Russie: Volonté de rapprochement entre  Moscou et Washington après la visite de Pompeo à  Sotchi

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Moscou et Washington: volonté de rapprochement après la visite de Pompeo à  Sotchi Washington et Moscou ont affiché leur volonté commune d' »améliorer » et de « développer » leurs relations « glaciales » en  dépit de la persistance de désaccord sur de nombreux sujets, à l’occasion de la visite du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo en Russie. Le déplacement mardi du chef de la diplomatie américaine à Sotchi, sur les  bords de la mer Noire, constitue déjà la rencontre au plus haut niveau entre responsables des deux puissances rivales depuis le sommet d’Helsinki (Finlande) de juillet.

Au début de son entretien avec Pompeo, le président russe Vladimir Poutine  a déclaré vouloir « rétablir des relations complètes avec les Etats-Unis ». « J’ai l’impression que le président des Etats-Unis est favorable à une  reprise des contacts entre la Russie et les Etats-Unis », a-t-il encore dit à Pompeo.

« Il est fort souhaitable que votre visite en Russie se fasse au profit des  relations entre la Russie et les Etats-Unis et contribue à leur développement », a-t-il ajouté.

Pour Pompeo, « certains domaines de coopérations sont excellents », « Sur la  Corée du Nord, l’Afghanistan -nous avons fait du bon travail- et la lutte contre le terrorisme », a-t-il dit avant d’ajouter: « Ce sont des choses sur  lesquelles nous pouvons nous baser ».

Le haut diplomate américain a ainsi mis en avant les dossiers sur lesquels  Moscou et Washington pourraient avancer ensemble, notamment la crise syrienne qui a fait plus de 370.000 morts depuis 2011 et poussé à la fuite  des millions de personnes. Selon lui, les deux pays ont désormais « une idée commune des points de blocage » du règlement politique en Syrie et peuvent « travailler ensemble  sur la manière de le débloquer ». Cependant, le Kremlin n’a évoqué aucun accord concret, indiquant simplement que le dossier syrien avait été évoqué entre les deux hommes.

Trump prêt à un entretien avec Poutine

   Selon le président Poutine, Mike Pompeo a évoqué l’intérêt de Donald  Trump pour un entretien en marge du sommet du G20 fin juin au Japon: « Nous  sommes prêts à tout contact », a dit le chef de l’Etat russe. Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat américain, qui a également  rencontré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, a assuré la Russie de la détermination de Donald Trump à améliorer les relations très tendues entre les deux pays. « Je suis ici  aujourd’hui parce que le président Trump est déterminé à améliorer cette relation », a affirmé M. Pompeo. « Nous avons des divergences (…) mais nous n’avons pas à être des adversaires sur tous les sujets », a-t-il ajouté, disant espérer « stabiliser  a relation et la remettre sur une trajectoire qui sera bonne non seulement pour (les) deux pays, mais aussi pour le monde ». Pour sa part, Lavrov a jugé qu’il était temps de « commencer à construire un nouveau modèle de perception mutuelle. Nous y sommes prêts », appelant à des « propositions concrètes pour  sortir les relations américano-russes de leur triste état ». « Essayons, et nous verrons ce que cela donne », a-t-il conclu.

Dans ce contexte, la Maison Blanche espère que la fin de l’enquête du  procureur spécial Robert Mueller, qui a conclu il y a moins de deux mois à  une ingérence russe dans la présidentielle de 2016 aux Etats-Unis mais pas à une collusion entre l’équipe du candidat Trump et la Russie, permette de  tourner la page de relations glaciales. « Les ingérences dans les élections américaines sont inacceptables », a martelé dans ce sens Mike Pompeo, qui avait estimé fin avril que Moscou  continuerait de s’ingérer aux Etats-Unis pendant des décennies.

Qualifiant de « pure fiction » les accusations de collusion, Lavrov a  répliqué: « Les faits montrent que ceux qui montent ce sujet en épingle  n’ont pas de preuves. Outre l’affaire Mueller, la crise politique au Venezuela divise Moscou et  Washington. Ainsi, M. Pompeo dont le pays a été le premier à reconnaitre le chef de l’opposition Juan Guiado comme « président en exercice » du  Venezuela, a demandé à la Russie de cesser de soutenir le président vénézuélien élu Nicolas Maduro.

Lavrov a répliqué: « La démocratie ne s’établit pas par la force disant ne  « pas vouloir s’attarder sur l’état de la démocratie en Irak et en Libye ». Le chef de la diplomatie russe a également évoqué de possibles violations  américaines du traité de contrôle des armements nucléaires Start. Ce texte

arrive à échéance en 2021 et le gouvernement Trump souhaite y inclure la  Chine, comme l’a répété Mike Pompeo mardi. Les divergences persistent également entre les deux pays à propos des  

traités de désarmement avec la récente suspension par les Etats-Unis,  imités par la Russie, de leur participation à un traité datant de la Guerre  froide interdisant les missiles sol-sol d’une portée de 500 à 5.500 km.