Justice : Zeghmati : « L’indépendance du juge n’est pas un privilège mais une responsabilité qui  lui est imposée »

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 Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati, a souligné hier  à Oran que l’indépendance du juge n’est pas un privilège, mais une responsabilité qui lui est imposée.Le ministre a indiqué, lors d’une allocution à l’occasion de l’installation du procureur général et du président de la Cour d’Oran, que « l’indépendance de la justice n’est pas un privilège offert au juge, mais une responsabilité qui lui est imposée exigeant de lui de rendre justice aux citoyens dans leurs droits et libertés, en toute conscience ».

Il a souligné que « cette indépendance l’oblige à juger en toute neutralité, se basant sur la loi et les preuves qui lui sont présentées, sans influence extérieure ».Zeghmati a ajouté que la responsabilité de la justice « est grande » et que « la non violation des devoirs du corps de la justice est la garantie pour une justice neutre qui n’est pas touchée à l’ombre d’un système démocratique et un Etat de justice et de droit, par aucune influence réelle ou supposée ». A ce propos, le ministre a indiqué que « le statut de la justice et la charte de déontologie de la profession fournissent, ensemble, l’immunité totale au juge lors de l’exercice de ses fonctions judiciaires et lui garantissent l’indépendance matérielle et morale », ajoutant que cela permet au juge, dans ces conditions, « de rester dépendant de sa conscience et de la loi ». Dans ce contexte, le ministre considère que « le devoir de l’indépendance du juge des pressions externes ne signifie pas son isolement de la société et son retrait total de la vie publique », précisant qu’il « est naturel que la justice sort hors de ses remparts et observe le large horizon social, tout en respectant l’éthique et le devoir de réserve, selon les spécificités de la fonction ». Le ministre de la Justice, Garde des sceaux, avait procédé, au siège de la Cour de justice d’Oran, à l’installation de Mohamed Reggaz et Menouar Antar, successivement procureur général et président de la Cour de justice d’Oran, en remplacement à Ahmed Medjani et Abdelkader Mostefaoui et ce, lors d’une cérémonie organisée en présence des autorités locales civiles et militaires, ainsi que les magistrats.

La quête de justice, devise où se fondent toutes les revendications

Le ministre de la Justice, Garde des sceaux Belkacem Zeghmati,   considère, que la quête de justice est la devise dans laquelle se fondent toutes les revendications.  « L’appel à la justice est, à mon sens, le slogan dans lequel fusionnent toutes les revendications et les remplace toutes dans leur diversité et  pluralité ». Et de rajouter : « il y a « des étapes précises dans la vie des sociétés où la justice se transforme, nécessairement, en relais de tous les espoirs et une  boussole dont l’aiguille indique l’exactitude de la direction ou sa déviation », soulignant : « Dans notre réalité actuelle il y a une nécessité absolue à l’instauration du pouvoir de la loi et à la multiplication des  efforts pour sa consolidation et son implantation dans la pratique et la réalité ». M. Zeghmati a également indiqué que « si le peuple a crié de ses tréfonds la nécessité de lutter contre la corruption et de faire face à l’économie  de la rente et de la tyrannie, il a revendiqué, en revanche, la dignité, l’égalité des chances et le respect des droits de l’homme et de la justice sociale ». Il a insisté sur « la nécessité de corriger les effets négatifs des erreurs  passées dans l’estimation et la gestion ». Le ministre de la Justice a fait part, lors de sa visite sur le terrain, de son mécontentement concernant le retard accusé dans la réalisation de  

quelques projets relatifs à son secteur, notamment le nouvel établissement  de rééducation de Bir El Djir (est d’Oran) d’une capacité de 1.000 détenus et dont les travaux ont débuté en 2009. Il a insisté sur la nécessité de réceptionner le projet, dont le taux  d’avancement a atteint les 85%, au mois de janvier prochain, tout en exprimant ses regrets face à l’absence des arguments expliquant le retard de concrétisation de cette opération en dépit de la disponibilité des  ressources financières qui lui ont été consacrées. Le ministre a eu la même réaction face au projet de réalisation du siège du tribunal d’Es-Sénia, dont la réalisation a commencé en 2008 et qui se trouve en phase d’achèvement des gros travaux. 

Noor El Hak / Ag