Tizi-Ouzou : La femme durant la guerre de libération dans l’écriture  féminine en débat

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 Le rôle de la femme durant la guerre de  libération nationale et sa place dans l’écriture féminine a été au cœur  d’un colloque national organisé dimanche à Tizi-Ouzou par la faculté des  Lettres et des Langues de l’Université Mouloud Mammeri (UMMTO).

Des enseignants d’universités du pays ont pris part à cette rencontre dont  l’objectif, selon les organisateurs, est de « mettre en valeur le rôle  militant de la femme, sa souffrance et ses sacrifices durant cette guerre  au même titre que ses compatriotes masculins ». Les participants à la première journée du colloque ont relevé que le rôle  de la femme a été « évacué au second plan et confiné dans le silence malgré  l’Histoire marquée par ses faits d’armes aux côté de l’homme, au maquis,  dans les batailles, les prisons et face à la torture et à la barbarie  exercée par le colonialisme ». « L’écriture sur le rôle de la femme durant la guerre de libération  nationale diffère selon que l’écrivain soit un homme ou une femme », a  estimé Ziouèche Nabila, de l’Université Mouloud Mammeri. « La femme, dans  l’écriture masculine, a toujours été confinée dans le rôle d’un personnage  plat qui évolue dans l’ombre de l’homme, soit infirmière, cuisinière,  guetteuse et autres métiers traditionnellement féminin ». Dans l’écriture féminine, par contre, a-t-elle renchéri, « elle a eu plus  de considération et a été portée au devant (de la scène) en campant les  rôles masculins », citant les héroïnes d’Assia Djebar dans « La femme sans  sépulture » et d’Amina Mechakra dans  « La grotte éclatée ». Pour sa part, Wafa Bertima, de l’Université Hadj Lakhdar de Batna, a  considéré que le rôle de la femme durant la guerre  d’Algérie contre le  colonialisme a été mis « en sourdine », non seulement dans la littérature  masculine mais aussi féminine. « Les écrivains, hommes comme femmes, ont  évacué son rôle de leurs écrits à cause de l’image traditionnelle de la  place de la femme dans la société et du silence qui l’entoure », a-t-elle  soutenu. L’universitaire de Batna a souligné, à ce propos, que les écrits de Simone  de Beauvoir, qui a rendu compte des tortures et sévices subis par Djamila  Boupacha pour le journal Le Monde dans lequel elle travaillait « étaient  précurseurs dans la vulgarisation de ce rôle important ». Ces écrits,  a-t-elle dit, avaient également « le mérité d’avoir abordé certains aspects  jusque-là considérés tabous par les écrivains locaux ».

Benadel M