Dans un message aux participants à la 35ème session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur: Le président Bouteflika appelle à une riposte commune contre le terrorisme et la criminalité

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Dans un message qu’il a transmis aux participants aux travaux de la 35ème session du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur qui se sont ouverts hier au centre international des conférences à Club des Pins, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis l’accent sur la nécessité d’élaborer une action commune entre les pays arabes en vue de faire face aux défis sécuritaires, notamment les menaces liées au terrorisme et au crime organisé transnational.
Ainsi, pour le chef de l’Etat, le premier pas pour éradiquer le terrorisme consiste à « infirmer ses références intellectuelles » et à le « priver de son environnement social et ses réseaux d’information et de communication ».
Il a relevé que la lutte contre le terrorisme « n’est ni liée à un agenda, ni confinée dans une aire géographique, c’est une problématique qui demeure posée tant que les citoyens et leurs biens sont menacés et tant que ces groupes égarés persistent à menacer la stabilité des institutions de l’Etat ou tenter d’imposer des référents religieux ou idéologiques étrangers à nos peuples ».
Le chef de l’Etat a relevé, dans le même cadre, que « dans certains pays arabes, les organisations terroristes ont reçu des coups cuisants au cours de l’année écoulée. Plusieurs d’entre elles ont été neutralisées, celles-là mêmes qui ont failli tout ravager après s’être accaparé de larges zones de ces pays, hypothéquant l’avenir de leurs citoyens ligotés par la violence sauvage et l’extrémisme à outrance et soumis à toutes les formes d’injustice, d’exactions et de mépris de la vie humaine ». « Aujourd’hui, nous observons la déconfiture de ces groupes terroristes et leur disparition dans certaines parties de la région arabe, les territoires qui étaient sous leur contrôle ont, ainsi, recouvré leur stabilité et leur sécurité. Toutefois, la menace des éléments résiduels de ces groupes n’a pas complètement disparu, ni leur danger d’ailleurs », a fait observer le président de la République.
A ce propos, il a souligné qu' »au contraire, cette menace et ce danger ont pris de nouvelles formes dès lors que certains d’entre eux ont réussi à s’exfiltrer vers d’autres foyers de tension dans les pays arabes et intégrer des groupes criminels activant souvent sous des appellations jusque-là inconnues ». « C’est ce que l’on appelle la fragmentation des groupes terroristes qui se multiplient une fois qu’ils s’assurent un environnement d’accueil », a affirmé le chef de l’Etat.
« Face à cette situation, nous sommes appelés à œuvrer, ensemble, à adopter des résolutions fermes pour sécuriser les lignes frontalières, et à prendre des mesures sécuritaires préventives et proactives de nature à favoriser l’alerte précoce, l’échange intensif d’informations et la protection des frontières », a insisté le chef de l’Etat dans son message, tout en mettant en garde contre les formes de connexions entre le terrorisme et les formes de criminalité transnationale à travers les technologiques modernes, notamment les sites web et les réseaux sociaux.
« La situation s’est compliquée avec les différentes connexions survenues entre le terrorisme et les formes de criminalité transnationale, phénomène qui a gagné en étendue et en dangerosité par le recours massif aux moyens technologiques modernes pour commettre des crimes abjects, propager ses idées extrémistes et erronées, mystifier notre jeunesse et attirer de nouvelles recrues dans les zones de conflit et de tension », a soutenu le président Bouteflika. Et d’ajouter que « cet espace virtuel constitue un défi sécuritaire pour nos pays arabes, d’autant plus qu’il représente un refuge pour les organisations terroristes et tous les réseaux criminels, parce qu’invisible, notamment celles qui pratiquent la traite des personnes, le trafic d’organes et des migrants illégaux, le trafic de drogue, le trafic d’armes et d’explosifs, la falsification d’identité et de documents, outre son rôle dans l’enrôlement de nouveaux combattants et l’établissement de liens entre les différents réseaux de combattants, ainsi que la mise en place de sources de financement qui échapperaient au contrôle institué pour tarir les sources de financement classiques ». Le chef de l’Etat a fait admettre, dans ce contexte, que « les mouvements terroristes et criminels s’évertuent sans cesse à utiliser toute sorte de technologie intelligente pour atteindre leurs objectifs et diffuser leurs idées perverses et subversives dans un style évolué adapté à l’air du temps ».
