Il a été élu par la majorité des députés: Saïd Bouhadja succède à Larbi Ould Khelifa

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2010
Photo Fatah Guidoum@

Donné archi-favori dès le départ, Saïd Bouhadja, député FLN, a été élu nouveau président de l’Assemblée populaire nationale au titre de la huitième législature (2017-2022) par 356 voix. Le candidat Smaïl Mimoun pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a obtenu, quant à lui, 47 voix, Lakhdar Benkhellaf pour l’Union Enahda-Adala-Bina (17 voix) et Ouali Nora pour le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) 10 voix, tandis que 19 bulletins nuls ont été enregistrés. Cadre dirigeant du FLN, Bouhadja a occupé plusieurs responsabilités au sein des structures du cette formation politique. Elu avec une majorité confortable (356 voix), Bouhadja succède à ce poste à Mohamed Larbi Ould Khelifa. Né le 22 avril 1938 à Skikda, le nouveau président de l’APN est un moudjahid de la wilaya 2 historique à l’Est du pays. Après l’indépendance, Bouhadja a milité au sein de l’organisation de la Jeunesse du Front de libération nationale (JFLN) en tant que membre du secrétariat de la wilaya de Constantine. Bouhadja qui a été élu député de la circonscription de Skikda le 4 mai dernier, est diplômé en droit de l’Université d’Alger. Pour ce qui est de son parcours au FLN, il a été, notamment Mouhafed à Béchar, Oran et Annaba. Il a toujours été membre du Bureau politique du FLN, avant d’être désigné porte-parole du parti par l’ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Par ailleurs, il a présidé durant la législature 1997- 2002 la Commission des relations extérieures à l’APN. Le nouveau président de la chambre basse du Parlement aura du pain sur la planche, dans la mesure où il aura la délicate tâche de rétablir la crédibilité à cette institution, quelque peu bafouée par les agissements de certains députés lors de la précédente législature. Il aura également pour mission de poursuivre la mise en œuvre de dispositions importantes découlant de la révision constitutionnelle, notamment un contrôle plus étroit de l’action gouvernementale, la mise en place d’un rôle accru pour l’opposition parlementaire, l’adoption de plusieurs lois pour la consécration des droits politiques et sociaux des citoyens et la finalisation de la modernisation du service public et de la gouvernance. La nouvelle Assemblée populaire nationale devra, également, légiférer pour la finalisation de diverses réformes destinées à promouvoir une économie davantage diversifiée, de sorte à réduire la dépendance du développement du pays envers le marché mondial des hydrocarbures. Le Parlement siège en une session ordinaire par an, d’une durée minimale de dix mois. Celle-ci commence le deuxième jour ouvrable du mois de septembre. Le fait nouveau de la prochaine législature est la consé- cration des droits de l’opposition dans les dispositions de la Constitution révisée en 2016. Elle jouit, notamment, des droits de participation «effective» au contrôle de l’action gouvernementale, de représentation appropriée dans les organes des deux chambres du Parlement (APN et Conseil de la nation), de saisine du Conseil constitutionnel au sujet des lois votées par le Parlement, ainsi que de participation à la diplomatie parlementaire. A ce titre, le FLN s’est montré favorable à l’entrée de nouvelles formations dans le gouvernement, affirmant par la voix de son secrétaire général, Djamel Ould Abbes, avoir été reçu par Sellal, à l’instar d’autres hommes politiques. Ould Abbes avait déclaré qu’il a accueilli favorablement l’élargissement du gouvernement à d’autres partis, «à condition qu’ils s’engagent à appliquer le programme du président de la République», précisant que l’alliance de son parti avec le RND était «toujours de mise». Au cours de la précédente législature, ces deux formations ont assuré au gouvernement, dont la plupart des membres en étaient issus, une stabilité qui a permis l’adoption de ses projets de loi et une collaboration entre les pouvoirs exécutif et législatif. L’article 91 de la Constitution dispose que «le président de la République nomme le Premier ministre, la majorité parlementaire consultée».