Journée internationale contre la torture: Hausse des supplices dans le monde en raison de l’impunité des tortionnaires

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Le monde célèbre ce dimanche la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, sur fond de hausse de cas de torture qui constituent «des crimes contre l’humanité», en raison de l’impunité dont jouissent les auteurs de ces pratiques inhumaines, interdites par les lois et chartes internationales.

Le 12 décembre 1997, l’Assemblée générale de l’ONU a proclamé le 26 juin, Journée internationale des Nations unies à l’appui des victimes de la torture, en vue de l’éradication totale de la torture et pour le fonctionnement efficace de la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants. «Bien que la torture constitue une violation flagrante des Droits de l’homme, un acte qui est interdit sans équivoque par le droit international dans tous ses cas, elle persiste néanmoins dans de nombreux pays, même ceux l’ayant criminalisée», a reconnu le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un message adressé à cette occasion. À cet effet, le chef de l’ONU a souligné la nécessité de «mettre fin à l’impunité dont jouissent les tortionnaires et auteurs de ces crimes». Antonio Guterres a également souligné la nécessité de «démanteler les systèmes qui autorisent la torture ou d’y apporter un changement radical, et d’indemniser les victimes, les survivants et leurs familles et les aider à réclamer justice en raison des violations des Droits de l’homme qu’ils ont subies». A cette fin, le Fonds de contributions volontaires des Nations unies pour les victimes de la torture a été créé. Et l’ONU a appelé à reconstituer ses ressources et à s’engager à œuvrer pour un monde dans lequel il n’y a pas de place pour de tels abus. Il est à noter que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté en 1984 la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, et qui est entrée en vigueur en 1987. Sa mise en œuvre est assurée par un comité d’experts indépendants, qui est le Comité contre la torture. Bien que le droit international interdise la torture sous toutes ses formes, même dans les situations de conflit armé ou d’état d’urgence, ces pratiques sont encore répandues dans de nombreuses régions du monde, en toute impunité. Souvent, la torture se répand dans les zones de conflit et dans les terres occupées, comme c’est le cas de la Palestine dont les prisonniers, y compris les femmes et les mineurs, qui croupissent dans les geôles de l’occupation sioniste, sont soumis à diverses formes de torture. Quant au Maroc, les opposants emprisonnés par le régime du Makhzen souffrent également des formes les plus sévères de torture et de pratiques humiliantes. Le Makhzen pratique aussi diverses formes de torture sur les détenus politiques sahraouis en raison de leur lutte contre l’occupation et pour le droit à l’autodétermination.

Le Maroc traîné devant le Comité onusien contre la torture Dans le cadre des poursuites engagées contre le Maroc pour ses crimes, les organisations internationales de défense des Droits de l’homme ont déposé quatre plaintes contre le royaume chérifien devant le Comité des Nations unies contre la torture, pour des faits liés à la torture et aux mauvais traitements infligés à quatre détenus politiques sahraouis, alors que d’autres poursuites devraient être engagées prochainement. Le membre du Bureau exécutif de la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, Hasna Aba Moulay El Dahi, a souligné que quatre organisations internationales, en coordination avec son instance, avaient déposé plainte au nom de quatre détenus politiques sahraouis. Il a fait savoir que cette procédure vise à mettre la lumière sur les souffrances des détenus sahraouis dans les geôles marocaines, les simulacres de procès auxquels ils assistent et les dossiers fabriqués sur la base d’aveux obtenus sous la torture, ainsi que leur ciblage à l’intérieur des prisons à travers «une politique systématique de représailles à leur encontre, en raison de leurs positions politiques». Selon des rapports publiés chaque année par ladite Ligue, il y a actuellement 42 détenus politiques sahraouis dans les prisons de l’occupation, dont certains purgent des peines allant de 20 ans de prison à la perpétuité, notant qu’en dépit de leur affirmation lors des procès qu’ils ont été soumis à la torture et la fabrication de dossiers, les autorités d’occupation ont systématiquement ignoré leurs témoignages et toujours émis des jugements injustes. Le défenseur sahraoui des Droits de l’homme a, en outre, souligné que les procédures de dépôt de plainte ont duré plus d’une année, au cours de laquelle la Ligue pour la protection des détenus sahraouis dans les prisons marocaines a fait un travail de coordination entre les familles des détenus victimes de torture, les ONG internationales et les avocats, afin de collecter des informations et témoignages de familles des détenus politiques sahraouis. Il a également fait état de la difficulté de travailler sous blocus militaire et médiatique imposé par l’occupant marocain aux territoires sahraouis occupés, relevant que cet état de fait constituait un obstacle à la communication directe entre les différentes organisations, les avocats et les familles des détenus.

Ce qui a encore compliqué l’affaire, poursuit Hasna Aba Moulay El Dahi, c’est le ciblage des membres du groupe de travail chargé de déposer plainte et de leurs téléphones par le logiciel d’espionnage sioniste Pegasus, en plus des menaces auxquelles sont confrontées les familles des détenus politiques sahraouis. Le Maroc, selon la même source, a deux options : soit reconnaître les décisions du Comité contre la torture de l’ONU, en libérant les détenus politiques sahraouis, soit nier ces décisions,  allant à l’encontre des Droits de l’homme. Enfin, il a fait remarquer que les plaintes déposées contre le Maroc sont à même de concrétiser les espoirs des prisonniers civils sahraouis et leurs familles, visant à arracher leurs droits.