Un programme d’investissement d’urgence a été adopté à court terme à Annaba pour faire face à la pénurie d’eau potable liée à une baisse du niveau d’eau des deux barrages d’Echaffia et Meksa, principales sources d’approvisionnement en AEP de la population locale, a annoncé dimanche le wali Mohamed Salamani.
Ce programme porte sur la requalification de 32 forages du champ de Boutheldja (wilaya d’El Tarf) pour la mobilisation, à court terme, de 35.000 m3/jour d’eau potable et le doublement sur 22 km de la canalisation Meksa-Lehnichet pour éliminer le problème des fuites qui dilapident 60 % du volume d’eau destinée à l’alimentation de la population, a précisé le chef de l’exécutif local dans une déclaration de presse. Le programme porte également sur la réhabilitation des deux stations de pompage de Meksa et Chaïba, le fonçage de nouveaux forages à travers la wilaya, la résolution d’urgence du problème des fuites et la mobilisation de citernes pour renforcer l’alimentation en AEP des habitants des (zones) « points noirs », a ajouté M. Salamani, affirmant que la première priorité dans la wilaya est désormais l’approvisionnement de la population en cette ressource vitale. « Cette phase critique exige, pour être surmontée, la conjugaison des efforts de tous et un haut sens de responsabilité de la part des responsables, des élus, de la société civile et des citoyens », a-t-il soutenu. Ce programme d’urgence, de court terme, est déjà activé et le système d’approvisionnement adopté en cette période prévoit, en fonction des quantités d’eaux mobilisées, une alimentation à raison d’une journée sur quatre dans tous les réseaux de distribution, a indiqué le wali. Les besoins d’alimentation en eau potable de la population de la wilaya d’Annaba sont estimés à 160.000 m3/jour et 60 % de ces besoins ne sont plus satisfaits après la baisse critique du niveau d’eau du barrage Echafia (160 millions m3) l’ayant rendu inexploitable, selon les données de l’Algérienne des eaux. Ce barrage avec celui de Meksa (60 millions m3) fournissent l’essentiel d’eau potable de la wilaya, est-il indiqué.
Le haut fourneau risque d’être « mis en veille » faute d’approvisionnement en eau
Le complexe sidérurgique Sider El Hadjar d’Annaba connaît une « nette baisse » de production et le haut fourneau risque d’être « mis en veille dans cinq jours faute d’approvisionnement en eau », a indiqué hier le directeur de l’industrie, Raouf Dormane. « Les deux aciéries à oxygène sont actuellement approvisionnées au ralenti à partir du haut fourneau qui puise de la propre réserve d’eau du complexe, le temps de vider la fonte », a précisé le même responsable. Le complexe qui a besoin de 1.500 m3 par heure, a vu son alimentation réduite à 400 m3/heure avant d’être suspendue afin de satisfaire les besoins en eau potable de la population de la wilaya, selon les services de l’Algérienne des eaux (ADE). Des mesures d’urgence ont été décidées pour trouver des sources d’alimentation en eau pour le complexe sidérurgique dont le fonçage de forages dans la région de Chaïba dans la commune de Sidi Amar où se trouve le complexe, outre la possibilité de réaliser une canalisation d’approvisionnement à partir de l’oued Seybous, ont indiqué les services de la wilaya. Le complexe Sider El Hadjar emploie plus de 4.500 travailleurs et ceux dont les ateliers risques d’être fermés (haut fourneau et les deux aciéries) seront redéployés dans d’autres unités du complexe, a-t-on encore détaillé. Le complexe produisait quotidiennement 1.800 tonnes d’acier liquide.