Développement durable en Algérie: Les 5 conditions selon le rapport du 26 octobre 2023 de la Banque mondiale

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Ne devant pas reproduire les erreurs du passé, sans autosatisfaction, ni dénigrement, en toute objectivité, toute analyse doit prendre en l’intégralité d’ un rapport et  ne pas le commenter partiellement et c’est ce que j’ai pu  malheureusement  constater  induisant en erreur tant  les autorités du pays que l’opinion publique.

L’ensemble des indicateurs  macro financiers et macro  économiques ayant des incidences sur le taux de croissance, l’inflation  et le  taux de  chômage dans le rapport de la Banque mondiale du 26 octobre 2023 sur la situation et les perspectives  de l’économie algérienne  mondiale  dépendent de cinq  (5) hypothèses fondamentales interdépendantes et aléatoires variant selon des chocs externes, , sinon les  résultats prévus  entre 2024 et 2025 tant de la Banque  mondiale  pour l’Algérie que des prévisions du  FMI  dans le classement des  10 pays les plus riches en Afrique horizon 2028,   ne seront pas  atteints.( notre interview à Radio Algérie internationale le  29 octobre 2023)

1.-Le constat du rapport de la Banque mondiale

 Ce rapport note , après une année 2020 marquée par une croissance négative de moins 5,1% pour cent ,  en raison de la pandémie de Covid-19 , l’Algérie a amélioré ses indicateurs financiers, ayant  toutes les potentialités pour devenir  un acteur actif au sein  des espaces euro méditerranéens et africains , son espace naturel  et avoir une croissance forte  de 8/9% pour absorber le flux additionnel de demande d’emplois  de 350000/400.000/an qui s’ajoute au taux de chômage  actuel,  Les réserves de change s’élèveront selon le gouvernement fin 2023 à 73 milliards de dollars  et 82/83 milliards de dollars y compris les réserves d’or , 173 tonnes) et les  DTS déposés au FMI et selon le rapport de  la BM , les réserves de change  ont atteint   68,8 G$ US, soit 17,2 mois d’importations, en juin 2023, contre 61,7 G$ US à la fin-2022, soit 15,9 mois d’importations de biens et de services.  Cependant, le compte courant devrait passer d’un excédent record de 9,8 % du PIB en 2022 à 2,8 % en 2023, avant d’atteindre 1,4 % en 2024 et 0,5 % du PIB en 2025 .   Selon le rapport, comme le dinar a suivi une trajectoire similaire par rapport aux monnaies utilisées avec ses principaux partenaires commerciaux (dollar américain, euro, yuan), les taux de change effectifs nominaux et réels (pondérés en fonction des échanges) se sont également renforcés au second semestre 2022, avant de se stabiliser au second semestre 2023. Au total, l’encours de la dette extérieure, faible, à fin septembre 2022, est estimé à 2,914 milliards de dollars contre 3,062 milliards de dollars à fin décembre 2021, en baisse de 148 millions de dollars. Sous l’effet de la baisse des recettes d’hydrocarbures par rapport à 2022,  et de l’augmentation des dépenses, le déficit budgétaire devrait se creuser en 2023 et 2024 ( une estimation provisoire  de 5800 milliards de dinars en 2024 soit au cours de 137 dinars un dollar 42,33 milliards de dollars, une augmentation  selon La BM de  6,8 % en 2023 et  de 8,9% en 2024. Le  ratio de la dette publique au PIB augmenterait de 5 points de pourcentage du PIB entre 2023 et 2025, pour atteindre 60,2 % du PIB en 2025..  La croissance du PIB réel s’est établie  à  3,4% en 2021  à 3,2% en 2022 et  de  2,5% en 2023 avec  un impact sur le taux de chômage de plus de 14% en 2023. Pour 2024, il est prévu un taux de croissance  du  PIB   de 2,5% dont le montant est estimé à  234 milliards de dollars en 2024, contre 216,4 milliards en 2023 ( le gouvernement l’ayant estimé à 233 milliards de dollars en 2023 ) et  une prévision  de 245 milliards de dollars en 2025. Pour la BM, l’ inflation est restée à un niveau élevé,   ayant  atteint 9,7 % sur les  8 premiers mois de 2023, celle des produits alimentaires 14,0 %, avec une moyenne de 9% pour 2023. 

