Ligue 1: Et si nos clubs s’ouvraient à l’investisseur étranger ?

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La question mérite d’être posée eu égard à la situation financière précaire dans laquelle se trouve la majorité des équipes de l’élite. Une réalité qui ne leur permet pas actuellement de rivaliser avec les cadors africains.

Pour rappel, la dernière fois qu’un club algérien fut couronné sur la scène continentale remonte à l’année 2014. D’ailleurs, les consécrations africaines des représentants algériens sont sporadiques entrecoupées d’une longue traversée du désert. Une situation qui ne s’améliore pas au fil des ans, bien au contraire elle a tendance à s’empirer. Chaque saison, le championnat local perd en qualité et en compétitivité à cause entre autres d’un exode systémique de ses meilleurs éléments. Les clubs algériens n’ayant pas les ressources financières pour les retenir. Il faut dire aussi que le cadre et le climat en général n’incitent pas à rester. Du coup, pratiquement tous les joueurs rêvent de l’étranger, là où l’herbe est plus verte et les offres sonnantes et trébuchantes. Cela conduit immanquablement à une régression du niveau et un désintérêt du public, au moment où le souci des dirigeants est de préserver leur notoriété et leurs intérêts. Une décrépitude et une déchéance à laquelle est voué le football local, si rien n’est fait pour le faire sortir de sa torpeur et de sa médiocrité. L’investissement étranger pourrait être une solution salutaire, à condition que le cadre légal et législatif le permette. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Mais le sujet a été évoqué dernièrement en marge de la venue à Alger du président de la Ligue des hommes d’affaires qataris, Cheikh Fayçal Ben Kacem Al-Thani. Une visite au cours de laquelle il a rencontré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. «Le climat d’investissement en Algérie est différent des années précédentes», a-t-il souligné à l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat, se référant probablement à la nouvelle loi sur l’investissement dans. Une nouvelle loi qui pourrait profiter au football local et à certains clubs dont la notoriété a dépassé les frontières du pays, comme l’USMA, la JSK et l’ESS. Il est urgent de s’ouvrir au monde, d’autant que le rachat des clubs par des riches étrangers est devenu à la mode en Europe et ailleurs, ces derniers temps. S’il contribue à sauver nos meilleures équipes de la faillite et les propulser au-devant de la scène, il sera le bienvenu. D’autant que la politique actuelle, celle qui consiste à financer nos clubs avec les deniers publics est contestée et contestable. Au lieu d’aider la discipline, elle constitue finalement un frein à son évolution, car la politique d’assistanat est toxique et néfaste pour l’élite. La balle est dans le camp des pouvoirs publics et leur volonté de libérer le secteur à l’investisseur étranger. L’Etat est-il disposé à lâcher du lest et laisser les clubs voler de leurs propres ailes ? C’est difficile de répondre à cette question en ce moment.

Ali Nezlioui