Crise libyenne: L’Algérie continue à plaider pour une solution politique loin de toute ingérence étrangère

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En visite, à Alger, le président du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale de Libye, Faïz Al Sarradj, a eu des entretiens avec le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, au cours desquels les deux parties ont passé en revue les derniers développements de la crise qui secoue ce pays depuis plusieurs années.

Cette visite qui s’inscrit dans le cadre des consultations régulières et de la coordination avec les autorités algériennes au sujet de la crise libyenne, a été aussi l’occasion de faire le point sur les récents efforts fournis en vue de l’accélération de la mise en œuvre du processus de règlement de la crise, issu de l’Accord politique du 17 décembre 2015. Les consultations avec les responsables algériens visent à œuvrer pour la stabilité et la sécurité de la Libye et de l’Algérie en tant que prolongement les uns des autres, selon Sarraj.

Cette visite a été également une opportunité de réitérer la position constante de soutien de l’Algérie à la dynamique de paix initiée sous l’égide de l’ONU dans ce pays, fondée sur la solution politique, le dialogue inclusif et la réconciliation nationale dans le cadre du respect de sa souveraineté nationale et loin de toute ingérence dans ses affaires intérieures. Récemment, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait réitéré le soutien constant de l’Algérie en faveur de la solution politique, fondée sur le dialogue inclusif, sans interférence, entre les parties libyennes, et la réconciliation nationale, Il avait affirmé que l’Algérie saluait toute démarche en faveur du dialogue et de la réconciliation nationale entre les Libyens, soulignant la nécessité d’édifier des instituions libyennes fortes à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale globale.

Le ministre a estimé que la solution de la crise «doit émaner des Libyens eux-mêmes dans le cadre du dialogue inclusif et la réconciliation nationale globale», soulignant la nécessité d’impliquer toutes les forces actives en Libye dans tout accord politique à l’effet de sa concrétisation effective sur le terrain, en vue d’édifier des institutions libyennes fortes à commencer par l’Armée. L’Algérie est pour une armée libyenne unifiée et un gouvernement fort capable de satisfaire les revendications des citoyens et un Parlement qui représente tout le peuple libyen, a soutenu Messahel. Il a précisé que les frontières entre l’Algérie et la Libye sont fermées pour des raisons sécuritaires, tout en affirmant que la priorité pour l’Algérie consiste à sécuriser ses frontières, notamment dans la conjoncture actuelle que connaît la région, mais cela «ne nous empêche de réserver un traitement digne aux cas humanitaires», ajoutant dans ce sillage qu’il y avait une coordination entre les autorités algériennes et leurs homologues libyennes pour faciliter le transport des malades et permettre l’accès à certains cas humanitaires.

Qualifiant la crise libyenne d’extrêmement importante, Messahel a estimé «impératif de se retrouver tous ensemble entre voisins de la Libye et discuter de la sécurisation de la région qui sera l’objectif de la réunion d’Alger». La sécurité, dira-t-il, «est un problème commun et si on veut trouver une solution politique à la Libye, il faut parler de la sécurisation de la région», a-t-il déclaré, mettant l’accent sur une solution politique consensuelle et la mise en place d’institutions fortes, d’une armée unie, des services de sécurité et d’un Etat stable. Messahel a cité, en outre, les nombreuses menaces qui pèsent sur la région, notamment l’instabilité dans le voisinage immédiat, les groupes terroristes, les organisations criminelles, la migration clandestine et le crime organisé, appelant à cet effet tous les pays de la région à des concertations et à travailler ensemble.

Le ministre a rappelé à l’occasion que l’Algérie est porteuse de trois messages importants, à savoir que la solution ne doit pas être militaire, mais politique, le deuxième est un soutien au peuple libyen dans sa lutte antiterroriste et le dernier est un message pour la réconciliation nationale. En mai 2014, l’Algérie avait accueilli la première réunion du mécanisme des pays voisins de la Libye en marge de la Conférence ministérielle des Non-alignés lors de laquelle elle avait souligné la nécessité d’opter pour la solution politique, seule garante de l’unité et de la souveraineté de la Libye ainsi que de la cohésion de son peuple. Les pays voisins de la Libye avaient réaffirmé, à l’issue de leur 11e réunion ministérielle à Alger, leur engagement en faveur d’une solution durable à la crise libyenne, laquelle ne peut se réaliser sans la voie politique et le dialogue. Ils ont considéré qu’une issue salutaire et durable à la crise qui secoue ce pays frère et voisin, ne peut être trouvée qu’à travers la solution politique que les libyens ont souverainement choisie en signant l’accord du 17 décembre 2015, qui a reçu le soutien de la communauté internationale à travers les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Ils ont réaffirmé, à cet effet, leur ferme engagement et leur soutien constant à la Libye pour l’accompagner dans le cadre d’une transition politique apaisée, fondée sur une application consensuelle des termes de l’accord politique dont la finalité est de parvenir à une réconciliation nationale et la mise en place d’institutions fortes, crédibles, stables au service de tous les Libyens.

Ils ont renouvelé, par la même occasion, leur soutien au Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale, issu de l’accord politique libyen, et réitéré leur appel pour la mise en place d’un gouvernement représentatif de toutes les forces politiques libyennes, réitérant aussi leur ferme rejet à la solution militaire ainsi que toute intervention militaire étrangère, en raison de leurs répercussions négatives sur la Libye, les pays voisins et la région. T. Benslimane