Selon  le nouveau rapport de l’Institut Montaigne: L’Europe et l’Afrique doivent travailler ensemble pour un partenariat « fort  et renouvelé »

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L’Europe et l’Afrique doivent travailler  ensemble pour un partenariat « fort et renouvelé », d’autant que les deux  continents sont liés par de « multiples enjeux et intérêts communs », a indiqué un nouveau rapport de l’Institut Montaigne.

Le rapport de ce Think-Tank a estimé que l’Europe et l’Afrique forment une  communauté de destin dans un contexte en « perpétuelle évolution », estimant que ces deux entités doivent travailler ensemble sur la diplomatie, multilatéralisme et influence internationale, sur l’économie, le  développement et les finances, sur la sécurité et la défense et sur le changement climatique et la mobilité humaine. « Une communauté de destin qui appelle à un partenariat fort et renouvelé entre l’UE et l’Afrique », a-t-il résumé, soutenant que pour ce faire, la  vision de ce partenariat doit être centrée sur les Objectifs de développement durable (ODD) et reposer sur une « meilleure » connaissance mutuelle, avec comme objectif ultime la création d’emplois en Afrique. Parmi les priorités d’un partenariat et une croissance économique  « mutuellement bénéfiques », l’Institut Montaigne cite l’environnement des affaires l’insécurité juridique et la corruption qui nuisent, selon lui, à l’attractivité des pays africains pour les entreprises européennes comme africaines, « tandis que les besoins en infrastructures sont considérables ». Il rappelle que pour le volet de l’industrialisation et l’insertion dans  l’économie mondiale, également une priorité, l’Afrique ne représente aujourd’hui que 2 % des chaînes de valeur. Il propose à cet effet de repenser le paradigme du partenariat UE-Afrique, partager une vision commune du partenariat et de centrer le partenariat UE-Afrique autour des 17 Objectifs de développement durable (ODD). « S’appuyer sur les ODD pour faire du partenariat UE-Afrique un espace de  réciprocité et d’équilibre mondiales. Les économies africaines, centrées en grande partie sur les matières premières, sont insuffisamment compétitives et peu génératrices de valeur ajoutée localement », a expliqué le rapport. En matière de fiscalité, le rapport estime qu’alors que les besoins de financement du développement sont estimés à plus de 600 milliards de dollars par an pour le continent, les Etats africains mobilisent encore  « insuffisamment » leurs ressources domestiques. « Cela pèse non seulement sur la capacité des Etats à financer des services publics efficients mais aussi sur l’attractivité de l’économie », a-t-il fait observer. Concernant l’intégration régionale, l’Institut Montaigne relève que le commerce intra-africain représente moins de 18 % des échanges du continent, soulignant que le succès récent de l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) « ne doit pas masquer les défis futurs de  l’intégration régionale africaine ». Par ailleurs, il note la formation professionnelle est « marginalisée » au sein des financements européens destinés à l’éducation et « inadaptée » aux besoins des entreprises et des économies du continent africain, qui devra accueillir 30 millions de jeunes sur son marché du travail chaque année. « Si l’Union européenne engage des moyens importants et mobilise une palette d’outils étendue, son action souffre tout à la fois d’un manque de visibilité, de lisibilité? et d’efficacité?. Afin de maximiser son impact,  il convient pour l’Europe de favoriser l’assistance technique à l’appui budgétaire, d’orienter ses actions vers le secteur privé européen et africain -PME en tête-, et de mesurer la contribution en termes d’effet de levier généré? plutôt que de montants engagés », explique le rapport, suggérant un financement mixte par des ressources publiques et des tiers privés qui « doit prendre de l’ampleur ».

A.B/ Ag