Réunion tripartite sur la Libye: Engagement pour une solution politique, rejet de l’option militaire

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Les ministres des Affaires étrangères de  l’Algérie, de la Tunisie et de l’Egypte ont relevé à l’issue de leur réunion à Alger l’impératif de s’abstenir de prendre toute mesure de nature à entraver le  processus de règlement politique en Libye, réitérant leur soutien à une  solution politique à travers le dialogue inclusif, le rejet de l’ingérence  et de l’option militaire.
Dans une déclaration ayant sanctionné les travaux de leur réunion, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader  Messahel et ses deux homologues égyptien et tunisien , Samah Chokri et  Khemaies Jhinaoui ont relevé l’impératif de rejeter le recours à la  violence ou de prendre toute mesure de nature à entraver le processus du  règlement politique en Libye qui  prolongera la souffrance du peuple  libyen, particulièrement au niveau économique et humanitaire.
Ils ont également souligné l’importance de s’attacher aux positions  constantes de leurs pays relatives à la résolution de la crise libyenne,  axées essentiellement sur la préservation de l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’unité de la Libye et sur la solution politique comme seul  moyen pour résoudre la crise à travers le dialogue inclusif, le rejet de  l’ingérence et de l’option militaire.
Ils ont, en outre, a mis en garde contre les retombées de la  dégradation de la situation sur la sécurité et la stabilité de la Libye et de toute la région, une situation qui sert les intérêts des groupes  terroristes et leur ouvre la voie d’élargir leur activités criminelles,  relevant l’importance de renforcer la coordination et l’échange  d’informations entre les services de sécurité des trois pays.
Après avoir salué les efforts déployés par l’Algérie, l’Egypte et la  Tunisie visant à rapprocher les points de vues entre les parties libyennes, à œuvrer à associer tous les acteurs et élargir le terrain d’entente, les  ministres des trois pays ont réitéré leur total engagement à soutenir la  Libye et à l’accompagner dans le processus du règlement politique  conformément aux dispositions de l’Accord politique libyen.
A ce titre, il y a lieu de rappeler que M. Messahel ne cesse de déployer les efforts en se rendant par deux fois en Libye où il a rencontré les différentes parties en conflit pour tenter de rapprocher leurs points de vue.
M. Messahel avait affirmé que l’Algérie saluait toute démarche en faveur du dialogue et de la réconciliation nationale entre les Libyens, soulignant la nécessité d’édifier des instituions libyennes fortes à travers le dialogue inclusif et la réconciliation nationale globale.
Le ministre avait estimé que la solution de la crise devait émaner des Libyens eux-mêmes dans le cadre du dialogue inclusif et la réconciliation nationale globale, soulignant la nécessité d’impliquer toutes les forces actives en Libye dans tout accord politique à l’effet de sa concrétisation effective sur le terrain, en vue d’édifier des institutions libyennes fortes à commencer par l’Armée.
L’Algérie est pour une armée libyenne unifiée et un gouvernement fort capable de satisfaire les revendications des citoyens et un parlement qui représente tout le peuple libyen, a soutenu M. Messahel, précisa,t que les frontières entre l’Algérie et la Libye sont fermées pour des raisons sécuritaires.
Tout en affirmant que la priorité pour l’Algérie consiste à sécuriser ses frontières, notamment dans la conjoncture actuelle que connait la région, le chef de la diplomatie algérienne avait estimé que cela « ne nous empêche de réserver un traitement digne aux cas humanitaires », ajoutant dans ce sillage qu’il y avait une coordination entre les autorités algériennes et leurs homologues libyennes pour faciliter le transport des malades et permettre l’accès à certains cas humanitaires.
Qualifiant la crise libyenne d’extrêmement importante,  M. Messahel avait considéré qu’il était « impératif de se retrouver tous ensemble entre voisins de la Libye et discuter de la sécurisation de la région qui sera l’objectif de la réunion d’Alger ».
La sécurité, dira-t-il, « est un problème commun et si on veut trouver une solution politique à la Libye, il faut parler de la sécurisation de la région », a-t-il déclaré, mettant l’accent sur une solution politique consensuelle et la mise en place d’institutions fortes, d’une armée unie, des services de sécurité et d’un Etat stable.
M. Messahel a cité, en outre, les nombreuses menaces qui pèsent sur la région notamment l’instabilité dans le voisinage immédiat, les groupes terroristes, les organisations criminelles, la migration clandestine et le crime organisé, appelant à cet effet tous les pays de la région à des concertations et à travailler ensemble.
Le ministre a rappelé à l’occasion que l’Algérie est porteuse de trois messages importants, à savoir que la solution ne doit pas être militaire mais politique, le deuxième est un soutien au peuple libyen dans sa lutte antiterroriste et le dernier est un message pour la réconciliation nationale.
En mai 2014, l’Algérie avait accueilli la première réunion du mécanisme des pays voisins de la Libye en marge de la Conférence ministérielle des Non-alignés lors de laquelle elle avait souligné la nécessité d’opter pour la solution politique, seule garante de l’unité et de la souveraineté de la Libye ainsi que de la cohésion de son peuple.
Les pays voisins de la Libye avaient réaffirmé, à l’issue de leur 11ème réunion ministérielle à Alger, leur engagement en faveur d’une solution durable à la crise libyenne, laquelle ne peut se réaliser sans la voie politique et le dialogue.
Ils ont considéré qu’une issue salutaire et durable à la crise qui secoue ce pays frère et voisin, ne peut être trouvée qu’à travers la solution politique que les libyens ont souverainement choisie en signant l’accord du 17 décembre 2015, qui a reçu le soutien de la communauté internationale à travers les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Ils ont réaffirmé, à cet effet, leur ferme engagement et leur soutien constant à la Libye pour l’accompagner dans le cadre d’une transition politique apaisée, fondée sur une application consensuelle des termes de l’accord politique dont la finalité est de parvenir à une réconciliation nationale et la mise en place d’institutions fortes, crédibles, stables au service de tous les Libyens.
Ils ont renouvelé, par la même occasion, leur soutien au Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale, issu de l’accord politique libyen, et réitéré leur appel pour la mise en place d‘un gouvernement représentatif de toutes les forces politiques libyennes, réitérant aussi leur ferme rejet à la solution militaire ainsi que toute intervention militaire étrangère, en raison de leurs répercussions négatives sur la Libye, les pays voisins et la région.