Censé développer l’industrie algérienne dans les différentes filières, la sous-traitance et augmenter le niveau du taux d’intégration, le dispositif SKD/CKD a finalement plus contribuer à saigner le Trésor public qu’à apporter une valeur ajoutée.
Le département de Mahdjoub Bedda signale l’urgence de revoir dans sa totalité et en profondeur ce dispositif fiscal, très avantageux au demeurant, «qui a non seulement diminué les recettes budgétaires de l’Etat mais aussi les réserves de change, sans atteindre les objectifs prévus», note l’étude commandée par le ministre de l’Industrie.
Quant au taux d’intégration, il ne dépasse pas les 20% hors filière véhicules, «tandis que celui du marché est de 40%». Toujours, selon l’étude en question, le manque à gagner pour le Trésor public est de 40 milliards de dinars pour l’année 2016, soit 14 milliards de dinars de plus qu’en 2015 où le manque était évalué à 27 milliards de dinars.
Selon Mahdjoub Bedda que cite le communiqué de son département, «à l’inverse de ce qui était attendu du dispositif SKD/CKD, les importations en termes de valeurs de kits d’assemblage et de montage n’ont cessé d’augmenter durant ces trois dernières années pour atteindre près de 2 milliards $ (…). Pour les cinq premiers mois de l’année en cours le chiffre a dépassé le milliard de dollars.» En somme le dispositif n’a pas eu les effets escomptés si ce n’est creuser encore plus le déficit en devises et grever les réserves de change. Le communiqué du ministère note que ledit dispositif n’a nullement contribué à l’instauration de la compétitivité et encore moins ouvert les portes de l’exportation.
Celleci ne dépasse pas «les 45.019 $ en 2014, 69.239 $ en 2015 et 314.185 $ en 2014. Pour les cinq premiers mois de 2017, ce montant est estimé à 146.922 $.» Idem en matière de création d’emplois. «La contribution de cette filière était très faible», relève le ministère de l’Industrie. «A titre d’illustration, le manque à gagner au Trésor public pour 2016 équivaudrait à la création de 70.000 postes d’emploi à raison de 50.000 DA/personne.» Mais la boucle est bouclée avec le système de taxation douanière. Où il a été constaté que les SKD/CKD sont taxés de la même manière que les produits finis, alors qu’ils bénéficient de régime préférentiel. D’où la nécessité de revoir la fiscalité en la matière.