi le pari du Sommet arabe en novembre dernier, l’Algérie vient de glaner un nouveau succès diplomatique avec la tenue de la 17e session de l’Union des conseils des pays membres de l’Organisation de la Coopération islamique (UPCI), dont les travaux ont pris fin hier au Centre international des conférences (CIC) à Alger.
Ce nouveau jalon qui s’ajoute au riche palmarès de la diplomatie algérienne, traduit une volonté politique incarnée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, visant à consolider le dialogue, l’action et la solidarité entre les Etats du monde musulman, en vue de faire face aux défis actuels. D’ailleurs, cette politique a été hautement saluée par les participants à cette 17e session, à l’instar du président du Conseil national de transition de la République de Guinée, Dansa Kourouma, qui a indiqué que son pays soutient les propositions du Président Abdelmadjid Tebboune, notamment celle relative à la création d’un Comité de sages pour contribuer à la résolution des problèmes du monde musulman par le dialogue, étant un moyen pacifique et civilisationnel, exprimant aussi son soutien à l’unité et la solidarité du monde musulman. De son côté, le représentant du mouvement palestinien Hamas, Mohamed Othman, a affirmé que les propositions du Président Tebboune reflètent la voix de la sagesse en vue de résoudre les conflits dans le monde musulman par le dialogue, mettant l’accent sur la nécessité d’appliquer sur le terrain ces propositions, en vue d’unifier les rangs des Musulmans. Mohamed Othman a souligné que les propositions du président de la République servent l’unité du monde musulman et consolident les valeurs de solidarité en vue de relever les défis actuels. Pour sa part, le membre du conseil de la Choura du Sultanat d’Oman, Cheikh Mansour bin Zahir Al Hajri a salué les propositions du président de la République, notamment celle relative à la création d’un centre de recherche pour le renforcement de l’immunité intellectuelle face aux mutations effrénées du numérique, relevant que cette proposition sert l’unité du monde musulman et permet de lutter contre les idées extrémistes que plusieurs parties tentent d’introduire dans notre monde musulman. Le parlementaire omanais a estimé qu’un tel centre contribuera à lutter contre les idées intruses et à «immuniser la jeunesse musulmane», saluant la disposition de l’Algérie à l’abriter. «Cela participe de la générosité algérienne à servir les causes du monde arabe et musulman», a-t-il souligné. Le recteur de Djamaâ El-Djazaïr, Cheikh Mohamed Maâmoun Al Kacimi Al Hoceini, a salué les propositions du président de la République lors de cette rencontre, estimant qu’elles renforceront davantage la coopération entre les pays musulmans. La 17e session de l’Union des parlements des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (UPCI), organisée sous le haut patronage du président de la République, est un «événement exceptionnel dont on attend des résultats à la hauteur des aspirations de la nation musulmane», a-t-il ajouté. Lors de la séance d’ouverture des travaux de cette rencontre, le président de la République a souligné, dans un message adressé aux participants, que la cause palestinienne demeurera la première cause centrale de la nation musulmane, de l’OCI et de l’UPCI. Il a appelé à l’intensification des efforts en vue de mobiliser davantage de soutien politique et matériel en faveur du peuple palestinien pour lui permettre de résister face aux crimes systématiques et à large échelle dont il est victime, notamment devant l’entêtement de l’occupant sioniste qui persiste dans ses graves violations à travers l’expansion de ses colonies. Abordant les efforts fournis par l’Algérie pour soutenir le peuple palestinien dans sa lutte contre l’occupant sioniste, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie «œuvrera avec les frères dans le monde musulman et avec tous les pays qui défendent le droit et la liberté dans le monde, à la consécration de la qualité de membre à part entière de l’Etat de Palestine aux Nations Unies». Il a appelé par la même occasion l’UPCI à «accompagner les frères palestiniens vers le parachèvement de ce projet national et la concrétisation des échéances nationales prévues par la feuille de route adoptée». S’adressant aux membres de l’UPCI, il dira que «vous vous rencontrez aujourd’hui, vous porteurs des aspirations de nos peuples islamiques, dans un contexte international et régional marqué par des conflits complexes et de multiples crises, en tête desquels les crises énergétique et alimentaire qui menacent le monde entier, en sus d’autres dangers tels que le terrorisme et l’incursion intellectuelle visant à attenter à nos référents et à détruire nos sociétés». Appelant les participants à la nécessité de créer un Comité de sages pour contribuer à la résolution des conflits et à faire prévaloir le dialogue pour le règlement des crises dans le monde musulman, il a préconisé la création d’un centre de recherche pour le renforcement de l’immunité intellectuelle face aux mutations effrénées du numérique auxquelles sont exposées les sociétés musulmanes». «Ce centre relèvera de l’UPCI», a-t-il précisé, ajoutant que «l’Algérie est prête à l’accueillir». Dans le même contexte, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a appelé les pays arabo-musulmans à se positionner, tel un seul homme, en faveur de la cause palestinienne face à l’entité sioniste, affirmant que l’Algérie s‘attelait à travers la 17e conférence de l’Union des conseils des pays membres de l’Organisation de la coopération islamique (UPCI) à définir les positions et engagements des pays participants face à cette situation. Soulignant «la grande responsabilité» qui incombe aux pays et parlements arabo-musulmans quant à la situation que traverse le peuple palestinien, M. Goudjil a exprimé sa fierté de la position algérienne envers la cause palestinienne. Evoquant les points communs entre le combat du peuple palestinien et celui qu’a mené le peuple algérien contre «l’extermination» dont il était victime durant 132 ans d’occupation française, avec comme prix de son indépendance 5 400 000 martyrs, M. Goudjil a souligné que pour les deux peuples il s’agit d’une «question de décolonisation». Le président du Conseil de la nation a appelé par là même, le peuple palestinien à «unifier ses rangs», une idée pour laquelle l’Algérie a mené un long combat qui a été couronné par la signature par les factions palestiniennes de la Déclaration d’Alger dans le cadre de «la Conférence d’unification des rangs palestiniens, initiée par le Président Abdelmadjid Tebboune.De son côté, le secrétaire général de l’UPCI, Mouhamed Khouraichi Niass, a affirmé que l’Union fondait de grands espoirs sur l’Algérie, notamment en cette conjoncture où le monde islamique a besoin de davantage de consensus et de cohésion, mettant en avant la centralité de la cause palestinienne pour le monde islamique. Il a souligné qu’il s’agissait d’une cause centrale pour les musulmans, car représentant «la tragédie de tout un peuple opprimé depuis plus de 70 ans» par l’entité sioniste inique. Khouraichi a salué à l’occasion les récentes résolutions onusiennes inhérentes à la question palestinienne, notamment la résolution exhortant la Cour internationale de justice à évaluer l’impact des perpétuelles violations sionistes à l’encontre du peuple palestinien et son occupation de longue date «Les pays musulmans ne doivent pas rester les bras croisés ni laisser les résolutions onusiennes demeurer lettre morte», a souligné M. Khouraichi estimant «qu’il est inadmissible de poursuivre la politique du deux poids, deux mesures».
T. Benslimane