Canada : Treize Canadiens ont été détenus en Chine depuis le 1er décembre 

0
976

 Treize Canadiens ont été détenus en Chine   depuis l’arrestation le 1er décembre au Canada d’une dirigeante du géant  chinois Huawei, dont huit qui ont été remis en liberté, a indiqué jeudi un  porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères.

« Les Affaires étrangères sont au courant que 13 citoyens canadiens ont été  détenus en Chine, hors Hong Kong, depuis le 1er décembre 2018. Nous pouvons  confirmer qu’au moins huit d’entre eux ont été relâchés », a déclaré à l’AFP  Guillaume Bérubé, porte-parole du ministère. Parmi les Canadiens détenus  figurent l’ex-diplomate Michael Kovrig et le consultant Michael Spavor,  arrêtés le 10 décembre par les autorités chinoises, officiellement pour  activités « menaçant la sécurité nationale », ainsi que l’enseignante Sarah  McIver, libérée et rentrée depuis au Canada, a précisé un responsable  gouvernemental ayant requis l’anonymat. Il s’est refusé à donner plus de précisions, notamment sur l’identité des  autres Canadiens détenus, conformément à la législation sur la protection  de la vie privée. Interrogé lors d’un point presse sur ces personnes, le  porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, a dit  n’avoir « aucune information sur ce dossier spécifique » selon l’AFP. « Je souhaiterais souligner que la Chine est un Etat de droit. La Chine  garantit la sécurité ainsi que les droits et les intérêts légitimes des  ressortissants étrangers sur son sol », a-t-il ajouté. Par ailleurs, environ  200 Canadiens ont actuellement des démêlés avec la justice chinoise pour  des infractions présumées de nature diverse, dont « plusieurs » sont en  liberté sous conditions, a souligné le responsable d’Ottawa. Ce nombre est resté relativement stable, il n’y a pas eu d’augmentation  marquée ni de diminution au cours des années récentes, selon lui. A titre de comparaison, près de 900 Canadiens font face en ce moment à la  justice aux Etats-Unis, a noté ce responsable. De nombreux observateurs  jugent que la détention de Michael Kovrig, employé par l’organisme de  réflexion International Crisis Group, et Michael Spavor, un consultant  fréquemment en relation avec la Corée du Nord, constitue une mesure de  rétorsion après l’interpellation début décembre à Vancouver de la  directrice financière du géant chinois des télécommunications Huawei, Meng  Wanzhou, à la demande de la justice américaine. Washington la soupçonne de complicité de fraude pour contourner les  sanctions américaines contre l’Iran. Elle a été libérée sous conditions. La chef de la diplomatie canadienne Chrystia Freeland, soutenue par les  Etats-Unis et plusieurs pays européens, a de son côté appelé à plusieurs  reprises à la libération immédiate de MM. Kovrig et Spavor, détenus selon  Ottawa pour des raisons arbitraires. La Chine a fait part de son  « opposition catégorique » à une telle remise en liberté.