Un bleu qui ne s’estompe pas serait en fait un cancer rare de la peau

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Une jeune femme de 31 ans traînait depuis six ans un bleu sur son épaule gauche qui ne s’estompait pas : après avoir réalisé une biopsie, les médecins ont fini par découvrir qu’elle souffrait d’une forme rare de cancer de la peau.

Les symptômes des cancers de la peau sont souvent associés à des grains de beauté anormaux, mais d’autres signes à première vue banals comme une ecchymose devraient également mettre la puce à l’oreille. Traînant depuis six ans un bleu sur son épaule gauche qui ne voulait pas partir, une jeune femme de 31 ans s’est, en effet, vu diagnostiquer une forme rare de cancer de la peau. Le cas a été rapporté le 25 janvier 2019 par le BMJ Case Reports. La jeune femme, dont l’identité n’est pas spécifiée, avait remarqué sur son épaule la présence d’un bleu qui grossissait d’année en année, jusqu’à atteindre un centimètre de diamètre. Ne se rappelant pas avoir subi un quelconque traumatisme sur cette partie du corps, elle s’est rendue chez son médecin traitant qui l’a invitée à se tourner vers le département de demato-vénérologie de l’hôpital de Braga au Portugal, qui traite les maladies de peau causées par des infections sexuellement transmissibles (IST). Lors de la dermascopie, les médecins ont pu observer que l’ecchymose présentait une couleur bleu violacé et qu’il y avait également des marques blanches, suggérant une croissance anormale de cellules. Après avoir réalisé une biopsie (prélèvement d’un tissu), le verdict tombe : la jeune femme ne souffre pas d’une IST mais d’une tumeur de Bednar, une variante rare d’un type de cancer de la peau appelé dermatofibrosarcome protubérant ou encore dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand. En effet, les tumeurs de Bednar ne représentent que 5% de tous les cas de dermatofibrosarcome.

La tumeur a pu être retirée sans encombre et aujourd’hui, la patiente se porte bien. Ce cancer, qui survient en général entre 40 et 50 ans, touche surtout le torse, le dos et les épaules. Si son pronostic est favorable et qu’il est rarement métastatique, les médecins expliquent que son «diagnostic est difficile car il peut être confondu avec d’autres types de tumeurs de la peau, comme le dermatofibrome, le naevus bleu cellulaire, le fibrosarcome ou encore le mélanome malin. C’est pourquoi toute lésion à l’évolution prolongée ou qui ne disparaît pas spontanément devrait toujours être biopsiée pour exclure la malignité», affirmentils. Si les causes du dermatofibrosarcome de DarierFerrand sont inconnues, on sait que les cas de cancers de la peau explosent notamment à cause du «vieillissement de la population, de la modification des habitudes de loisirs et de la mode des peaux hâlées», indique la Fondation ARC. Pour limiter les risques liés à l’exposition solaire, il est recommandé de: «Eviter de s’exposer au soleil durant les heures les plus chaudes de la journée (entre 12 et 16 heures). Porter un chapeau, des vêtements à manches longues et des lunettes de soleil. Sur les zones découvertes, appliquer, en couche épaisse, une crème solaire d’indice élevé. Renouveler l’application toutes les deux heures et après une baignade. Ne pas exposer directement les enfants en bas âge aux rayons du soleil de manière prolongée, même s’ils sont protégés par une crème solaire ou des vêtements. S’équiper de vêtements UV protecteurs».