Grâce à son grand potentiel d’énergie solaire, 3000 heures de soleil: L’Algérie est en bonne position pour développer les énergies renouvelables

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La planète est en surchauffe et la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre déraille et qu’ entre tensions géopolitiques, la pusillanimité des dirigeants et ambitions de la société civile, la négociation s’annonce ardue.

Les deux plus grands dirigeants de la planète, les présidents américain et chinois, les deux pays principaux pollueurs ne seront pas présents se faisant représenter et que le pays d’accueil septième producteur de pétrole au niveau mondial préconise une transition énergétique progressive. En effet, le monde connaît un bouleversement inégal depuis des siècles, d’un côté, pluies diluviennes et inondations, de l’autre côté, sécheresse et incendies. Le réchauffement climatique n’est pas une vue de l’esprit. Étant une question de sécurité mondiale, les dirigeants sont appelés à avoir une autre gouvernance, pas seulement locale mais mondiale Fondamentalement, si nous échouons à passer à un monde à faible émission de carbone, c’est l’intégrité globale de l’économie mondiale qui sera menacée, car le climat mondial est un vaste système interconnecté. Cette présente contribution présente les grands axes sur un sujet qui engage la sécurité du monde et bien évidemment celle de l’Afrique fortement impactée.

1 – Les impacts du réchauffement climatique au niveau mondial sont globaux car toute action dans une zone déterminée du globe a un impact sur le reste du monde. Depuis 1850, notre planète s’est déjà réchauffée en moyenne de 1,1°C. Selon le sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le réchauffement planétaire en cours pourrait atteindre 1,5°C à 4,4°C d’ici à 2100. Les experts du GIEC indiquent que le réchauffement climatique devrait être contenu à +1,5°C au maximum d’ici à 2100 pour éviter que notre climat ne s’emballe. Cette limitation sera hors de portée à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2050 : il ne faudra plus émettre dans l’atmosphère plus de CO2 que ce que nous sommes capables d’en retirer. Réussir la transition énergétique nous permettra d’envisager un avenir économique plus solide et plus durable. En favorisant l’essor de nouvelles technologies et industries, cette transition peut contribuer à l’augmentation de la croissance économique absolue, délivrer des retours sur investissement plus durables et garantir à tous un meilleur cadre de vie. Les conséquences indirectes qui concernent directement la population et l’environnement sont de sept interdépendants : premièrement, augmentation des crises alimentaires et de l’eau, notamment dans les pays en voie de développement, deuxièmement, menace d’existences en raison d’inondations et d’incendies de forêt, troisièmement, risques sanitaires en raison de la hausse de la fréquence et de l’intensité de vagues de canicule, prolifération des nuisibles et des maladies, quatrièmement, perte de la biodiversité en raison de la capacité et de la vitesse d’adaptation limitées de la faune et de la flore, cinquièmement, acidification des océans due aux concentrations de HCO3 élevées dans l’eau en raison de la hausse des concentrations de CO2, hausse du niveau des mers, modification des océans, amplification des phénomènes météorologiques extrêmes, sixièmement, menaces sur les plantes et les animaux, septièmement, bouleversement des conditions de vie humaine; impact sur le système de santé et la crise alimentaire. Pour la hausse du niveau des mers, le constat est la hausse moyenne des températures qui provoque une fonte des glaces continentales (glaciers, icebergs, etc.). Le volume de glace fondue vient s’ajouter à celui de l’océan, ce qui entraîne une élévation du niveau des mers. Près de 30 % de cette élévation est due à la dilatation causée par l’augmentation de la température de l’eau. Entre 1901 et 2020, le taux moyen d’élévation du niveau marin s’accélère, était de près d’1,3 mm par an entre 1901 et 1971, d’environ d’1,9 mm par an entre 1971 et 2006, et il atteint près de 3,7 mm par an entre 2006 et 2020. Le GIEC estime que le niveau des mers pourrait augmenter de 1,1 m d’ici à 2100 et comme impact, les zones côtières seront confrontées à des inondations dans les zones de faible altitude plus fréquentes et plus violentes et à l’augmentation de l’érosion du littoral. Aujourd’hui, selon le rapport du GIEC, environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des habitats très vulnérables au changement climatique et les rendements agricoles pourraient baisser d’environ 2 % tous les 10 ans tout au long du 21e siècle, avec des fluctuations chaque année. Cela mène à une insécurité alimentaire (augmentation du prix des denrées, difficultés d’approvisionnement, etc.) et des tensions autour des ressources.

