Réunion du Conseil des ministres: Le plan d’action du gouvernement à l’ordre du jour

0
1479

Le Conseil des ministres devrait se réunir aujourd’hui sous l’égide du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec plusieurs points inscrits à l’ordre du jour, notamment l’examen du plan d’action du gouvernement que le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, présentera devant les députés de l’APN dimanche prochain.

Cela intervient conformément aux dispositions de la Constitution amendée en 2016, qui stipule dans son article 93 que «le président de la République nomme les membres du gouvernement après consultation du Premier ministre. Le Premier ministre coordonne l’action du gouvernement. Le gouvernement élabore son plan d’action et le présente au Conseil des ministres». Ce sera une occasion pour le Premier ministre de fixer les priorités de son équipe pour les prochaines années, dont l’amélioration du pouvoir d’achat, la protection de l’économie nationale et la rationalisation des importations à travers notamment la réduction de la facture des produits superflus afin d’éviter un retour à l’endettement extérieur. La lutte contre le chômage, la justice sociale et l’encouragement des projets d’investissement figurent également parmi les priorités du nouveau gouvernement. Tebboune avait indiqué qu’une reconversion économique «nécessaire et urgente» allait être la priorité de la nouvelle équipe gouvernementale pour que l’Algérie ne dépende plus des fluctuations des prix des hydrocarbures. Il s’agit de construire une économie plus saine et plus équilibrée dans laquelle le secteur privé aura toute sa place, peut-être même une place prioritaire, avec toute la régulation et le contrôle que doit faire le gouvernement, au nom du président de la République, avait ajouté Tebboune.

Il avait précisé qu’un plan d’action du gouvernement plus détaillé sera exposé devant les élus de la nation, à commencer par l’APN et ensuite le Conseil de la nation. Tebboune avait assuré que son gouvernement allait continuer la mission initiée par Sellal avec les mêmes priorités qu’a fixées le président de la République, qui sont, l’éradication totale de la crise du logement, l’éducation et la santé. Tout en reconnaissant que le pays connaissait des difficultés financières, mais pas de blocages, Tebboune a relevé qu’il y avait des réorientations de certaines ressources financières au profit des priorités tracées par le président de la République. Le successeur d’Abdelamalek Sellal est appelé ainsi à s’orienter vers de nouvelles alternatives à même de construire une économie diversifiée qui soit totalement indépendante vis-à-vis des hydrocarbures et des fluctuations que connaît le marché du pétrole mondial. La consolidation soutenue du développement de l’agriculture dans une optique d’amélioration de la production et de la productivité, du renforcement de l’agro-industrie, de la modernisation des exploitations et de maîtrise des coûts figurent aussi parmi les mesures à prendre. Pour ce faire, le gouvernement doit redoubler d’efforts pour promouvoir l’investissement national dans les secteurs public et privé.

Ceci d’autant que l’Algérie a mis en place un nouveau cadre budgétaire dans le sillage du nouveau modèle économique lancé par le gouvernement, afin de préserver les équilibres macro-économiques et lancer des réformes pour adapter les procédés de gouvernance économique aux standards internationaux en termes d’efficacité et de rationalisation. Cette stratégie devrait permettre, à court et à moyen termes, de mettre en place une économie où la forte dépendance aux hydrocarbures et la dépense publique seront réduites graduellement. Dans ce cadre, la dépense publique continuera de servir de levier de développement et de la croissance dans le cadre d’une politique budgétaire rénovée et dont l’objectif sera de maintenir l’effet de la dépense publique comme instrument de l’investissement public et comme un stimulant à l’activité économique productive. Cette nouvelle démarche devrait permettre à l’exécutif de favoriser l’émergence d’une politique de diversification économique, de transformation structurelle et de rénovation du modèle de financement de l’économie. Certes, le développement économique et sociale s’est consolidé et intensifié ces dernières années, mais il dépend largement des hydrocarbures, de la dépense publique et du rôle prédominant de l’Etat en tant que premier investisseur et le plus important employeur. Il s’agit notamment d’une orientation vers une politique d’investissement économique devant valoriser et consolider l’investissement et de la poursuite d’une politique industrielle à travers la diversification de l’économie autour de la compétitivité des secteurs, des branches et des territoires.