Protection du patrimoine culturel en péril – L’appel des cinq prix Nobel

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Mettant à profit la tenue à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis) de la Conférence internationale sur la protection du patrimoine culturel en péril, cinq prix Nobel, aussi célèbres les uns que les autres, ont lancé un appel à la « prise de conscience » de la communauté internationale et demandent aux gouvernements, à l’UNESCO et à la société civile de « se mobiliser » pour « protéger » et « sauvegarder » le patrimoine culturel de l’humanité.

Il s’agit d’Aung San Suu Kyi, conseillère d’Etat et ministre des affaires étrangères de Birmanie, Prix Nobel de la Paix en 1991, Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations unies, Prix Nobel de la Paix en 2001, Helen Johnson Sirleaf, Présidente du Libéria, Prix Nobel de la Paix 2011, Orhan Pamuk, écrivain, Prix Nobel de littérature en 2006 et Mario Vargas Llosa, écrivain, prix Nobel de littérature en 2010. « Parce qu’il est ce qui nous unit par-delà les continents. Parce qu’y porter atteinte, c’est menacer gravement la paix et la sécurité internationales. Et parce que sans mémoire, il n’y a ni rêve ni horizon communs possibles. Dans cet esprit, nous saluons la tenue à Abou Dhabi de la conférence internationale sur la protection du patrimoine en péril et appelons tous les participants à faire face à leurs responsabilités. Le défi est historique. Sachons le relever », ont-ils affirmé dans un message émouvant. Les prix Nobel estiment que partout dans le monde, les guerres et le terrorisme menacent un patrimoine parfois millénaire, témoignage de la « diversité » des civilisations humaines et de notre commune humanité et indiquent qu’à la tragédie des populations civiles persécutées en raison de leur origine, de leurs convictions ou de leurs croyances et qui n’ont d’autre choix qu’entre la mort ou l’exil, s’ajoutent le trafic, le pillage, la destruction de ce bien public universel qu’est notre héritage culturel. « A Bamiyan, à Mossoul, à Palmyre, à Tombouctou et ailleurs, des œuvres ont été détruites, et c’est l’humanité tout entière qui était visée. Une trace de notre histoire a été effacée et c’est notre espérance dans l’avenir que le fanatisme a voulu saper », ont-ils noté en affirmant que cet acharnement à réduire en cendre des expressions immémoriales doit être combattu. « Il y a urgence à agir, le temps n’est plus aux indignations impuissantes », soulignent les prix Nobel.