Cité internationale des arts de Paris L’Algérie exposée à travers la photo

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L’exposition photographique Ikbal/Arrivées, pour une nouvelle photographie algérienne, qui a raconté la vie de l’Algérie d’aujourd’hui et le quotidien de sa population dans ses multiples facettes, a été inaugurée, ce mardi, à la Cité internationale des arts de Paris, en présence d’une foule nombreuse.

Une exposition très riche en expressions, présentée déjà au Musée national d’art moderne et contemporain d’Alger (MAMA) du 13 mai au 13 juillet 2017, durera jusqu’au 4 novembre prochain. Fruit d’une co-production avec l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et l’Institut français d’Algérie, et en partenariat avec la Cité internationale des arts, elle s’inscrit dans le cadre de l’accord d’amitié et de coopération signé entre la Ville de Paris et la wilaya d’Alger en 2003 et renouvelé en 2016. Ikbal/Arrivées, pour une nouvelle photographie algérienne propose aux visiteurs un véritable panorama de la jeune création photographique algérienne en dirigeant les projecteurs sur les nouveaux talents pleins d’énergie et d’ambition. Au total 400 photos, dont la majorité est en noir et blanc, sont exposées pour raconter la vie des Algériens, citadins ou ruraux, chez eux ou à l’extérieur, dans leurs quartiers ou dans les stades. Plusieurs facettes de la vie au quotidien sont présentées crument aux visiteurs qui sont venus très nombreux découvrir une Algérie qu’ils n’ont pas l’habitude de la voir. En rupture avec la traditionnelle classification des genres, ces images bouleversent la distance qui sépare le photographe et son sujet. Ici, la présence humaine, les corps en action ou les traces laissées par leur passage sont des fils conducteurs qui pourraient relier chaque série, explique un document présentant cette exposition qui trouve son origine dans l’atelier de formation encadré par Bruno Boudjelal, un Français d’origine algérienne, en 2015 à la villa Abdellatif à Alger. C’est en 2015 lors d’un atelier photographique effectué à Alger avec des photographes venant de différentes régions d’Algérie, que j’ai été frappé par l’énergie et le dynamisme de tous ces jeunes gens. Ils manifestaient une envie forte de montrer, de dire, de raconter leur pays, a indiqué Bruno Boudjelal, commissaire de l’exposition qui occupe six salles de la Cité internationale des arts. Ce photographe a précisé, dans un texte distribué à la presse, qu’il est essentiel que l’Algérie, comme de nombreux autres pays à travers le continent africain, soit aussi racontée, décrite, photographiée par les Algériens eux-mêmes. Nés en Algérie, les vingt photographes, qui participent à cette exposition, sont âgés entre 20 et 30 ans et racontent, à travers leurs œuvres iconographiques des sujets divers touchant l’actualité en immortalisant la vie autour de la ville, du monde rural et des problèmes sociaux. C’est comme ce Mostaganémois, Ahmed Badreddine Debba, qui présente l’histoire de l’homme à la djellaba, connue dans légion, à travers laquelle il a voulu rendre hommage à cet homme, traité de fou et chassé par les habitants. Dans une déclaration, ce jeune photographe s’est dit très content de s’ouvrir vers le monde extérieur avec sa première participation à une exposition à l’étranger. Le sujet que j’aborde ne se boucle pas, il continuera à s’enrichir de la légende de l’homme à la djellaba partout en Algérie, at-il dit, annonçant qu’il va se mettre à la rédaction de cette histoire. Le photographe constantinois Ramzy Bensaadi présente les célébrations rurales en Algérie, fruit d’un travail de trois ans au cours desquelles il s’est rendu dans une quinzaine de villages pour vivre ces événements et les immortaliser. L’auteur a constaté que certaines fêtes ont perdu de leur authenticité, en raison du développement et de la croissance démographique. Mehdi Boubekeur, né à Alger, lui s’intéresse aux graffitis et à l’expression de la jeunesse à travers les murs algérois. Tag Ala Men Tags, titre de son exposition, se veut une exploration des graffitis dans leur contexte et dans leur potentiel à se transformer en une poésie perceptive.