2.-Les résultats 2024/2025 supposent cinq  conditions selon le rapport de  la BM

Premièrement, , des efforts soutenus sont nécessaires  pour  améliorer l’environnement des affaires et attirer les investissements condition d’une croissance durable  et faire baisser le taux de chômage où    la  performance et à la résilience de l’économie algérienne  est tributaire de profondes réformes  dont celles des institutions par une  lutte contre la bureaucratie et la corruption , une  politique des subventions ciblées  intimement liée à l’intégration de la sphère informelle (renvoyant à la dualité de de la cotation du dinar) au sien de la sphère réelle supposant un système d’information fiable en temps réel ;  la réforme  du marché de l’emploi (une nouvelle politique  de l’éducation fondée sur la qualité  collant à l’environnement et améliorer le cadre de la  recherche pour éviter l’exode des cerveaux ) ;   la réforme du système financier dans toute sa composante ( banques, fiscalité, douane, domaine) et de l’épineux problème du foncier avec toutes utilités . Deuxièmement  les facteurs géostratégiques et économiques mondiaux  du fait  à la fois   de  l’évolution de la guerre de la Russie contre l’Ukraine,   de la résurgence des conflits au Moyen-Orient et de l’incertitude de la croissance  de l’économie mondiale influent sur  le cours des hydrocarbures dont l’Algérie dépend fortement car  la majeure partie des exportations en devises, plus de 95%  provient   de cette rente  avec des prix fluctuants  qui échappent à la décision interne, soit à la hausse, soit à la baisse. Troisièmement, l’Algérie pays semi-aride, l’économie algérienne dépend fortement d’ un retour à la normale de la pluviométrie après trois années de sécheresse . Quatrièmement, lié au facteur précédent, les impacts du réchauffement climatique avec des catastrophes naturelles qui  font peser sur la croissance et le développement de l’Algérie, notamment sur l’agriculture  avec l’augmentation de la  facture alimentaire et les tensions  sur l’eau douce . Cinquièmement, l’inflation  devrait progressivement reculer en 2024 et 2025,mais  sous réserve de la mise en œuvre de politiques monétaires et budgétaires prudentes et que les précipitations se rétablissent.

3.- En conclusion :

les  10 plus grandes puissances économiques en Afrique  en 2028  (source FMI). Il est entendu que les prévisions du FMI  reposent sur une série d’hypothèses comme celles énoncées précédemment dont le fondement sont la maîtrise des tensions régionales,  la bonne gouvernance et la valorisation du savoir piliers du développement du XXIème siècle. Le  Nigeria pourrait  atteindre 916 milliards  de PIB en 2028, l’Égypte  510 milliards en 2028, l’’Afrique du Sud  468 milliards de dollars en 2028. l’Éthiopie, qui devrait profiter d’un retour à la normale dans le Tigré pour remettre son économie en route, son PIB passant de 120 milliards de dollars en 2022 à 281 milliards en 2028 serait la quatrième puissance économique de l’Afrique. Le PIB de l’Algérie avoisinerait  263 milliards USD d’ici 2028   arrivant à la cinquième position  du Top des 10 pays africains  les plus riches  suivi   du Maroc 6ème  195 milliards de dollars.. Le Kenya , la Tanzanie et la Côte d’Ivoire  se classent  à la 7ème  8ème  et 9ème position avec respectivement  147,  124  e t118 milliards de PIB, l’Angola chlorurant  avec  112 milliards de dollars contre 128 milliards de dollars  de PIB en 2022  La plupart des pays du top 10 sont  les pays les plus peuplés du continent et disposant d’importantes ressources naturelles, comme le  Nigeria, l’Algérie et l’Angola et  qui  sont également  les principaux producteurs de pétrole africains Mais  paradoxe la Libye premier réservoir de pétrole en Afrique, avec 48,63 milliards de barils, 8ème  réservoir mondial, et une  population faible 6 millions d’habitant n’a pas été   classée.. Plus globalement, sur la période 2021-2028, les 10 premiers pays africains verront leur PIB cumulé passer de 2.000 milliards à 3.145 milliards de dollars, soit une progression de 57,25% et sur  le plan continental, suite à une nette progression du PIB cumulé de 38,64%, ce paramètre des 54 pays africains s’établit à 4.110 milliards de dollars d’ici 2028.Toute Notre analyse montre  que   la puissance d’une Nation dans le relations internationales, n’existant pas  de sentiments  mais que des intérêts,  se mesurant à son poids économique ( cas de la Chine), le temps ne se rattrapant jamais en économie , en dynamique , toute  Nation qui n’avance pas  recule forcément, en fonction des mutations géostratégiques  et économiques (transition énergétique et numérique) au sein d’un monde  en devenir  multipolaire.