2 – Quels seront les coûts supportés en cas de non-modification de la trajectoire actuelle ? Si l’Afrique, l’Asie dont la Chine et l’Inde plus de 4 milliards d’habitants sur les 8 milliards d’habitants en 2023 avaient le même modèle de consommation énergétique que l’Europe et les USA, moins d’un milliard d’habitants pour un PIB mondial dépassant les 40% sur 105.000 milliards de dollars, il faudrait selon les experts trois à quatre fois la planète terre en rappelant qu’en termes de PIB pour 2022 les 20 pays les plus riches au monde sont par ordre décroissant : les USA 25 462 milliards de dollars, la Chine 17963, le Japon 4231, l’Allemagne 4072, l’Inde 3385, le Royaume-Uni 3070, la France 2782, la Russie 2240, le Canada 1675, le Mexique 1414, l’Espagne 1397, l’Arabie saoudite 1108, les Pays-Bas 991, la Turquie 905, la Suisse 807, la Pologne 688 et l’Argentine 632 milliards de dollars. L’indicateur PIB par tête d’habitant étant plus fiable donnerait un autre classement où selon le rapport du 24 octobre 2023 de Stastica Research Department du 24 octobre 2023, le Luxembourg arrive en tête avec 143 915 dollars, l’Irlande 106 245, la Suisse 101 482 la Norvège 87 027 , Macao SAR 86 350, les le Danemark 72 993, Singapour 68 641, Islande 67 727, Australie 64 472, la Suède 64 298, les Pays Bas 63 392, le Qatar 63 192, l’Australie 59 518, le Royaume-Uni 51 319, la France 49 377, le Japon 48 118, l’Italie 38 202 et la Corée du Sud 37 938, l’Espagne 34 888, le Portugal 28 319, l’Arabie saoudite 23 168, le 50e au classement étant la Pologne 19 892, suivi de la Russie 15 345 et la Chine 13 721 dollars par tête d’habitant. Ces données montrent effectivement que les impacts du réchauffement climatique seront différents entre les pays riches et les pays en voie de développement qui ne peuvent supporter les coûts où plusieurs rapports de différentes institutions internationales qui ne se recoupent pas forcément en raison de la situation très complexe évaluent les coûts du réchauffement climatique. Ainsi, selon l’AIE, les engagements gouvernementaux actuels ne permettraient d’atteindre que 20 % des réductions d’émissions nécessaires d’ici à 2030. Pour atteindre les objectifs, il faudrait investir chaque année jusqu’à 4.000 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, en dirigeant la majorité de ces investissements vers les économies en développement. Selon le réassureur Swiss Re, assureur des assureurs, les objectifs de l’accord de Paris ne pourront être atteints qu’en 2069, soit 20 ans de retard, devant miser sur l’efficacité énergétique en premier lieu dans le transport, le BTPH, du renouveau des unités industrielles l’industrie s sans compter les coûts dans, la santé, de l’agriculture et celui des loisirs nouveaux mode du tourisme. Cela nécessite la réforme du système financier mondial du fait que les obligations vertes représentent en 2021 seulement 2% de la valeur du marché obligataire mondial. Sans changement de trajectoire, le PIB mondial pourrait être en baisse de 7 à 10% vers 2050. Les prévisions du NGFS, qui s’appuient sur la simple mise en place des politiques actuelles, envisagent une perte de production équivalant à environ 5 % du PIB mondial d’ici 2050, et jusqu’à 13 % d’ici à 2100.

