Producteurs de gaz à Alger du 29 février au 02 mars 2024: Un enjeu stratégique pour l’avenir de la sécurité  énergétique mondiale

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Créé en 2001, le Sommet des pays exportateurs de pétrole et de gaz, le FPEG, est constitué de 11 pays membres : 5 d’Afrique (Algérie, Egypte, Guinée équatoriale, Libye, Nigeria) ; 2 du Moyen-Orient (Iran, Qatar) ; 3 d’Amérique du Sud (Bolivie, Trinité-et-Tobago, Venezuela) ; et la Russie.

Par ailleurs, 7 pays non membres ont le statut d’observateur : l’Angola, l’Azerbaïdjan, les Emirats arabes unis, l’Irak, la Malaisie, la Norvège et le Pérou , signalons que le plus grand producteur de gaz en 2023, les USA ne font pas partie de ce forum bien qu’ il ont mis en place  une politique de réduction des émissions de méthane.

1.- La demande mondiale de gaz devrait augmenter de façon constante dans les 20 prochaines années, dans un contexte de réserves abondantes et d’une utilisation accrue du gaz pour produire de l’énergie, une hausse d’au moins 2% par an, pendant plusieurs décennies, ce qui devrait porter cette demande à 4500 milliards de mètres cubes de gaz par an d’ici à 2030 contre 3861 en 2020 et 4036 en 2021 et 4050 entre 2022 et 2023.  N’oublions pas l’Afrique où traditionnellement, ce sont au Nigéria, l’Algérie , l’ Égypte  et la Libye  où  se trouvent les réserves et les sites de production de gaz les plus prouvés. Néanmoins, selon  les données de Gloal Energy Monitor   de 2022  la  préproduction se situent chez de nouveaux entrants sur le marché du gaz africain , environ  85% des nouvelles réserves de gaz naturel en phase de préproduction en Afrique se trouvent dans des  pays qui jusqu’ici n’exploitent pas les combustibles fossiles. Nous avons  le Mozambique abritant  44,9% de ces réserves prouvées,   le Sénégal (15,1%), la Mauritanie (11,2%) et la Tanzanie (10%), l’Afrique du Sud (1,9%)   , l’Éthiopie (0,8%) et  devant inclure la Guinée équatoriale.  Les réserves cumulées de ces pays étant évaluées  à plus de 5200 milliards de mètres cubes  gazeux  et  si  les 79 projets en phase de préproduction répertoriés en Afrique sont réalisés, la production gazière du continent augmentera d’environ 33% d’ici 2030, bien que d’ici .2024-2025, l’Algérie et le Nigéria devraient être à l’origine de la majorité des volumes de gaz exportés de l’Afrique . La   carte gazière  de l’Afrique devrait se modifier progressivement  avec  les nouveaux entrants sur le marché du gaz naturel  les anciens producteurs cités ayant  qui avaient accaparé 92% de la production du continent entre 1970 et 2022,   les  futurs hubs gaziers africains représenteront plus de 50% de la production gazière du continent entre 2030/2035. Mais la mise en exploitation concernant  les infrastructures d’exportation, y compris dans les pays producteurs traditionnels, nécessiterait des investissements sur site vierge  estimés à 329 milliards de dollars. Les dépenses d’investissement dans les terminaux de GNL programmés sont estimées à environ 103 milliards de dollars, dont 92 % financeraient les terminaux d’exportation de GNL et les   cinq principaux pays africains qui développeront des terminaux d’exportation sont la Tanzanie, le Mozambique, le Nigéria, la Mauritanie et le Sénégal. Le  sommet abordera deux thèmes fondamentaux ; premièrement, la place du gaz qui devrait favoriser la transition énergétique  et lutter contre les  effets néfastes du réchauffement  climatique,  le bois, le charbon et le pétrole , et devrait être encore plus propre  avec les nouvelles techniques en cours  pour le  développement des gaz renouvelables ou bas carbone (biométhane, gazéification des déchets, e-méthane et hydrogène). Selon les données internationales,  entre 2035/2040/2050 environ  65 à 70% de la consommation mondiale d’énergie  sera constituée de la  combinaison du gaz naturel,  des énergies renouvelables  l’Énergie hydraulique., l’’Énergie éolienne, l’Énergie solaire.(3000 heures de soleil en Algérie le ministère de l’énergie extrapolant entre 2030/2035 40% de la consommation intérieure ) la Biomasse ,  la Géothermie et  le développement de  l’hydrogène vert et bleu. Le deuxième thème  concerne   la stabilisation des   prix  très volatils, fluctuant de 2023 et février 2024, entre 30 et 50 dollars le mégawattheure, après avoir atteint plus de 200 dollars au début du conflit Russie/Ukraine, relancer les investissements hautement capitalistiques s’impose et dont la rentabilité est à moyen et long terme, d’où la référence de nombreux producteurs de contrat à moyen et long terme. D’où  l’importance  ce sommet du fait que l’énergie est au  cœur de la  croissance de l’économie mondiale et de la  sécurité des Etats , sommet   qui  donc pourrait contribuer à restaurer la confiance entre les pays exportateurs et acheteurs afin d’assurer la stabilité sur le marché qui renvoie pas  seulement aux fondamentaux  économiques mais également  aux tensions géostratégiques qui peuvent perturber le marché exemple récent  les sanctions européennes  contre la Russie  et les  tensions en Mer rouge.

