Super Ligue africaine: Quel impact sur notre championnat ?

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Ce qui est strictement interdit en Europe, est toléré, voire encouragé en Afrique. Ainsi, il y a quelques jours la CAF a lancé officiellement son « ambitieux » projet de la création de la Super Ligue africaine sous l’impulsion du puissant président de la Fifa, Gianni Infantino, initiateur du projet, faut-il le rappeler.

«Nous sommes enthousiastes pour la Super Ligue africaine de la CAF et convaincus qu’elle changera le visage et la compétitivité de la CAF et du football africain. Le comité exécutif de la CAF a pris la décision de lancer la Super Ligue africaine de la CAF en août 2022. Le coup d’envoi officiel de cette ligue sera donné en août 2023», a déclaré le président de la CAF, Patrice Motsepe, à l’occasion de la 44e assemblée générale de la Confédération organisée en Tanzanie. Il faut dire que les dirigeants voient grand pour cette compétition qui ressemble à s’y méprendre à celle que de puissants clubs européens, dont le Real, le Barça, la Juve et Man Utd, comptaient créer sur le Vieux Continent, mais l’UEFA, soutenue par la Fifa s’y est fermement opposée. Le projet a été abandonné pour le moment. Du coup, c’est l’Afrique qui servira de laboratoire en créant une Super Ligue dont les contours se dessinent, même s’il n’y a pas vraiment beaucoup de grands clubs structurés et professionnels sur le Continent noir. Les 24 élus auront la chance, peut-être, (si la compétition réussit), de grandir pour tutoyer les grandes équipes mondiales, même si le chemin est encore long. En attendant, la CAF, ou plutôt la Fifa, a mis le paquet pour lui offrir une grande visibilité en créant une Ligue spectaculaire. «La Super League africaine rassemblera 24 clubs (issus de trois zones) de plus de 16 pays différents, représentant ainsi plus d’un milliard d’habitants du continent. Côté calendrier, 197 matches seront disputés en 10 mois (entre août 2023 et mai 2024 pour la première édition), soit 21 rencontres disputées maximum par équipe. Ajoutons à cela un prize money de 100 millions de dollars américains (environ 97,6 M€), dont 11,5 M reversés au vainqueur. La finale du tournoi est présentée comme un nouveau Super Bowl », annoncent ses initiateurs. On veut visiblement créer des clubs africains riches capables de retenir les meilleurs joueurs africains sur le Continent et non pas les voir partir systématiquement vers l’Europe. Un pari difficile à tenir et qui semble a priori utopique. Pour le moment, la CAF n’a pas dévoilé les critères de sélection des clubs participants. Elle choisira vraisemblablement les équipes qui ont l’habitude de s’illustrer dans les compétitions continentales, comme le Ahly, le WAC, l’EST, TP Mazembe, Zamalek, Sundowns, ou encore le Raja. Chez nous, cela risque de poser des problèmes, car le choix n’est pas si évident que ça. Mais la CAF tranchera bientôt, sans aucun recours possible. Reste à savoir quel impact aura cette compétition sur les autres clubs. Va-t-elle les tuer à petit feu, ou au contraire les booster pour se mettre au niveau des meilleurs ? Si l’on décide que la Super Ligue soit une compétition fermée, il est sûr que les autres auront du mal à survivre et à rivaliser. Maintenant si on crée de l’émulation, ça peut générer de la concurrence et de l’investissement. Autant d’interrogations qui sont sans réponses pour le moment.

Ali Nezlioui