« Outre les cellules classiques, qui demeurent la référence fondamentale des groupes terroristes quelles que soient leurs dénominations, de nouvelles cellules cybernétiques ont fait leur apparition sur les sites web et les réseaux sociaux pour inciter au terrorisme, recruter, collecter des fonds, pirater des sites web et lancer des cyber-attaques contre des institutions gouvernementales ou privées dans l’intention de leur porter préjudice », a-t-il souligné.
Pour lui, « la propagation de plus en plus large des technologies de l’information et de la communication continue d’imposer des défis énormes, c’est ce qui a imposé la lutte contre la cybercriminalité comme priorité pour l’Algérie qui a adopté de nouveaux instruments juridiques, techniques et opérationnels pour remplacer les précédents qui ne prévoyaient pas la nouvelle donne sécuritaire ».
Il a rappelé, à cet égard, que « l’Algérie a été l’un des premiers Etats à ratifier la Convention arabe pour la lutte contre la cybercriminalité, elle s’attèle, actuellement, à renforcer le cadre juridique y afférent, à la définition des modalités de contrôle du web et à la lutte contre les types de crimes électroniques », précisant que cette action  »nécessite une grande maîtrise de cette technologie en perpétuelle évolution, une exploitation efficace de l’information électronique et un suivi minutieux de ces réseaux et de leurs animateurs ».
 Le chef de l’Etat a indiqué, en outre, que « des structures et dispositifs ont été mis en place pour lutter contre les crimes électroniques, notamment l’organe national de prévention et de lutte contre les crimes liés aux technologies de l’information et de la communication, ainsi que des centres opérationnels au niveau des différents services de sécurité ». Il, a mis l’accent également sur la nécessité d' »intensifier » les efforts arabes face au phénomène de la migration clandestine, à travers notamment une approche commune basée sur le « strict respect » de la loi et des droits de l’homme.
« Pour cela, nous devons intensifier nos efforts communs pour traiter cette problématique (migration clandestine) dans le cadre d’une approche commune, basée sur le strict respect de la loi et des droits de l’homme et sur l’effort de sauvegarde permanente de la paix et de la sécurité dans nos pays », a-t-il souligné.
Evoquant les multiples défis auxquels sont confrontés les pays arabes, le chef de l’Etat a relevé qu’à l’évocation de tous ces défis, « l’on ne peut occulter un autre phénomène non moins dangereux et menaçant la stabilité de notre région arabe; il s’agit de la migration clandestine qui commence à prendre des dimensions inquiétantes, notamment au cours des dernières années ».
Il a estimé que « de nombreux pays arabes sont devenus la destination de vagues incessantes de migrants étrangers poussés par les conditions sécuritaires prévalant dans leurs pays à émigrer vers nos pays soit pour s’y installer temporairement soit pour transiter vers d’autres destinations », ajoutant que « s’il est clairement établi que ce phénomène est lié à une situation humanitaire particulière qu’il est de notre devoir de considérer et, par conséquent, prendre en charge ces migrants, il est indiscutable que nous ne pouvons fermer les yeux sur l’activité des réseaux criminels qui exploitent la vulnérabilité de ces migrants, dans des actions visant la sécurité et la stabilité de nos pays ».
Le chef de l’Etat a mis en évidence, à cet effet, le fait que l’Algérie, « de par ses principes humanitaires, la culture d’hospitalité innée chez notre peuple et par devoir de protection envers les victimes des conflits et des troubles, a très tôt accueilli les réfugiés venus de différentes régions et permis aux ressortissants des pays secoués par les conflits d’accéder à son territoire et de s’y établir ».
« L’Algérie a veillé à trouver des solutions pratiques et adéquates pour prendre en charge le phénomène de migration et des migrants, selon une vision globale qui prend en considération les exigences en matière de sécurité, de développement et de respect de la dignité humaine, tout en focalisant sur la dimension humaine des migrants et des réfugiés, véritables victimes des crises qui les ont conduits à emprunter cette voie », a conclu le chef de l’Etat.