2.-On ne doit pas confondre les réserves de gaz tant avec la production que les exportations. A titre d’exemple pour l’Algérie, 15/20/% doivent  être réinjectés dans les puits pour éviter leur dessèchement, 55% étant les exportations et 45% la  consommation intérieure. Les réserves se calculent par rapport au coût et à l’évolution du prix international, pouvant avoir des milliers de milliards de mètres cubes gazeux de réserves mais dont une fraction n’est pas rentable. Le  mix énergétique est amené à évoluer et le gaz naturel, comme les autres énergies  «historiques», sera amené à cohabiter avec des énergies renouvelables.  Le Centre international d’information sur le gaz naturel, Cedigaz, évalue les réserves prouvées mondiales de gaz naturel à 205 507 milliards de mètres cubes au 31 décembre 2022, quasiment stables (-0,2%) sur un an. Sefe Energy.fr donne par ordre pour les réserves commerciales de gaz : Russie 32 740 milliards de mètres cubes gazeux, l’Iran 32 100, le Qatar 24 700, le Turkménistan 13 600, les USA 12 300, la Chine 8400, le Venezuela 6300, l’Arabie Saoudite 6000, les Emirats 5900, le Nigeria 5500, l’Irak 3500, l’Algérie 2500 et le Canada 2400.  Les réserves gazières sont très largement concentrées dans les pays du Proche-Orient (40%) et en Europe (33%), dont 23% pour la seule Russie. Au 31 décembre 2022, le ratio mondial des réserves sur la production commercialisée représente  environ 50 années, au rythme de la production de l’année 2022. Il faut distinguer la production  commercialisée par  canalisation  où actuellement contrairement au marché du pétrole qui est un marché mondial coté heure par heure, journée par journée à la bourse selon la loi de l’offre et de la demande , , la prédominance  sont les  canalisations  environ 65%, étant prévu 50% en 2030 , étant  donc un marché segmenté  géographiquement et  la production commercialisée par  GNL  qui demande de investissements  à la fois pour les complexes  et des terminaux  pour l’expédition Pour la production au niveau mondial en 2022, nous avons par ordre décroissant : USA 21 027 milliards de mètres cubes gazeux, la Russie 699, l’Iran 244, la Chine 219, le Canada 205, le Qatar 170, l’Australie 162, la Norvège 128, l’Arabie Saoudite 105, l’Algérie 102, mais possédant la troisième réserve mondiale de gaz de schiste environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, la Malaisie 76 et l’Egypte 68. Pour le GNL, nous avons la structure suivante au 1er janvier 2023 : USA 40,2% ; Russie 13,2% ; Qatar 13,1% ; Algérie 6,7% ; Norvège 6,6%. Concernant l’Afrique, (source APS), l’Algérie a exporté, en 2023, 13 millions de tonnes de GNL contre 10,2 en 2022, occupant la première place en tant qu’exportateur de GNL pour la première fois depuis 2010, dépassant ainsi le Nigeria.   A fin 2023, nous avons la structure suivante de l’approvisionnement du marché européen par canalisation : Norvège 54%, Algérie 19% Russie   à 17% contre 45% avant les évènements de l’Ukraine, l’Algérie courant près de 40% de la consommation italienne et étant devenue pour l’Espagne, fin 2023 le premier client avant les USA et la Russie. Bien que le continent  dispose de près d’un dixième des réserves mondiales prouvées gaz relativement propre par  rapport aux autres sources d‘énergie comme le charbon, le pétrole, le bois et qui peut être un levier pour le développement , la majeure partie de ses populations n’a pas accès au gaz naturel, une grande partie des ressources en gaz naturel étant destinées à l’exportation. Par ailleurs,  le continent est confronté aux  effets dévastateurs du réchauffement climatique , qui compte un cinquième de la population mondiale et est responsable  de  moins de 5 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2).D’où l’importance pour l’Afrique  d’axer sa stratégie énergétique  sur la  production d’énergie renouvelable  du captage et du stockage du carbone, des gaz renouvelables et de l’hydrogène. En bref, les nouvelles mutations géostratégiques, économiques, sociales et culturelles  devraient modifier fondamentalement  les rapports de force au niveau mondial nous orientant  vers un monde multipolaire, plein d’incertitudes.  L’Afrique qui habitera  entre 2040/2050 plus d’un quart  de la population mondiale avec des richesses colossales  sera un enjeu majeur et l’Afrique sera ce que les  Africains voudront qu’ elle soit

En conclusion, l’énergie a toujours constitué un puissant facteur de coopération et d’intégration et avec l’eau étant au cœur de la sécurité des Nations. Le monde s’oriente 2024/2030/2040, inéluctablement vers un nouveau modèle de consommation énergétique ( Mix énergétique)  fondé sur une  transition énergétique progressive qui est un choix stratégique politique, social et économique pour assurer la sécurité énergétique mondiale .

A.M

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