Education nationale: Un dispositif de remédiation aux  difficultés d’apprentissage des élèves sera mis en place

0
972

 La Direction de l’enseignement fondamental au  ministère de l’Education nationale a publié une circulaire stipulant la  mise en place d’un dispositif durable de remédiation pédagogique aux  difficultés d’apprentissage dont souffre nombre d’élèves en vue d’améliorer  leur niveau. 

La circulaire 247/002 destinée aux directeurs de l’Education (DE), aux  inspecteurs de l’enseignement primaire et moyen, ainsi qu’aux directeurs  des CEM, appelle à « la mise en place d’un dispositif durable de  remédiation, dans le cadre du projet de l’établissement pour la prise en  charge des élèves en difficulté d’apprentissage, un dispositif en mesure de  répondre aux besoins identifiés lors des différents types d’évaluation ». Selon la circulaire, « la remédiation pédagogique concerne les élèves dont  l’évaluation a révélé des difficultés d’acquisition des connaissances ou de  méthodes, aussi bien au cours de l’année scolaire que lors du passage aux  niveaux supérieurs, notamment entre les cycles (les 1ère et 2ème année  primaire (AP) et 1ère année moyenne (AM) ». Lors de ces années, dites charnières, « l’on relève une hétérogénéité des  profils des élèves, impliquant pour le personnel pédagogique la remédiation  aux difficultés, à travers la mise en place d’un dispositif durable, placé  sous la responsabilité du directeur de l’établissement, en vue  de remédier  aux lacunes relevées chez les élèves, d’homogénéiser les profils d’accès  aux niveaux concernés et de permettre aux élèves de poursuivre leurs  apprentissages, tout en résorbant l’échec et de la déperdition scolaires ». Parmi les mesures prises dans le cadre de la remédiation aux difficultés  dont souffrent les élèves, figure l’élaboration d’un calendrier fixant les  horaires de remédiation pédagogique en dehors des heures de cours, à savoir  les jours de semaine y compris les mardis après-midi et les samedis. Dans ce cadre, elle appelle à l’implication de toute la famille de  l’éducation et leurs partenaires (enseignants, conseillers de guidance et  d’orientation scolaires, représentants d’élèves et de parents d’élèves) à  l’élaboration d’un plan d’action, en recourant à tous les moyens matériels  et humains dont dispose l’établissement. La circulaire invite le personnel pédagogique à identifier les difficultés  à travers l’analyse des résultats d’évaluation sommative ou par  l’exploitation des tableaux des pré-acquis notamment pour les classes dites  charnières. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la réalisation de l’école de  qualité et de l’application du principe d’équité aux enseignants, en  application de la circulaire-cadre portant mise en place d’un dispositif de  remédiation et de suivi pédagogique des élèves. Mme Benghabrit avait affirmé lundi dans la wilaya d’El Oued, que la  circulaire-cadre en question était la résultante d’un travail mené par des  experts, durant plus de quatre (04) années et qui avait prouvé son  impérieuse nécessité en vue de remédier au déficit relevé dans  l’acquisition  scientifique et pédagogique des élèves. Cette circulaire n’est pas obligatoire, mais le choix de son application  revient au professeur, avait-t-elle soutenu, relevant que ses services  avaient relevé que plusieurs enseignants avaient effectué des séances de  remédiation pédagogique, en vue d’améliorer l’acquisition scientifique des  élèves, car, poursuit la ministre, ces séances ont eu lieu, d’ailleurs, en  réponse aux revendications d’une grande catégorie des enseignants.  Quant aux réactions vis-à-vis de cette circulaire, les syndicats estiment  que celle-ci privera les professeurs du jour de repos du samedi et de la  demie journée libre du mardi. Le secrétaire général (SG) du Syndicat national autonome des professeurs  d’enseignement secondaire (Snapep), Mohamed Hamidat a remis en cause cette  décision prise sans l’avis de son syndicat, affirmant que la circulaire en  question pourrait priver aussi bien les professeurs d’enseignement primaire  (PEP), que les chefs d’établissements des week-ends de repos « consacrés par  la loi ». De plus, a-t-il soutenu, le volume horaire en vigueur dans l’enseignement  primaire ne correspond pas aux capacités intellectuelles de l’élève et pèse  sur le professeur qui dispense entre 27 et 30 heures de cours  hebdomadaires. Le contenu de la circulaire nuit à l’élève mais aussi au  professeur, a expliqué M. Hamidat. Pour sa part, le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’Education  et de la Formation (Satef), Boualem Amoura a fait part de son étonnement  vis-à-vis de cette décision, précisant que la remédiation ne requiert pas  une mobilisation exceptionnelle du professeur ni des autres éléments de la  famille éducative. Dans ce contexte, M. Amoura a fait savoir que sa formation allait soulever  un questionnaire à la ministre à propos de la remédiation pédagogique qui  bénéficie seulement aux professeurs d’enseignement secondaire (PES), au  détriment des PEP et des PEM, ajoutant que ces derniers ne perçoivent pas  de primes en la matière. Par ailleurs, le chargé de l’information au Conseil national autonome du  personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapest), Messaoud Boudiba a  affiché son désaccord vis-à-vis de cette décision qu’il a qualifiée  « d’unilatérale », précisant que la remédiation pédagogique fait partie des  tâches quotidiennes de l’enseignant, et de son volume horaire. Elle ne  peut, de ce fait, se dérouler librement ou être encadrée par un dispositif  particulier.   L’Union nationale du personnel de l’Education et de la Formation (Unpef),  affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta) a affirmé,  quant à elle, que les fins de semaines étaient règlementées, et que tout  travailleur algérien y ouvrait droit. A ce titre, l’Unpef a cité, preuve à  l’appui, le décret exécutif n 97-59 fixant l’aménagement et la répartition  des horaires de travail dans les institutions et administrations publiques.

Houda H / Ag