Criquets pèlerins: Les efforts de l’Algérie dans la lutte antiacridienne mis en relief à Oran

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Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Hamid Bensâad, a souligné, à Oran, les efforts déployés par l’Algérie en matière de lutte antiacridienne et les importantes capacités mobilisées à cet effet, tout en œuvrant au renforcement de la coopération avec les Etats membres du Comité de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale (CLCPRO). Inaugurant les travaux de la 10e session du Comité de lutte contre le criquet pèlerin dans la région de l’Ouest et la quinzième réunion de son comité exécutif, qui se déroulent à Oran, M. Bensaad a indiqué que l’Algérie, lors de la dernière invasion acridienne en 2004-2005, a traité une superficie de pas moins de 4 500 000 hectares, ce qui a nécessité l’affectation «d’importantes enveloppes financières pour contenir des essaims composés principalement de criquets et de larves». Il a déclaré que «face à la menace permanente que fait peser le criquet pèlerin sur la sécurité alimentaire de notre pays, l’Algérie, depuis l’indépendance, a adhéré avec fermeté et constance au schéma de lutte préventive en mobilisant toutes les ressources humaines et matérielles nécessaires pour pérenniser cette stratégie qui assurerait une prévision précoce de l’arrivée de ce fléau». En outre, l’Algérie, en coordination avec le CLCPRO a contribué à la mobilisation des moyens d’intervention et de protection au profit de nombreux pays de la région touchés par l’invasion acridienne pour leur permettre de faire face à ce fléau dévastateur, a souligné le même intervenant. Dans ce contexte, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a déployé de grands efforts pour préserver et renforcer les activités des services chargés de la lutte antiacridienne dans le but de protéger les pôles agricoles qui se sont développés dans le sud du pays au niveau des habitats permanents du criquet pèlerin, selon le même responsable. Dans le même contexte, il a ajouté, que de nombreux projets d’investissement liés à la construction et à la réhabilitation, qui ont été accordés par les pouvoirs publics de 2006 à 2022 à l’Institut national de la protection des végétaux, étant l’outil opérationnel de lutte, ont permis aux services de la lutte antiacridienne d’être présents dans toutes les régions du pays, en réalisant dix bases logistiques dotées de tous les moyens nécessaires à une intervention rapide et efficace. Un laboratoire spécialisé en acridologie a également été mis en place au niveau de la wilaya de Tamanrasset dans le but d’assurer la recherche et la formation dans les milieux vitaux des criquets, ainsi que d’assurer une couverture technique et scientifique complète dans tout le sud du pays. En 2020, les services de lutte antiacridienne en Algérie ont été dotés de deux unités de recherche dont les missions comprennent l’élaboration de stratégies de surveillance, l’exploration des fléaux agricoles ainsi que le développement et l’amélioration des techniques de protection phytosanitaire des cultures agricoles. Concernant la coopération au niveau régional, Hamid Bensâad a indiqué que «le gouvernement algérien n’a pas hésité à répondre positivement à toutes les demandes reçues des pays voisins ou par l’intermédiaire de notre partenaire représenté par l’instance, notamment pour recevoir des étudiants dans les universités et instituts de formation algériens». Il a souligné que «le champ de coopération sera élargi pour inclure des activités conjointes de recherche et d’exploration entre les pays de la région avec l’appui de l’instance de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale et la concrétisation de programmes de travail coordonnés pour renforcer la prévention et la protection de nos cultures agricoles dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire de nos pays». Il a affirmé que «l’Algérie soutient fortement les initiatives de certains pays africains d’adhérer et se félicite de leur participation à l’instance, ce qui leur permettra à l’avenir de faire face à l’invasion acridienne, surtout après les changements qui ont été observés dans le comportement de ces insectes en raison des changements climatiques». Le même intervenant a indiqué que le criquet pèlerin est considéré parmi les fléaux dangereux menaçant les pays de la région.

Ce danger imminent doit être affronté par une surveillance précoce des points chauds des populations de criquets et leur élimination au niveau de leurs zones de reproduction.

«Ceci nous oblige à fournir tous les moyens nécessaires pour les explorer et une intervention précoce, en plus d’une surveillance conjointe et continue entre nos pays afin d’éviter les invasions d’essaims de criquets dans le cas où un niveau élevé d’activité et de mouvement serait enregistré». Il a souligné que cette 10e session du CLCPRO est d’une grande importance, d’autant qu’elle coïncide avec le 20e anniversaire de la création de l’instance opérée officiellement en Algérie. Il a indiqué que les travaux de cette session porteront sur deux points principaux: l’évaluation du plan de travail issu de la précédente session tenue à Njamena (Tchad) en 2018, ainsi que la préparation du plan de travail et du budget 2022-2024.

La réunion conjointe de la 10e session et de la 15e réunion du Comité exécutif du CPLPRO dont les activités se poursuivront jusqu’au 1er décembre, a vu la participation, en plus du secrétaire exécutif de ce comité, du coordinateur du Bureau régional de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et la nutrition (FAO), ainsi que le directeur par intérim des relations extérieures et de la coopération internationale au ministère de l’Agriculture, des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Dix pays africains, représentés par les secrétaires généraux des ministères en charge de l’agriculture, participent à cette rencontre, à savoir l’Algérie, la Tunisie, la Libye, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal, le Tchad, le Maroc, le Niger, et les directeurs généraux de lutte antiacridienne dans les pays membres de la même instance et d’autres pays devant rejoindre ce comité, ainsi que plusieurs organismes nationaux et internationaux spécialisés dans la recherche et le développement.

Ali O. /Ag.