Protection du consommateur: Les bouchers tenus d’indiquer la provenance des viandes

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Les commerçants sont tenus par la loi d’étiqueter les prix de leurs produits, de façon visible et lisible. Une loi que beaucoup ignorent son existence, ou font tout simplement fi.

Ainsi selon l’article 4 de la loi « n° 04-02 du 5 Joumada El Oula 1425 correspondant au 23 juin 2004 fixant les règles applicables aux pratiques commerciales », le « vendeur doit, obligatoirement, informer les clients sur les prix, les tarifs et les conditions de vente des biens et services » et ce par « voie de marquage, d’étiquetage, d’affichage ou par tout autre procédé approprié ». De sévères sanctions seront appliquées contre tous les commerçants ne respectant pas la loi. Des amendes pouvant aller jusqu’à 100.000 DA seront à prévoir. Les bouchers ne sont pas en reste. Le ministère du Commerce a annoncé dans un communiqué que ces derniers sont tout autant concernés par la pratique qui tend à lutter contre les pratiques commerciales illicites et à protéger le consommateur. « Suite à la délivrance de licences d’importation des viandes fraiches et à l’effet de protéger les consommateurs en leur communiquant des informations précises et claires pour leur permettre de choisir librement la qualité du produit étalé, le ministère du commerce oblige les bouchers à l’affichage, des prix, de l’origine des viandes, et à la séparation des viandes fraiches locales de celles importées », précise le communiqué. L’avertissement du ministère vient à point nommé. Primo, rappelons que la commission interministérielle chargée de délivrance de licences d’importation a tout récemment attribué récemment « 19 licences pour l’importation de 20.000 tonnes de viandes rouges fraîches » pour une première étape. Selon le ministère du Commerce, 50% de ces quantités seraient importées d’Espagne, tandis que le reste proviendrait de France, d’Italie, de Brésil et de Nouvelle-Zélande. « 17.000 autres tonnes de viandes rouges » ont déjà été importées depuis le début de l’année 2017 à travers des licences d’importation attribuées au titre de l’année 2016. Secundo, l’approche du ramadan est synonyme de spéculation et de gain facile. Le rappel à l’ordre permettra en quelque sorte de limiter la flambée des prix de certains produits, dont ceux de large consommation, fortement demandés au cours du mois en question. Il vise par ailleurs à éviter d’éventuels cas de maladies dus à la consommation de viandes impropres, ou encore les cas de fraude. Au mois d’avril dernier, trois individus avaient été arrêtés après avoir été pris en flagrant délit de commercialisation de viande d’âne. Une polémique s’en suivi mais qui a été rapidement apaisée suite à l’intervention de Abdelmadjid Tebboune. Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, ministre du Commerce par intérim, s’exprimant en marge de la récente visite de travail qu’a effectué le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans la wilaya d’Oran, a tenu à calmer les esprits indiquant que l’Etat luttait « contre la spéculation avec les moyens », dont il disposait. Il ajoutera par la suite qu’« aucun cas de fièvre aphteuse n’a été signalé ».Pour conclure, notons que le ministère du Commerce a lancé un numéro vert « 1020 » mis à disposition des citoyens pour signaler les dépassements commis par les commerçants en ce qui concerne les produits de large consommation et les pratiques portant atteinte à la santé du consommateur.