Ce que les jeunes filles mangent avant 10 ans influence l’arrivée de la puberté

0
337

Et si ce que mangent les petites filles influençait le moment où elles auront leurs premières règles ? C’est la conclusion d’une vaste étude américaine, publiée dans Human Reproduction, qui remet en cause certaines idées reçues sur l’âge de la puberté. Jusqu’ici, la génétique et le poids étaient considérés comme des facteurs prédominants. Mais selon cette nouvelle recherche, l’alimentation aurait un rôle au moins aussi décisif.

L’étude, menée par des chercheurs du Fred Hutchinson Cancer Center et de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, s’est intéressée au lien entre l’alimentation et l’âge de la puberté chez les jeunes Américains.  Pour cela, ils ont utilisé les données du projet GUTS (Growing Up Today Study), qui suit plus de 7 800 enfants âgés de 9 à 14 ans depuis la fin des années 1990.  Les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires des participants grâce à des questionnaires remplis avant l’arrivée des premières règles. Ils ont ensuite évalué la qualité de leur alimentation de deux manières : en mesurant la richesse en nutriments des repas (avec un indice appelé AHEI) ; en évaluant le potentiel inflammatoire de leur régime alimentaire (avec un indice appelé EDIP). Les résultats ont montré qu’une alimentation pro-inflammatoire augmente les chances de connaître une puberté précoce de 15 %. Inversement, une alimentation riche en nutriments semble légèrement retarder ce processus. Cette observation reste valable quelle que soit la taille ou le poids des participants (l’IMC). L’étude américaine suggère qu’une alimentation équilibrée riche en aliments anti-inflammatoires tels que les fruits et les légumes pourrait potentiellement retarder l’âge de la puberté.  « Je pense que nos résultats soulignent la nécessité pour tous les enfants et adolescents d’avoir accès à des options de repas sains, et l’importance que les petits-déjeuners et les déjeuners scolaires soient basés sur des directives fondées sur des preuves scientifiques », affirme le Dr Holly Harris, épidémiologiste et coautrice de l’étude.  En milieu défavorisé, où l’accès à une alimentation saine est souvent limité, les enfants sont plus exposés à des régimes inflammatoires. Or, une puberté trop précoce est associée à des risques accrus de cancer du sein, de maladies cardiovasculaires et de diabète à l’âge adulte. Face à cela, les écoles, parfois le seul lieu où un repas équilibré est garanti, pourraient devenir un véritable levier de santé publique. Adapter les repas scolaires, sensibiliser aux régimes anti-inflammatoires, offrir un petit-déjeuner complet : autant de pistes simples, mais efficaces pour réduire les écarts de santé dès le plus jeune âge.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici