Dans le cadre de sa participation, ce jour à Addis-Abeba, au 11e Sommet extraordinaire de l’Union africaine, en qualité de représentant du président de la République, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a souligné que «l’Algérie sera aujourd’hui et demain un défenseur et un acteur convaincu d’une organisation continentale pensée et promue par les Africains et pour les Africains».
Une organisation où se retrouvent et où fusionnent souverainement nos volontés nationales au profit de notre unité et de notre solidarité». Il a également mis en exergue l’importance qu’accorde l’Algérie à l’Afrique en déclarant qu’elle «considère son appartenance africaine comme un élément centrale de son identité et demeure fidèle aux solidarités qu’elle a partagées avec les autres peuples et pays du continent pour les causes de la liberté et du développement». Ce Sommet étant axé sur la question de la réforme institutionnelle de l’Union africaine, le Premier ministre a, tout en soulignant l’adhésion de l’Algérie à ce processus et en faisant part de sa satisfaction des nombreux consensus dégagés autour de certaines questions, appelé à poursuivre la finalisation des aspects toujours en discussion. A ce titre, Ahmed Ouyahia a réaffirmé un certain nombre de principes que l’Algérie considère comme essentiels pour le succès de la réforme de l’organisation continentale. Il s’agit en premier lieu, a indiqué Ahmed Ouyahia, des principes et valeurs contenus dans l’acte constitutif de l’Union africaine et qui continuent d’unir ses États. Il a, dans ce cadre, ajouté que «l’Union africaine doit, naturellement, demeurer sous le contrôle souverain des États membres et ses mécanismes ont la charge de mettre en œuvre les décisions et les politiques arrêtées par les instances délibérantes». Ahmed Ouyahia a également insisté sur la nécessité de maintenir la procédure d’élection des membres de la Commission de l’Union africaine, selon les critères de parité de et de représentation équitable. S’agissant des questions d’intégration régionale, le Premier ministre a appelé à la préservation de la place des sous-régions et des communautés économiques régionales, en relevant que la création de la zone de libre-échange continentale et le renforcement du rôle de la Commission de l’Union ne doivent pas remettre en cause ces réalités. Dans le même sillage, Ahmed Ouyahia a abordé la question liée à la future agence de développement de l’Union africaine en relevant que celle-ci «devra préserver et mettre en œuvre les décisions déjà adoptées par l’Union en matière de développement, qu’il s’agisse de programmes prioritaires ou qu’il s’agisse de l’Agenda 2063, tout en préservant les acquis légués par le Nepad et en consolidant ses projections de développement». S’agissant du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, Ahmed Ouyahia a appelé au maintien du caractère volontaire de ce mécanisme. Les questions de la gestion administrative et financière étant également à l’ordre du jour du Sommet, Ahmed Ouyahia a indiqué que «l’Union africaine doit accorder une grande importance à la rationalisation des dépenses, surtout que nous voulions affirmer l’autonomie financière de notre Union». Il a, dans le même ordre d’idées, appelé à la révision du barême des contributions des États membres en soutenant que «l’Algérie qui a toujours donné l’exemple par sa disponibilité et sa régularité en la matière, considère qu’une répartition plus équitable des contributions financières entre les États membres est aussi un élément important dans le cadre de la réforme de l’Union africaine». Enfin, Ahmed Ouyahia a déclaré que l’Algérie partage la nécessité de consolider le rôle de la Commission. Cependant, elle insiste sur la préservation des missions du Comité des représentants permanents (COREP) qui est l’organe du contrôle permanent de l’Union africaine par ses États membres. Ahmed Ouyahia est accompagné de Abdelkader Messahel, ministres des Affaires étrangères.
Ouyahia rencontre le président sud-africain Cyril Ramaphosa et son homologue égyptien Mostafa Madbouly
En marge du 11e Sommet extraordinaire de l’Union africaine, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a rencontré le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, auquel il a transmis un message de fraternité et d’amitié du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L’échange a porté, notamment, sur les relations bilatérales. Dans ce cadre, l’accent a été mis sur la tenue, avant la fin d’année à Alger, de la Commission mixte algéro-sud-africaine, sous la présidence des deux ministres des Affaires étrangères, en vue de poursuivre les efforts des deux pays visant à consolider et diversifier davantage le partenariat stratégique qui lie l’Algérie et l’Afrique du Sud. Les discussions ont également porté sur les questions d’actualité, sur l’agenda africain et international, sur lesquelles s’est dégagée une convergence de vues entre les deux pays. Le Président Ramaphosa a chargé le Premier ministre Ahmed Ouyahia de transmettre ses sentiments fraternels et de considération au président de la République Abdelaziz Bouteflika et ses vœux de progrès au peuple algérien. Rappelons que le Premier ministre Ahmed Ouyahia séjourne à Addis-Abeba dans le cadre de sa participation à la 11e session extraordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Dans le même contexte toujours, le Premier ministre Ahmed Ouyahia s’est également entretenu avec son homologue égyptien Mostafa Madbouly. L’entretien a porté sur les relations bilatérales et les voies et moyens de leur renforcement. A cet égard, les deux Premiers ministres ont exprimé leur satisfaction quant à la qualité des liens qui unissent les deux pays et ont exprimé leur engagement à poursuivre leurs efforts en vue de donner un nouvel élan à la coopération algéro-égyptienne, notamment à l’occasion des prochaines échéances bilatérales. Les deux Premiers ministres se sont également félicités de la consultation régulière entre les deux pays sur les questions d’intérêt commun. Dans ce cadre, ils ont réitéré leur attachement à la stabilité de la Libye voisine et à ne ménager aucun effort, notamment dans le cadre de la Tripartie Algérie-Égypte-Tunisie, pour faire avancer le processus de paix en Libye. Dans le même sillage, les deux Premiers ministres ont également réitéré leur engagement à travailler de concert sur les questions africaines de l’heure, notamment, celle de la réforme de l’Union africaine et ce, dans la perspective de la présidence en exercice de l’Union par l’Égypte en 2019. D’autres questions dont, notamment, la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent ont également fait l’objet d’échanges entre les deux Premiers ministres. L’entretien s’est déroulé en présence de Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères.
M.T. /Ag.