En l’absence de mécanismes de régulation: Le E-commerce en Algérie est hors champ de contrôle

0
557

De nombreux citoyens se plaignent de la manipulation du processus d’achat électronique, lorsqu’ils ont constaté que l’activité se transformait parfois en arnaque, vu l’absence de mécanismes de réglementation et de surveillance.

De nombreux commerçants à travers le pays sont passés à la vente électronique, au point que certains d’entre eux ont fermé leur boutique et font la promotion de leurs produits sur les plateformes de différents réseaux sociaux. Le premier point négatif de l’achat en ligne est l’augmentation déraisonnable des prix de certains produits par rapport aux magasins, le problème est que le vendeur refuse d’annoncer les prix des articles sur le site internet et demande à communiquer avec lui en privé… le but est de ne pas dévoiler les prix aux consommateurs, car certains citoyens alertent les vendeurs, par le biais de commentaires, sur leurs prix élevés, par rapport aux magasins. L’autre problème est lié au coût de livraison, après n’avoir pas dépassé le montant de 300 DA, par exemple, dans la capitale, il est passé à 500 DA et 600 DA, et jusqu’à 1500 DA hors wilaya. Les commerçants justifient cette hausse par le fait que les sociétés de livraison ont augmenté leur prix. Quant à la chose étrange dans l’affaire, tous les produits vendus en ligne ne seront ni échangés ni remboursés, si le client refuse de prendre sa commande, car le produit ne correspond pas à celui proposé sur le net, dans, ce cas le client doit payer les frais de livraison… L’expert en informatique, Othman Abdelouche, dira que la société d’aujourd’hui est devenue numérique, après que la génération actuelle préfère traiter par voie électronique afin de gagner du temps, tout en reconnaissant de l’existence de fraudes et d’abus dans la vente électronique, y compris la non-publication des prix, et la spéculation notamment. De son côté, Issam Bedrissi, directeur de l’office au niveau de l’Union générale des commerçants et artisans, que cet organisme a toujours mis en garde contre le phénomène de la vente électronique, qui s’est largement répandu pendant la pandémie du Corona, et lorsque tout le monde a commencé à ouvrir des pages web et à proposer ses produits aux prix qu’il souhaite, dans la mesure où certains ont radié leur registre du commerce, pour passer aux transactions numériques. Dans ce cadre, le représentant de l’UGCA a qualifié la vente électronique en Algérie de «vente non réglementée, chaotique, loin de toute surveillance, de tromperies, de fausses déclarations pour les clients, ainsi que de concurrence déloyale avec les propriétaires de magasins». La cause principale de cette pagaille, selon lui, est l’absence de mécanismes de contrôle électronique, qui a fait que certains vendeurs ont engrangé d’énormes fortunes sur le dos de leurs clients, «qui sont des fonds dont le Trésor public ne bénéficie pas, et causent l’effondrement de l’économie nationale».

M. W. Benchabane