Louh à propos de la lutte contre la corruption: « Nous nous  soumettons  uniquement à l’évaluation onusienne »

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Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb  Louh a affirmé, mardi, que « l’Algérie se soumet à la seule évaluation des  mécanismes onusiens en matière de lutte contre la corruption et ne se  soucie guère des rapports émanant de certaines organisations non  gouvernementales (ONG) », qui feignent, a-t-il dit, d’ignorer ses  réalisations positives dans ce domaine.

Présentant le projet de loi modifiant et complétant la loi 06-01 relatif à  la prévention et à la lutte contre la corruption devant les membres de  l’Assemblée populaire nationale (APN), M. Louh a indiqué que l’Algérie qui  se soumet à la Convention des Nations Unies contre la corruption, a été  parmi les premiers pays à l’avoir ratifié (2004), c’est pourquoi elle est  tenue de son application. « Nous ne nous soucions guère de ce qu’on rapporte par ci et par là quant  au classement de l’Algérie dans les rapports de certaines ONG. Nous nous  intéressons uniquement à l’évaluation onusienne », a-t-il soutenu. Rappelant que l’Algérie fait partie de la conférence des Etats parties à  la Convention des Nations Unies contre la corruption au sein de laquelle  elle se soumet à une évaluation s’étendant sur plusieurs étapes, M. Louh a  déclaré que l’Algérie avait « confiance » en ses institutions concernées par  la lutte contre ce phénomène et les mesures initiées dans ce sens,  conformément à « la volonté du président de la République ». Le président de la République avait déjà appelé à la formation d’un front  populaire solide de lutte contre tous les fléaux économiques et sociaux et  à leur tête la corruption et à « la conjugaison des efforts des institutions  officielles et des différentes composantes de la société civile pour une  mobilisation globale visant à faire face à ce fléau, condition sine qua non  pour toute croissance socio-économique et pour la consécration de la  démocratie », a-t-il rappelé. M. Louh a évoqué la proposition présentée par l’Algérie, il y a deux ans,  devant la conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies  contre la corruption à Genève, axée sur la dimension internationale. Elle  avait appelé, dans ce cadre, à revoir le système financier mondial et à  exercer davantage de pressions sur les états dits « paradis fiscaux ».  « Malheureusement, les rapports de ces ONG n’ont jamais évoqué cette  question », a-t-il ajouté. L’Algérie est « soucieuse du respect des délais » concernant la présentation  de son rapport devant les Pairs, dans le cadre de la conférence des Etats  parties à la Convention des Nations Unies contre la corruption, sachant  qu’elle a finalisé l’élaboration de son rapport relatif à la deuxième phase  de cette évaluation. Lors de la 1e phase de l’évaluation, s’étendant de 2010 à 2014, l’Algérie  a adapté sa législation nationale à ladite convention internationale, à  travers la promulgation de la loi n 06-01 relative à la prévention et la  lutte contre la corruption qui consacre les principes internationaux. Au terme de l’évaluation de cette phase, l’Algérie a présenté le rapport  onusien au gouvernement qui a approuvé sa publication intégrale, au lieu du  résumé, sur le site de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le  crime (ONUDC), en sus de son initiative relative à la publication  exhaustive du rapport sur les sites de plusieurs instances officielles  nationales afin de faciliter la consultation de son contenu, a poursuivi le  ministre. L’application de cette loi « a permis de juguler plusieurs actes de  corruption et de sanctionner leurs auteurs », a affirmé M. Louh, citant, à  ce titre, plusieurs affaires traitées par la justice ou en cours de  traitement et qui, a-t-il dit, ne seront pas évoquées par respect au  principe de la présomption d’innocence et de l’indépendance de la justice. D’autre part, le ministre a passé en revue plusieurs mesures « audacieuses »  prévues dans la loi relative à la lutte contre la corruption en vigueur qui  « fait souvent objet de critiques subjectives » et est qui principalement  axée sur la lutte contre les crimes financiers. Revenant sur les principaux points contenus dans ce texte « type », M. Louh  a cité l’imprescriptibilité des crimes de transfert des recettes de la  corruption vers l’étranger, « qui constitue l’un des points positifs mis en  avant dans le cadre de l’évaluation onusienne ». Cependant, « ces points ne  figurent pas sur les rapports de certaines ONG qui ciblent l’Algérie »,  a-t-il déploré.

T.M