Rapport de la Banque mondiale sur l’économie algérienne: Mustapha Mekideche qualifie cette annonce de farfelue

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Les conclusions du dernier rapport publié par la Banque mondiale (BM) consacré au suivi de la situation économique de l’Algérie ont été contestées par des experts économiques algériens qui ont estimé que ce rapport était «biaisé» avec l’objectif de porter atteinte à l’image de l’Algérie.

À ce titre, l’expert Mustapha Mekideche s’est dit «surpris et même choqué» par ce rapport de la BM, dans la forme et dans le fond, mais aussi dans sa tonalité générale et dans ses détails. Il a estimé que ce rapport avait pour seul objectif «de démonétiser l’image du pays et son économie» et non de produire, comme c’est la tradition dans cette institution, un rapport inscrit dans une vision triennale basée sur des sources fiables. M. Mekideche a jugé, en outre, que ce document «décrédibilise» les analyses de cette institution, avec un rapport «biaisé» dans des choix thématiques «fantasmés» en évoquant l’extension de la pauvreté pour un pays que le PNUD classe régulièrement dans le Top 3 africain de l’indice de développement humain. Il a qualifié, à ce titre, de «manque de professionnalisme» l’annonce «farfelue» du chiffre d’importation prévisionnelle d’un montant de 50 milliards de dollars pour 2022, au moment où la balance commerciale algérienne est excédentaire en 2021 dans un contexte de «rationalisation» des importations et d’augmentation «substantielle» des exportations hors hydrocarbures. M. Mekideche a relevé, également, ce parti pris dans le jugement porté sur «un soit-disant refus récurrent» d’engager des réformes structurelles au moment où la loi de finances 2022, plus précisément dans article 187, prévoit la révision du système de subventions. Cela en plus d’omettre de relever la suppression de la règle 51/49 qui encourage les investissements directs étrangers ou encore l’augmentation significative des exportations hors hydrocarbures. Pour sa part, l’expert financier économiste, Mohamed Boukhari, a estimé que le rapport de la BM tel qu’il a été fait est «biaisé» et ne représenta aucunement la situation économique de l’Algérie, relevant que ce rapport se réfère à des données de l’Office national des statistiques, tout en donnant des conclusions contradictoires avec les chiffres fournis par cet organisme. Il a signalé, dans ce sens, que les courbes sur les graphes élaborés par la BM, pour représenter l’évolution de l’économie algérienne, sont «positives» dans différents secteurs, en se référant aux chiffres donnés par l’ONS avec une croissance de +13,8% dans le domaine de la construction, +10,2% d’évolution dans le domaine des services, pour ne citer que ces exemples, alors que les conclusions sont plutôt «pessimistes». D’autre part, l’expert soulignera que la décroissance du produit intérieur brut (PIB) par rapport à la période pré-pandémie, relevée dans le document de la BM, n’est pas justifiée vu que la période de référence choisie par la Banque, à savoir l’année 2019, n’est, selon lui, pas la période la plus «représentative» du fait de «l’instabilité» qui l’avait marquée. M. Boukhari qui en a conclu que la «déformation» des données officielles reflète la volonté de certains «pseudo experts» de cette institution «de masquer l’émergence de l’Algérie et de dénigrer tout ce qu’elle a réalisé avec pour objectif de stopper son élan». L’expert a dénoncé, en outre, les desseins de ces parties qui visent à ce que l’Algérie reste «à la merci de certains lobbies» tout en essayant de «la pousser vers l’endettement extérieur». Il n’a pas manqué de signaler que la BM a été «plus clémente» dans ses conclusions avec des pays, notamment à l’Ouest de l’Algérie, «en maquillant» la baisse drastique de leurs réserves de change et l’impact de la pandémie sur la vie sociale de leurs populations, engendrant même plusieurs grèves, «par une volonté de réforme» engagée par ces pays. L’expert a indiqué que la performance économique de l’Algérie «est bel et bien là» avec une évolution des exportations hors hydrocarbures d’un montant dépassant les 4,5 milliards de dollars à fin novembre, ce qui traduit, selon lui, le potentiel de l’Algérie de se détacher de la dépendance aux hydrocarbures et constitue un message fort quant à sa capacité à s’imposer sur les marchés internationaux.

  1. A.