Ministère de la Santé: Des mesures urgentes pour palier la pénurie de  médicaments

0
806

Le Directeur général de la Pharmacie et des  équipements médicaux au ministère de la Santé, de la population et de la  réforme hospitalière, Djaoued Bourkaib, a annoncé, jeudi à Alger, que « des  mesures urgentes » ont été prises pour palier la pénurie de médicaments,  notamment ceux destinés aux  maladies chroniques.

« Suite à plusieurs rencontres avec les différents partenaires,  industriels, pharmaciens, importateurs et distributeurs, le Ministère a  pris des mesures urgentes pour palier la pénurie des médicaments, notamment  ceux destinés aux malades chroniques, a précisé M. Bourkaib, lors d’une  conférence de presse animée avec les membres de la commission des cellules  de veille pour la gestion des médicaments. Parmi ces mesures, le représentant du Ministère a cité le recours à  l’importation complémentaire de ces médicaments, qu’il a qualifiés de  « vitaux », en cas de non respect des engagements par les producteurs. Un délai de 03 mois est accordé aux producteurs pour assurer la  disponibilité de ces médicaments vitaux, et s’ils ne parviennent pas à le  faire, le ministère aura recours à un programme d’importation  complémentaire et prendra des mesures coercitives à l’encontre des  défaillants, a-t-il fait savoir. Il a fait état également de la consolidation du contrôle, en coordination  avec le ministère du Commerce, de toute la chaine nationale de production  de médicaments ainsi que des transactions commerciales y afférentes,  évoquant des agissements qu’il a qualifiés « d’illégaux », sans donner plus  de précisions. M. Bourkaib a souligné, en outre, un renforcement de la concertation dans  le cadre de la commission des cellules de veille ainsi qu’une révision du  programme d’importation, à partir de 2020, et ce, après la mise en oeuvre  de la décision portant libération à partir de juillet, au lieu d’octobre de  l’année 2019, du programme d’importation afin de garantir tous types de  médicaments. Par ailleurs, M. Bourkaib a mis en exergue les efforts de son département  pour « l’aplanissement des entraves auxquelles font face les producteurs  locaux et l’amélioration du cadre juridique de gestion du marché des  médicaments, conformément aux nouveaux textes ». Dans le même ordre d’idées, il a rappelé les efforts déployés pour le  développement de la politique pharmaceutique, l’élaboration de la liste des  médicaments essentiels, selon les recommandations de l’Organisation  mondiale de la santé (OMS) et la promotion de la production nationale ». Le ministère de la Santé « apporte son appui à l’Agence nationale des  produits pharmaceutiques (ANPP) pour la garantie et l’accréditation de  produits sains et sûrs », a souligné le même responsable, faisant état de  « la révision et l’actualisation des prix, qu’il a jugés, « très bas » de  certains produits locaux afin d’encourager les producteurs à ne pas les  abandonner. La hausse des prix de ces produits « ne touchera pas le pouvoir d’achat » a  rassuré M. Bourkaib, ajoutant que c’est la Caisse nationale des assurances  sociales (CNAS) qui la prendra en charge. Plusieurs mesures intersectorielles (ministères des Finances, et du  Travail) ont été prises pour « améliorer le domaine pharmaceutique et  développer cette industrie nationale encore naissante », a-t-il soutenu. Selon M. Bourkaib, la facture du marché national des médicaments entre  locaux et importés s’est élevée, en 2018, à 3,8 milliards Usd, dont 55% de  production locale. De leur côté, les représentants des cellules de veille pour la gestion des  médicaments ont salué les mesures d’urgence prises par le département de la  Santé qui a « reconnu, pour la première fois, l’existence de réelles  perturbations au niveau du marché pharmaceutique, optant ainsi à un  dialogue clair avec ses partenaires ». Qualifiant ces mesures de « thérapeutiques et préventives » à même de  pallier les carences enregistrées, le vice-président de l’Union nationale  des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Dr. Malik Aït Saïd a fait savoir que  le secteur de l’industrie pharmaceutique englobe quelques 90 producteurs  locaux et plus de 100 projets en cours d’élaboration. Il a annoncé la  production prochaine de certains médicaments destinés au traitement de la  thrombose artérielle, du cancer et du diabète (insuline). Par ailleurs, le vice-président du Syndicat autonome des pharmaciens  d’Officine privée (SNAPO), Dr. Chafik Rahem a relevé, quant à lui, la gêne  dans laquelle se trouvent les pharmaciens quand ils sont dans  l’impossibilité de prendre en charge les patients, notamment chroniques.

Y.D