Relance de l’économie nationale et préservation du pouvoir d’achat des citoyens: Les nouveaux défis du gouvernement

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Dans une conjoncture difficile marquée par une récession sans précédent, le gouvernement se trouve désormais confronté à de nombreux défis dont ceux liés à la relance de la machine économique nationale, tout en veillant à la préservation du pouvoir d’achat des citoyens.

À ce titre, de nombreux économistes estiment que le projet de loi de finances 2021, actuellement en débat au niveau de la Chambre haute du Parlement, manque terriblement de textes pour la construction d’une économie hors hydrocarbures, d’autant qu’elle dépend excessivement de la fiscalité pétrolière et des différents impôts et textes pour remédier à l’absence de ressources financières. Ils pensent que la dépréciation récente du dinar algérien face au dollar américain constitue un impôt indirect sur les prix que le citoyen devra payer, précisant que cette dévaluation conduira ainsi à la hausse des prix des produits de base et à la baisse du pouvoir d’achat. Certains d’entre eux ont déploré l’absence du développement local en raison de la centralisation de la décision, appelant à la valorisation des ressources locales privées et à la garantie d’un appui logistique aux produits avec l’aide des diplomates à l’étranger, en faisant la promotion des marchandises locales. Ils ont également soulevé la problématique du déficit du budget général de l’Etat et les moyens d’y pallier, appelant à la relance des secteurs vitaux hors hydrocarbures et du projet de l’énergie solaire, mais aussi les secteurs du tourisme et de l’agriculture. Le processus de transition économique requiert, selon les mêmes intervenants, d’opérer un ensemble de réformes qui pourront consolider la stabilité budgétaire à moyen et long termes, améliorer l’efficacité des politiques publiques et moraliser les différentes pratiques.

Cette démarche devait permettre aussi de rétablir la confiance et la cohérence entre les institutions de l’Etat et les partenaires socioéconomiques et améliorer le climat des affaires en vue de drainer les investissements directs étrangers. En effet, à travers le nouveau modèle économique, l’Etat compte s’inscrire dans la rupture  totale avec les méthodes de gestion du passé et engager une nouvelle démarche marquée par une adéquation des politiques publiques et sectorielles et une rénovation de la gouvernance économique. Cette stratégie devrait permettre, à court et à moyen termes, de mettre en place une économie où la forte dépendance aux hydrocarbures et la dépense publique seront réduites graduellement. Récemment, des experts économiques et des dirigeants d’entreprises ont souligné les facteurs d’attractivité de l’Algérie en matière d’investissement, en saluant les mesures décidées par les pouvoirs publics pour encourager les investisseurs étrangers. Ils ont salué les réformes entreprises par le gouvernement en vue d’améliorer l’attractivité du pays et stabiliser le cadre réglementaire régissant l’investissement, estimant que la Covid-19 est un facteur d’accélération et de transformation du modèle économique algérien, jusque-là basé sur la rente et les hydrocarbures. Rappelant que l’Algérie est en transition économique, ces experts ont formulé le vœu de voir des investisseurs étrangers associés dans une logique de partenariat gagnant-gagnant aux projets de croissance et de diversification lancés en Algérie. Dans ce contexte, ils ont énuméré les principaux secteurs à fort potentiel de développement, à savoir la production industrielle, l’agriculture, l’agro-industrie, les filières de transformation, l’industrie manufacturière, l’industrie minière, la pétrochimie, les énergies renouvelables et l’industrie du digital. Ils ont mis en avant aussi la possibilité de relocalisation des chaines de valeur industrielles, soutenant que l’Algérie avec sa proximité avec l’Europe et sa position géographique en Afrique peut devenir un partenaire dans tous les secteurs. Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait, maintes fois rappelé que les attentes sociales légitimes exprimées par les populations, demeurent au centre des préoccupations de l’Etat et seront satisfaites à travers les projets qui sont en cours de réalisation et ceux encore en voie d’être lancés.

En donnant des instructions fermes lors d’une séance de travail consacrée à l’examen du projet de Plan national de relance socioéconomique qui sera soumis aux prochaines réunions du Conseil des ministres, le chef de l’Etat aura pris les devants avec des mesures pratiques visant l’édification d’une nouvelle économie nationale sous-tendue par la diversification des sources de croissance, l’économie du savoir et la gestion rationnelle des richesses nationales. Le Président Tebboune a donné des instructions détaillées à chacun des ministres concernés, à l’effet d’opérer des réformes structurelles dans la cadre de la politique générale du gouvernement, à même d’assurer une exploitation optimale et transparente de toutes les potentialités et richesses naturelles nationales, à commencer par les mines dont regorge l’Algérie. Pour le Président Tebboune, l’édification d’une véritable nouvelle économie passe par le changement des mentalités et la libération des initiatives de toute entrave bureaucratique, la révision des textes juridiques en vigueur, ou leur adaptation en fonction de la logique économique et non des pratiques conjoncturelles, ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et les emplois sans exclusion, ni exclusive. Le président de la République a mis l’accent sur l’impératif de générer de la valeur ajoutée dans chaque projet, appelant à explorer toutes les terres, y compris les terres rares, aux fins d’amortir le recul des recettes de l’Etat. Dans ce cadre, la dépense publique continuera de servir de levier de développement et de la croissance dans le cadre d’une politique budgétaire rénovée et dont l’objectif sera de maintenir l’effet de la dépense publique comme instrument de l’investissement public et comme un stimulant à l’activité économique productive. Cette nouvelle démarche adoptée par l’exécutif devrait favoriser l’émergence d’une politique de diversification économique, de transformation structurelle et de rénovation du modèle de financement de l’économie.

  1. Benslimane