Eau potable : La contribution des sources dans l’alimentation des réseaux  AEP n’excède pas 5%

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 Les sources d’eau font partie du patrimoine  hydraulique national, toutefois leur utilisation par les services publics  pour l’alimentation de la population en eau potable n’excède pas les 5%, a  rassuré lundi le ministère des Ressources en eau.

« L’Algérie compte entre 5.000 et 6.000 sources mais leur contribution dans  le raccordement des foyers en eau potable ne dépasse pas les 5% », a affirmé  le directeur de l’alimentation en eau potable au ministère, M. Omar  Bougaroua, en précisant que le chiffre des  sources est fluctuant du fait qu’il dépend principalement des  précipitations qui ont un rôle majeur dans le renouvellement de ces  ressources ou de leur disparition. Selon ses propos, les grandes sources au grand débit représentent un  potentiel important, notamment pour raccorder les villages dans les zones  montagneuses et pour l’irrigation des terres agricoles.  « Nous aménageons la source que nous jugeons importante et nous réalisons  l’adduction d’eau pour la desserte des villages éloignés et les montagnes  en eau potable », a t-il expliqué. « Cette eau est donc soumise au contrôle au même titre que les eaux des AEP  (alimentation en eau potable) qui sont sous le contrôle de l’Algérienne des  eaux (ADE) ou de toute autre entité relevant du ministère des ressources en  eau », ajoute-t-il.  Néanmoins, Il a souligné que l’alimentation de la population en eau  potable est principalement assurée par les forages, les barrages et les  eaux de dessalement. Pour ce responsable, l’eau de mer dessalée est une parade contre la  pénurie des ressources hydriques, dont souffrent les pays du Maghreb et du  Moyen-Orient (Zone MENA). « En tant que source pérenne, l’eau de mer  dessalée est la solution la plus adaptée contre les éventuelles  sécheresses », a-t-il estimé. Il a rappelé à ce titre qu’environ 17% de  l’eau destinée aux ménages en Algérie provient des eaux dessalées.  « L’objectif, est d’atteindre 25 % d’ici 2021, soit le quart des besoins du  pays », a-t-il ajouté.

Les risques de contamination des sources sont minimes

 A propos des risques de contamination des sources, cet hydraulicien a  assuré qu’ils sont plutôt minimes et momentanés dans les zones  montagneuses.  « Si, parfois, il y a des eaux qui ont été contaminées, c’est purement  accidentel, mais ce n’est pas courant « , a-t-il assuré en tenant à préciser  que la source se purifie aussitôt par le renouvellement continue des eaux  qui coulent des montagnes.  Mais généralement, a-t-il poursuivi, « les sources d’eau ne posent pas un  problème de santé surtout celles qui se situent dans un environnement  sain ». Il a cité l’exemple édifiant de la ville de Tizi Ouzou qui compte  plus de 1.500 sources naturelles largement utilisées par les habitants.  « L’utilisation de l’eau de source est ancrée dans la culture et les  traditions des citoyens », a-t-il fait remarquer, en citant la période du  mois de Ramadhan durant laquelle les gens se rendent plus fréquemment aux  sources, munis de leurs Jerricanes, pour profiter de la fraicheur de ses  eaux », a-t-il fait remarquer. Il a cependant estimé que le risque de contamination est élevé au niveau  des sources situées dans les zones urbanisées, les zones industrielles ou  même les zones rurales qui enregistrent des activités agricoles intenses de  part la nature polluante de leurs activités.

« Il y a risque de contamination par les déchets industriels, les  pesticides etc. En clair, mieux vaut utiliser l’eau contrôlée et diminuer  la consommation des eaux des sources dont on n’est pas certain de leur  qualité », a-t-il recommandé. .  « C’est l’objectif tracé par les pouvoirs publics à travers le  raccordement intensif des ménages en eau potable dont le taux actuel a  atteint 98%, a rappelé ce responsable.

La réalisation des forages est soumise à une réglementation stricte

 Il a précisé par ailleurs que le contrôle de sources tout comme les puits  domestiques relève des services  communaux.  Concernant la réalisation des puits et des forages par les particuliers  pour l’exploitation des eaux souterraines à des fins d’usage domestique ou  agricole, M. Bougaroua a expliqué que les procédures sont strictes et  fixées par la loi de 2005 relative à l’eau.  « L’intéressé doit obligatoirement avoir l’autorisation des services  compétents. Son dossier technique est étudié par la direction des  Ressources en eau selon certains paramètres dont le débit autorisé qui  dépendra des ressources hydriques souterraines disponibles au niveau de la  zone dans laquelle le forage sera réalisé », a-t-il résumé.  « Cela évite l’épuisement des ressources hydriques par les forages  illicites et permet aux usagers de s’assurer de la potabilité de l’eau  « conclut ce même responsable.

A.A