L’Echo de la semaine: La dépendance, encore et toujours

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Le Ramadhan a pris son rythme de croisière et l’on entame (déjà) la deuxième quinzaine. Avec la même satisfaction de voir les prix des fruits et légumes largement à la portée des ménages si l’on exclut la sacrée viande qui caracole à près de 1.400 DA le kilo. Mais il ne faut pas se faire d’illusions car on apprend que les importations en matière d’alimentation ont augmenté par rapport à la même période de l’année précédente. Cela signifie que notre agriculture est loin de couvrir les besoins de la population, notamment en ce qui concerne des produits de consommation courante tel le lait et les légumes secs dont la facture à l’import a presque doublé. Mais pourquoi n’arrivons-nous pas à développer une agriculture performante qui pourrait ne serait-ce qu’assurer l’autosuffisance. Parce que le sempiternel problème du foncier s’est toujours posé et se pose encore puisque des terres cultivables et même très fertiles ont été distribuées à la promotion immobilière et l’on a vu des cités de milliers de logements surgir subitement de surfaces qui donnaient du blé, des vignes, des légumes et des fruits ! Mais on a jugé qu’il était plus urgent de loger les familles que de développer un secteur déterminant pour l’avenir. Les heureux relogés pourront toujours consommer des produits d’importation, en attendant la fin du pétrole beaucoup plus proche qu’on ne le pense.

Le prétexte religieux

Coup de théâtre dans le monde arabe où une visite du président américain a bouleversé les données : désormais le Qatar est devenu la cible numéro 1 de la lutte antiterroriste. Ce qui, convenons-en, n’est pas faux quand on sait que ce petit pays finance des nébuleuses terroristes, abrite une chaine télé qui passe le plus clair de ses émissions à pourchasser les «infidèles» et qui est devenue la porte-parole de tous les chefs islamistes. Mais le pays qui déclare cette guerre idéologique au Qatar, n’est autre que l’Arabie saoudite notoirement connu pour être la caisse où puisent de nombreux groupes terroristes. En somme, il faut choisir entre deux pays qui financent le terrorisme, l’un étant de confession chiite et l’autre sunnite, avec en toile de fond, une longue guerre qui s’annonce pour contrôler le plus grand gisement gazier du monde et qui se situe au Qatar et en Iran. La religion n’est alors qu’un prétexte. Comme elle l’a toujours été.