Soudan: Reprise des affrontements entre l’armée et les Forces de soutien rapide à Khartoum

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Les affrontements ont repris dans la capitale soudanaise, Khartoum, entre l’armée et les Forces de soutien rapide, en utilisant des armes lourdes et légères, ont rapporté, ce samedi, des médias.

Les mêmes sources ont précisé que le bruit des canons a été entendu et que des avions de combat ont survolé la périphérie sud de Khartoum, tandis que d’autres ont rapporté avoir vu des nuages ?? de fumée au-dessus de la région de Bahri. Dans la ville d’Omdurman, à l’ouest de la capitale, des témoins oculaires ont déclaré que la région a été théâtre de combats à l’arme lourde et légère. Dans la ville d’El-Obeid, le centre de l’Etat du Kordofan du Nord (sud), des témoins oculaires ont rapporté que les Forces de soutien rapide assiègent toujours la ville. Selon la même source, «les Forces de soutien rapide ont pris d’assaut la ville de Bara dans l’Etat et pillé des banques, des pharmacies et des maisons». Depuis le début de la guerre, la ville d’Al-Obeid a connu des affrontements intermittents entre les deux parties, entraînant des coupures d’électricité et d’eau et la détérioration des services de santé dans les hôpitaux de la ville. Les deux parties échangent des accusations sur le déclenchement des combats et des violations et l’échec d’une série d’armistices qui n’ont pas réussi à mettre fin aux affrontements qui se poursuivent depuis le 15 avril. Les violences ont fait jusqu’à présent des centaines de morts et des milliers de blessés parmi les civils, en plus d’une vague de déplacement et de refuge, principalement vers les pays voisins.

Près de trois millions de déplacés suite au conflit au Soudan (OIM)

Le conflit au Soudan a poussé près de 3 millions de personnes au déplacement en moins de trois mois, a fait savoir l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), jeudi. «En plus des plus de 2,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDI), près de 700 000 autres ont fui vers les pays voisins», a détaillé l’organisation onusienne dans un communiqué. Le flux les plus important vers les pays voisins a été enregistré au niveau des frontières égyptiennes (40%), tchadiennes (28%), du Soudan du Sud (21%) et, enfin, de celles de l’Ethiopie et de la République centrafricaine. «Sur les plus de 697 000 personnes qui ont traversé les pays voisins, 65% sont des Soudanais et 35% seraient des rapatriés et des ressortissants de pays tiers. La plupart sont dans des conditions extrêmement précaires», a averti l’OIM. L’organisation onusienne pour les migrations a mis en garde contre les conséquences humanitaires de ces déplacements, alors que le conflit opposant l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (FSR), déclenché le 15 avril, se poursuit malgré les accords de cessez-le-feu et l’appel au dialogue de la communauté internationale. «L’OIM réitère ses appels à un cessez-le-feu permanent et à assurer des couloirs humanitaires sûrs et garantis pour permettre l’acheminement de l’aide aux personnes dans les zones difficiles d’accès», a ainsi plaidé Othman Belbeisi, directeur régional de l’OIM pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

L’ONU renforce son soutien aux personnes fuyant le conflit au Soudan

Alors que les combats se poursuivent au Soudan, les Nations unies renforcent leur soutien au nombre croissant de personnes fuyant vers les pays voisins, a indiqué vendredi un porte-parole de l’ONU. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a débloqué jeudi huit millions de dollars américains du fonds humanitaire pour le Soudan du Sud afin d’aider les réfugiés et les rapatriés du Soudan qui cherchent un abri au Soudan du Sud, a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. Les fonds aideront les organisations sur le terrain à fournir de la nourriture, de l’eau, des centres d’hébergement et des soins médicaux aux personnes touchées par la violence actuelle au Soudan. Quelque 150 000 personnes ont été enregistrées comme arrivant au Soudan du Sud depuis le début des hostilités actuelles au Soudan, le 15 avril, et ce nombre devrait augmenter au fur et à mesure que la crise se poursuit, a-t-il déclaré. En début de semaine, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Martin Griffiths, a alloué cinq millions de dollars du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF) pour soutenir les nouveaux arrivants en Ethiopie, a indiqué le porte-parole. Cette somme doit permettre de répondre aux besoins d’environ 100 000 personnes pendant six mois.