Témoignage sur le parcours de Boualem Bessaïh «Dix ans avec le diplomate, le politique et l’intellectuel»

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«Boualem Bessaïh : Dix ans avec le diplomate, le politique et l’intellectuel», est un livre qui vient de paraître aux éditions de l’ANEP et qui retrace une partie du parcours de celui qui fut tout à la fois durant sa vie (1930-2016) militant du mouvement national, diplomate et homme politique et de lettres.

Dans la préface de son livre paru en langue française (la version en langue arabe avait été éditée l’année dernière), l’auteur, Brahim Romani, cadre supérieur au ministère des Affaires étrangères, indique que son ouvrage se veut un témoignage sur des aspects de œuvre de cette personnalité sous la direction de laquelle il a travaillé durant dix années en sa qualité d’ambassadeur d’Algérie au Maroc, de 2002 à 2005, puis de président du Conseil constitutionnel, de 2006 à 2012. L’auteur note, d’emblée, que Boualem Bessaïh, a été une «personnalité de premier ordre» dans le système politique algérien, au regard des diverses hautes fonctions qu’il a eu à assumer, aussi bien durant la Guerre de Libération nationale qu’après le recouvrement de l’indépendance nationale. Mettant en exergue sa stature d’homme d’Etat, Brahim Romani relève que Boualem Bessaïh, a eu à servir l’Etat algérien sous le règne de tous les présidents de la République, d’Ahmed Ben Bella, Houari Boumediene, Chadli Bendjedid, Liamine Zeroual, à Abdelaziz Bouteflika.

Le livre est constitué de textes qui associent des informations, des observations, des faits et des évènements dont l’auteur a eu connaissance ou qu’il a vécus comme acteur ou comme témoin. Certains de ces évènements sont étayés de dates et de références, alors que d’autres représentent «des témoignages et des discussions privées qu’il a eus avec Boualem Bessaïh tout au long de 14 années de relations de travail et d’amitié». Comme ambassadeur à Rabat, Boualem Bessaïh a déployé des «efforts considérables pour établir des passerelles de communication et de confiance avec les responsables marocains, s’appuyant sur ses bonnes relations personnelles et sur le respect que ces responsables lui vouaient». «Il a tout fait pour relever le défi de réaliser des résultats positifs, conscient de l’importance que revêtait le nouveau contexte politique dans les deux pays, issu de l’élection du Président Abdelaziz Bouteflika, le 5 avril 1999, et de l’intronisation du Roi Mohammed VI, le 23 juillet 1999», a noté l’auteur, évoquant une «opportunité exceptionnelle qui augurait d’une étape prometteuse, au regard de la forte détermination qui animait l’Algérie et de la sincère volonté qu’avait le Président Bouteflika de relancer les relations avec le Maroc et de construire un Grand Maghreb arabe, fondé sur la fraternité, le bon-voisinage, le respect mutuel et la coopération fructueuse».

Au sein du Conseil constitutionnel, Bessaïh était animé de la «volonté de faire évoluer et de développer la jurisprudence (…) dans son action de régulation de l’activité normative» et accordait un «grand intérêt» à l’activité scientifique, dans l’objectif de permettre au Conseil de «contribuer à la diffusion de la culture juridique constitutionnelle et la vulgarisation des valeurs de la citoyenneté». Le livre contient, dans sa dernière partie, des échantillons des poèmes de Boualem Bessaïh, publiés pour la première fois, et que l’auteur a «choisis de son dernier projet poétique (manuscrit, laissé sans titre)». Ils sont accompagnés de la copie correspondante des poèmes, écrits de la main de Bessaïh, «avec cette plume prodigieuse qui sculpte les mots comme si son propriétaire peignait des tableaux superbes», écrit celui qui se présente en tant que «disciple» de Boualem Bessaïh, sans se départir d’une approche objective. Docteur en littérature arabe moderne, Brahim Romani est l’auteur de 11 publications en littérature, culture et idéologie.