3 – Quelles actions mener ? Il y a l’importance de l’adaptation qui s’applique aux usages et aux activités humaines, qui sont en capacité d’évoluer afin de limiter les risques liés aux impacts du changement climatique (ex : réduction de la consommation d’eau pour anticiper la pénurie d’eau). Les méthodes d’adaptation sont développées à toutes les échelles : au niveau national au sein de politiques publiques (ex : Plan national d’adaptation au changement climatique), au niveau régional (ex : stratégie d’adaptation au changement climatique dans le Grand Ouest), au niveau local (ex : mise en place d’éco-quartiers au sein d’une ville) ou au niveau individuel (ex : récupération et réutilisation des eaux de pluies pour nettoyer sa voiture ou arroser les plantes). Les mesures d’adaptation concernent également la sécurité alimentaire des populations, dans le secteur de l’agriculture, pour s’adapter aux impacts du changement climatique et notamment de la raréfaction de l’eau, il est possible de choisir de planter des cultures adaptées au climat local ne nécessitant pas ou peu d’irrigation (agriculture climato-intelligente). De même, dans les villes, il devient de plus en plus fréquent de rencontrer des bâtiments présentant des toits ou murs végétalisés : ces techniques de végétalisation permettent une meilleure gestion des eaux de pluies mais également de lutter contre les îlots de chaleur (zone urbanisée où la température est plus élevée; une réorientation des approvisionnements alimentaires vers un modèle plus résilient et à faible impact, une agriculture plus durable en somme ; des investissements dans des infrastructures qui résistent mieux aux futures conditions météorologiques extrêmes ; la création de soutiens sociaux pour aider les millions de personnes qui seront déplacées les milieux environnants). La baisse de production d’électricité issue du charbon et le passage décisif aux véhicules électriques permettront de réduire les émissions de particules polluantes qui sont à l’origine d’une myriade de pathologies, notamment l’asthme. Les effets positifs de la transition énergétique sur la santé devraient entraîner une réduction des frais médicaux, diminuant ainsi le coût net de l’investissement initial. L’évaluation des effets combinés (effet positif de l’augmentation des dépenses d’investissement contrebalancé par la perte de production) est par nature incertaine. Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une «transition décisive» pourrait entraîner une hausse de 2,5 % du PIB mondial à l’horizon 2050. Pour réduire les coûts, impossible à supporter les Etats à terme, il y a trois actions à mener : premièrement, de développer la transition énergétique, notamment le développement des énergies renouvelables, les panneaux photovoltaïques pour le marché local combiné avec la thermique pour les interconnexions pour pouvoir exporter. Soutenu dans de nombreux pays par des subventions gouvernementales, l’investissement dans les panneaux solaires a réduit les coûts de façon spectaculaire au cours des dernières décennies. Depuis 2010, leur prix moyen a baissé de 82 % aux USA, pour atteindre l’équivalent de 0,068 $ par kilowatt/heure (kWh), contre 0,32 $ /kWh pour le charbon ; le solaire et l’éolien terrestre sont désormais les sources d’énergie les moins chères, et les futurs investissements dans d’autres technologies devraient également faire baisser les coûts liés à la transition; deuxièmement simuler la productivité : l’investissement dans les nouvelles technologies devrait aussi permettre d’améliorer l’efficacité, de renforcer la productivité globale et d’augmenter la croissance économique potentielle; troisièmement, l’augmentation des investissements dans les infrastructures clés qui peuvent générer des externalités positives supplémentaires, en améliorant la résilience d’un réseau électrique.

En conclusion, le monde outre les profonds bouleversements géostratégiques, s’orientant vers un monde multipolaire, avec les impacts du réchauffement climatique devrait connaître de profonds bouleversements. Grâce à son grand potentiel d’énergie solaire, 3000 heures de soleil ses importantes ressources en gaz naturel et les infrastructures qui l’accompagnent, l’Algérie est en bonne position pour développer les énergies renouvelables, produire de l’hydrogène vert et éventuellement bleu.

A. M.