Sélection nationale: Zetchi reprend la main

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Dans sa sortie médiatique, tout récemment, sur les ondes de la Radio nationale, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi, aura surfé, presque à son corps défendant, sur cette dualité qui nourrit controverses et polémiques autour des joueurs expatriés et joueurs locaux au sein de la sélection nationale.

Pour rappel, impétueux et pris à la gorge par le temps très court pour préparer le deuxième match des éliminatoires de la CAN 2019, face à la Gambie, le tout nouveau sélectionneur national, Djamel Belmadi, a opté pour les joueurs expatriés en exclusivité, avec l’objectif latent de faire banco d’entrée et avoir les coudées franches pour sa politique. Couac ! Bon nombre d’entre ses capés manquaient de compétition au sein de leurs clubs et l’EN se contenta d’un petit match nul (1-1) devant une équipe classée 172e tableau de la FIFA. On l’aura compris, une franche victoire alliant l’art et la manière, rapport des valeurs oblige, ou une victoire tout court et c’en été fini du creuset local. Cette contre performance, et c’en est une, a eu pour «mérite» de mettre un bémol aux ardeurs teintées d’euphorisme d’un coach qui a affiché ses tendances à jouer les orfèvres sur produit fini et clé en main. Belmadi eut auparavant le réflexe de s’abriter derrière une façade politicienne en déclarant, publiquement, que seul «le S12» du joueur lui importait. Mais cette situation a eu, également, pour effet de secouer, comme de juste, le patron du football national, Kheireddine Zetchi. En effet, le président de la FAF avait avancé, à son intronisation à la tête de la fédération en mars 2017, comme principe fondamental pour l’EN, la promotion du joueur local, autant que faire se peut, en sélection. Sur ce plan, d’ailleurs, le désopilant épisode- Madjer aura consigné la révélation de quelques éléments du cru, qui ne dépareraient pas le décor du Onze national ! C’est dans cette optique qu’il conviendrait d’interpréter la décision annoncée à la Radio avant-hier et faisant état de la désignation de Belmadi à la tête de l’EN A’, même si Zetchi a pris des gants diplomatiques pour préciser que c’était à la demande du coach national. Ce second chantier dévolu à Djamel Belmadi permettra de jauger de ses capacités et compétences s’agissant de peaufiner le talent du cru, qui existe quoiqu’on dise, et le consolider pour le hisser au diapason du haut niveau. Objectivement et rationnellement, c’est la stratégie la plus appropriée, pour peu qu’on torde le cou à cette propension à se voir les plus beaux, du simple fait surtout qu’on dispose de stars venues d’Europe. En tout état de cause, et en soi, le résultat ne semble guère vouloir changer. En somme, c’est d’un véritable projet que l’EN a besoin pour se reforger et accéder à une stabilité pérenne. Mais surtout pas d’habits d’apparat qui cachent la friabilité d’un onze national en mal d’une notoriété qui ne s’accommode pas de replâ- trages et d’illusions. Dans ce sens, Kheireddine Zetchi, lui-même bâtisseur avec l’Académie du Paradou AC, d’un projet avéré fructueux , est appelé à se montrer intransigeant sur la sacralité de la promotion du joueur local. On en aura des éléments de réponse, après Algérie-Bénin le 12 octobre, et la prise en main de la sélection A’ par Djamel Belmadi qui devra aller aux charbons pour , éventuellement, tailler dans la pierre précieuse à l’état brut pour en faire du diamant. Une tâche d’orfèvre ! Bilel C