Ligue 1: Les riches et les pauvres

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La Ligue nationale de football (LNF), vient de décider de prolonger les délais de la première période d’enregistrement (mercato), du 14 au 25 août 2022 à minuit, c’est-à-dire la veille de l’entame de la nouvelle saison.

Une saison qui s’annonce plutôt déséquilibrée, dans le sens où les clubs ne partent pas vraiment à chances égales. Les décideurs ont fait de telle sorte que certaines équipes soient largement avantagées par rapport à d’autres qui constituent la majorité de l’élite. On a pu le constater durant cet été à travers un recrutement disparate entre les nantis et les laissés-pour-compte. Ainsi, le MCA et le CRB se sont taillé la part du lion avec un recrutement tous azimuts tirant sur tout ce qui bouge. Ces deux clubs gérés par des entreprises publiques n’ont pas lésiné sur les moyens pour se renforcer durant cette intersaison, se permettant le luxe de rapatrier quelques joueurs qui évoluaient à l’étranger, ces dernières années, comme Boussouf (CRB) et Abdellaoui (MCA). Les deux formations algéroises ont tiré le gros lot avec évidemment l’objectif de jouer les premiers rôles en championnat, cette année. Leurs recrutements aussi bien qualitatifs que quantitatifs, leur permettent en effet de viser haut, même si en football il ne faut jurer de rien à l’avance. En tout cas, ils se sont donné les moyens, à coup de milliards, pour réussir leur saison. Ils sont les grands favoris pour jouer le titre contrairement à la majorité des pensionnaires de la Ligue 1 dont les soucis financiers ne font que s’aggraver. En cette période de disette, ils font avec les moyens du bord, se contentant d’embaucher des joueurs des divisions inférieures avec l’espoir de pouvoir joindre les deux bouts. Ils attendent et espèrent les subventions des autorités locales pour pouvoir payer leurs joueurs. Ils vivent de promesses. C’est un peu le cas de l’ES Sétif qui a changé drastiquement de politique n’ayant plus les moyens de rivaliser avec les clubs soutenus par l’Etat. L’Entente, jadis prospère, croule actuellement sous les dettes, ses dirigeants ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Son mercato a été pauvre, elle aura du mal à jouer les premiers rôles, surtout si sa situation financière ne s’améliore pas dans les semaines à venir. Il y a par ailleurs, une autre catégorie de clubs comme l’USMA, le CSC et la JSS, bien que parrainés par des sociétés publiques, leur gestion laisse un peu à désirer. Les Usmistes ont pu néanmoins tirer leur épingle du jeu, en dépit d’une instabilité chronique au niveau de l’administration. Le conflit entre l’ex-entraîneur et les dirigeants a laissé des traces, même si la nouvelle direction a vite fait de nommer Boualem Charef à la barre technique. On ne sait pas néanmoins si l’USMA pourra rivaliser avec les meilleurs. La question se pose également pour la JSK, dont la situation financière n’est pas au mieux, mais les Canaris nous ont habitués à faire avec. Ils ont pu garder l’ossature de la saison écoulée qui leur a permis de terminer le championnat à la deuxième place. C’est l’essentiel pour une équipe tiraillée de toutes parts et dont les dirigeants sont constamment contestés. Le décor est ainsi planté pour le début d’une nouvelle saison, prévu dans une dizaine de jours, que l’on voudrait riche en émotions, surtout que l’argent ne fait pas forcément la différence.

Ali Nezlioui