Maisons et véhicules endommagés par les inondations: Ce qu’il faut savoir sur l’indemnisation

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Les dernières inondations enregistrées dans plusieurs wilayas de l’est du pays ont mis à nu l’absence de culture de l’assurance en Algérie. Pour cause, très peu d’Algériens assurent leurs maisons contre les effets des catastrophes naturelles.

En effet, à peine 400 000 à 500 000 sur les 10 millions d’habitations que compte le parc national du logement, soit 4% à peine, sont assurés, indique le PDG d’Alliances Assurances, Hassen Khelifati joint au téléphone, contre tous types de catastrophes naturelles (Inondations, tremblement de terre, glissement de terrain, écoulement de boue, etc) dans un pays qui en est bien exposé, pourtant. Ainsi, beaucoup d’Algériens auront du mal à avoir un dédommagement sur les biens qu’ils ont perdu lors des dernières inondations. Pour les maisons et locaux commerciaux assurés en Cat-Nat (catastrophes naturelles), leurs propriétaires n’ont pas beaucoup de chances d’être remboursés (sauf si l’État déclare les dernières intempéries qui ont touchés certaines wilayas de l’est du pays comme catastrophe naturelle) car, explique Khelifati, les éléments définissant une catastrophe naturelle ne sont pas présents dans les dernières intempéries même si l’on a enregistré deux morts et nombre de dégâts matériels. Ceux qui, en revanche, ont contracté des assurances multirisques pour leurs habitations ou leurs locaux commerciaux, ils n’ont rien à craindre.

Ils seront remboursés. Pour ce qui est des véhicules qui, selon Khelifati, «représentent le plus gros des dégâts», ceux qui ont des voitures endommagées, mais assurées en tous risques seront automatiquement remboursés. «Pour ceux qui ont des véhicules assurés en tous risques et endommagés lors des dernières intempéries, des experts planchent sur ce dossier. Et dès que les résultats de leurs enquêtes seront finalisés, les assureurs vont procéder à leur indemnisation», explique Khelifati qui a tenu à rassurer les clients tout en précisant que la procédure prendra quelques jours seulement. Il est à préciser aussi que les experts requis sont indépendants et agrées par l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR). Ce sont ces «juges de paix» comme les appellent Khelifati, qui décide du montant du dédommagement partiel ou total, selon l’ampleur des dégâts. Et au PDG d’Alliance Assurances de clarifier : «Les assureurs ne sont pas en train de refuser de rembourser les victimes des dégâts, mais plutôt d’appliquer les contrats les liants à leurs clients. Les termes du contrat sont la loi des deux parties. Ceci dit, il y a des cas d’exclusions dûment mentionnés dans les contrats spécifiques».

Quid du nombre de clients de sa compagnie ayant contracté une assurance tous risques ? Ils sont de l’ordre de 40% sur les 400 000 que compte Alliance Assurance, affirme Khelifati, représentant 5% du parc national de véhicules qui est de 8 millions d’unités. La part de lion revient à la compagnie publique SAA qui détient 50% du marché des assurances de voiture. Pour qui est des propriétaires de véhicules non assurés en tous risques, ils ont peu de chances d’être indemnisés, mais peuvent, toutefois, s’adresser au Fond de garantie des assurés (FGAS). Signe d’une certaine prise de conscience quant à la nécessité d’assurer ses biens contre tous genres de catastrophes, Alliances Assurances a signé, ces derniers jours, une quinzaine de contrats d’assurance tous risques avec des clients dans trois wilayas de l’est du pays, à savoir Batna, Constantine et Tébessa.

Comment s’assurer une indemnisation automatique Pour se prémunir Khelifati préconise aux propriétaires de véhicules de s’assurer en tous risques, seule assurance, qui garantit un remboursement en cas de dégâts causés à la voiture par les inondations. «Pour les maisons, il faut prendre une assurance multirisque habitation qui couvre le vol, l’incendie, les dégâts des eaux, le bris de glace, les inondations, le glissement de terrain, etc», recommande-t-il. Le patron d’Alliance assurance rappelle que l’assurance multirisque habitation est obligatoire et qu’elle n’est pas onéreuse. «C’est quelques milliers de dinars par année. Un appartement de 100 m2 , c’est 5000 DA en moyenne à Alger. Une villa, c’est entre 15.000 et 70.000 DA. Ça peut coûter plus cher et il faut déclarer la valeur réelle du bien», précise-t-il.