Un long combat

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«L’Algérie a réussi à défaire le terrorisme et est passée au stade de prévention de l’extrémisme et de la radicalisation», c’est le ministre des Affaires religieuses qui s’exprime ainsi. Que voilà une résolution à la fois ambitieuse et difficile. Parce que la société, qui a payé un lourd tribut durant la décennie sanglante, a étrangement été contaminée par des pratiques totalement étrangères à ses us et ses coutumes séculaires. Peu à peu, l’islam de nos ancêtres empreint de tolérance et de sérénité, s’est vu «concurrencé» par une nouvelle conception de la foi soutenue par des prêches prônant la radicalisation auprès de parterres malléables à l’envi parce qu’ignorant les fondements de la religion. Ainsi, nous assistons à des comportements nouveaux où la religiosité ostentatoire a pris le pas sur la foi sincère vécue par les Algériens. Sur les vitrines des magasins, sur les pare-brises des véhicules, on placarde des mots d’ordre pour signifier clairement sa croyance: «N’oubliez pas Bismillah», «Macha Allah»… Comme si on éprouvait le besoin de démontrer aux autres qu’on est musulman. Alors que l’islam recommande la discrétion et la retenue puisque tout est dans le cœur. A l’école de plus en plus d’enseignants se croient investis de la mission d’islamiser leurs élèves, s’ingèrent dans leur façon de s’habiller et il y en a même qui organisent la prière en classe ! Nous aurons remarqué que les discussions tournent toujours autour de ce qui est licite et ce qui ne l’est pas. Dans les chaînes télé des prédicateurs passent le temps à émettre des fatwas et à répondre aux questions de téléspectateurs (trices) visiblement en manque de repères et ignorant les préceptes élémentaires de l’islam. C’est cette ignorance qui fait la literie de l’extrémisme et de la radicalisation. C’est dire le long combat qui s’annonce.