Lutte contre le terrorisme : L’Algérie plaide pour une stratégie solidaire, unifiée et intégrée

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Photo : PPAgency@

L’Algérie, qui a souffert des affres du terrorisme qu’elle a vaincu seule, grâce aux sacrifices consentis par son peuple et ses forces de sécurité, ainsi qu’à la sagesse de ses dirigeants, à leur tête le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est convaincue, aujourd’hui plus que jamais, que l’éradication de ce fléau ne saurait se réaliser qu’à travers la conjugaison des efforts de toutes les composantes de la communauté internationale et de l’ensemble des acteurs internationaux dans le cadre d’une stratégie solidaire, unifiée et intégrée. Pour défendre son approche et faire valoir ses arguments, l’Algérie a toujours insisté sur la nécessité de parvenir à une définition commune du terrorisme, plaidant pour un renforcement des instruments nationaux, régionaux et internationaux de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational. Elle a également souligné l’importance d’organiser l’échange d’informations et de données, de renforcer la coopération la coopération judiciaire régionale et internationale, de renforcer aussi les institutions internationales de lutte contre le crime organisé transnational telles que la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale ou la Convention arabe de lutte contre le commerce illicite des drogues, et réfléchir aussi à la création de cordons sanitaires autour des zones de production de drogues et de psychotropes. Dans ce sens, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait présenté, lors de ses différentes participations aux fora internationaux, l’approche de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et son expérience dans le domaine de la déradicalisation, soulignant que dans le contexte régional actuel, « le terrorisme continue de représenter l’une des menaces les plus graves à la sécurité d’un nombre croissant de pays. Il a ajouté que « malgré la défaite en cours de Daech qui constitue un progrès important, elle reste, cependant, une victoire partielle dans la lutte globale contre ce fléau, qui se renforce malheureusement dans de nombreuses autres parties du monde ». A ce propos, l’Algérie pense qu’une défaite militaire de « Daech » ne signifie pas sa défaite totale et sa disparition, car ses cellules à travers le monde vont survivre à la perte des territoires et représenteront autant de sources de menaces qui appellent à une coopération bilatérale, régionale et internationale plus structurée, mieux affirmée et prenant en considération les préoccupations sécuritaires de tous les pays et de toutes les régions du monde. Messahel a rappelé que l’Algérie « ne ménagera aucun effort dans cette voie pour sa propre sécurité et pour que d’autres peuples ne connaissent pas les horreurs que le terrorisme avait imposées à son propre peuple dans les années quatre-vingt-dix ». En outre, cette organisation terroriste a beaucoup recruté à travers le monde des dizaines de milliers de jeunes originaires d’une centaine de pays. Sur cette question, Messahel a indiqué qu’un « nombre important d’entre eux reprend aujourd’hui le chemin du retour vers le pays d’origine ou vers d’autres zones de conflits », rappelant que l’Algérie, pour avoir connu et souffert du phénomène du retour de ce qu’on appelait alors les Afghans, « mesure la gravité de la menace dont ces criminels sont porteurs de par leur formation idéologique et expérience militaire ». Il a, en outre, indiqué que l’Algérie, « bien qu’elle n’ait enregistré qu’un nombre très réduit de combattants terroristes étrangers, elle a pris des mesures pour sécuriser son territoire et ses frontières. Elle demeure cependant vigilante et fortement préoccupée par ce fléau qui représente une menace sérieuse dans son voisinage immédiat, par ailleurs hautement exposé à cette même menace ». Mettant en avant les limites de l’architecture internationale mise en place pour tarir les sources de financement des différents groupes terroristes, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que « tant que le terrorisme aura accès aux ressources financières, il persévérera dans son œuvre destructrice, d’où l’urgence pour la communauté internationale de reprendre ce dossier avec une approche plus ciblée sur les défaillances relevées ». Il a relevé, à ce propos, que l’Algérie « reste convaincue de la nécessité de la mise en place sous l’égide des Nations Unies d’une Charte consensuelle qui met internet hors de la portée de l’activisme terroriste et lui garde sa particularité de précieux instrument universel de libre communication, de rapprochement, de dialogue et de partage entre les individus et les peuples ».  Il a également considéré que la lutte contre le terrorisme, plus particulièrement dans cette phase, « doit garder toute sa vigueur et s’attaquer en permanence à ses causes, parmi lesquelles les interventions militaires étrangères en violation de la légalité internationale et qui sont génératrices de chaos, l’islamophobie qui s’est développée dans un nombre croissant de pays et la radicalisation ». S’agissant de cette dernière, Messahel a fait savoir que la lutte contre la radicalisation et contre l’extrémisme violent revient, non seulement à lutter institutionnellement contre l’islamophobie dans les sociétés où elle s’affirme, mais exige aussi la mise en œuvre de politiques et de stratégies globales qui ciblent les facteurs d’exclusion, de marginalisation et de stigmatisation, et d’encourager la mise en œuvre de politiques qui préservent la cohésion sociale et qui soient guidées par le renforcement de l’Etat de droit, de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et de la femme et par une lutte sans relâche pour la transparence, la justice et contre les fléaux sociaux.

T.Benslimane