Dans un message aux travailleurs algériens: Tebboune réaffirme l’attachement de l’Etat au dialogue social

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Dans un message qu’il a adressé aux travailleurs algériens à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé l’attachement de l’Etat au dialogue permanent avec les partenaires sociaux afin de garantir la transparence et le respect total des lois lorsqu’il s’agit d’actions de revendication.

Il a relevé, dans ce cadre, avoir donné des orientations pour l’élaboration d’une loi-cadre régissant le travail syndical et l’enrichissement de sa teneur à travers la concertation et le débat avec les professionnels, précisant que ce projet de loi doit prendre en ligne de compte les chartes et conventions ratifiées par l’Algérie, permettre une véritable représentation des syndicats et l’engagement à promouvoir le volet socioprofessionnel des travailleurs loin des conflits politiciens qui ont vidé l’action syndicale de sa véritable essence. Le Président Tebboune a appelé, sur cette base, l’ensemble des organisations syndicales à mesurer l’ampleur de leurs responsabilités à l’égard des travailleuses, des travailleurs et des entreprises, et du rôle qui leur incombe pour garantir la stabilité sociale, le développement de la production, l’augmentation du rendement, et une adaptation continue aux mutations socioéconomiques, d’autant que les tensions dans le monde nous interpellent à faire preuve de détermination et à remporter l’enjeu des défis du développement durable, de la numérisation et de l’économie de la connaissance, qui sont des piliers pour la réussite et la prospérité des nations. Il a, en outre, fait remarquer que la protection du pouvoir d’achat, la préservation des emplois et de la prise en charge sociale demeureront parmi les priorités auxquelles l’Etat accordera un intérêt particulier et pour lesquelles il mobilisera les ressources financières possibles.

Le chef de l’Etat a réitéré, à cet égard, la détermination de l’Etat à poursuivre l’écoute des principales préoccupations du monde de travail en quête d’approches efficientes permettant de consolider les acquis réalisés en moins de deux ans, et ce, par fidélité à son engagement de veiller à la protection des droits des travailleurs et la préservation de leurs acquis socioprofessionnels. «En sus de la suppression de l’impôt sur le revenu au profit des catégories à revenu limité, la révision du point indiciaire, la création de l’allocation chômage et l’augmentation des pensions de retraite, la réflexion restera tout le temps tournée vers l’élargissement des champs d’absorption de nos enfants chômeurs», a assuré le Président Tebboune.

La démarche entreprise pour la levée du gel sur les projets d’investissement qui a permis la création à ce jour de 33 171 emplois, ainsi que notre détermination à insérer d’importantes catégories parmi les titulaires de contrats de pré emploi, sont autant d’indicateurs consacrant le caractère social de l’Etat, et de preuves de cette forte volonté à prendre en charge progressivement les aspirations des citoyennes et citoyens pour une vie digne et un cadre de vie convenable, a-t-il ajouté. Il a appelé l’ensemble des organisations syndicales à mesurer l’ampleur de leurs responsabilités à l’égard des travailleuses, des travailleurs et des entreprises, et du rôle qui leur incombe pour garantir la stabilité sociale, le développement de la production, l’augmentation du rendement, et une adaptation continue aux mutations socioéconomiques, d’autant que les tensions dans le monde nous interpellent à faire preuve de détermination et à remporter l’enjeu des défis du développement durable, de la numérisation et de l’économie de la connaissance.

C’est dans le cadre de cette ligne directrice de la gouvernance nationale que le président de la République a instruit le gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Il a ordonné, à ce titre, de procéder immédiatement à la réduction de l’impôt sur le revenu global (IRG), à l’augmentation du point indiciaire dans la Fonction publique et à assurer un contrôle maximal sur les produits agricoles. Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait annoncé, dans le sillage de ces orientations, que la révision du point indiciaire dans la Fonction publique entrerait en vigueur avant fin avril, conformément à une instruction du président de la République. L’augmentation des salaires opérée grâce à ces deux éléments (hausse du point indiciaire et réduction de l’IRG) est en moyenne de 5.600 à 6.000 DA et peut atteindre parfois 10.000 DA, selon la Direction générale du budget

Il avait relevé, à ce propos, que la révision du point indiciaire, ainsi que de l’IRG, contenue dans la loi de finances 2022, permettront d’augmenter les salaires des travailleurs et de conforter le pouvoir d’achat. Il avait également annoncé le lancement d‘une «réforme globale» du régime fiscal pour 2022 et 2023, en vue d’impulser le développement national et le taux d’intégration de l’économie. La nouvelle grille indiciaire des salaires des fonctionnaires aura pour effet une augmentation «significative» des salaires qui s’étend aux primes et indemnités mensuelles et non mensuelles, a-t-on souligné auprès de la Direction générale du budget relevant du ministère des Finances. L’incidence financière de cette mesure s’élève à près de 220 milliards DA/an, avec effet rétroactif à compter du 1er mars 2022. L’augmentation des salaires opérée grâce à ces deux éléments (hausse du point indiciaire et réduction de l’IRG) est en moyenne de 5.600 à 6.000 DA et peut atteindre parfois 10.000 DA, selon la Direction générale du budget. La révision du point indiciaire dans la fonction publique touchera plus de 2,7 millions de fonctionnaires et agents contractuels, dont 2,4 millions pris en charge dans le cadre du budget de l’Etat et près de 360 000 dans le cadre du budget des collectivités locales. Le coût de la réduction de l’IRG (supprimé pour les salaires inférieurs à 30.000 DA) s’élève, quant à lui, à 180 mds DA/an, soit au total (réduction de l’IRG et augmentation du point indiciaire), une hausse annuelle des salaires représentant une enveloppe de 400 mds DA en 2022. La même source a mis l’accent sur le maintien de la politique d’aide sociale, la subvention des prix des matières premières, outre la prise en charge par le Trésor public de l’incidence de la hausse des prix de produits de consommation sur les marchés internationaux, en vue de préserver la stabilité des prix. 

Les transferts sociaux exécutés dans le cadre de la politique de subvention ont atteint, ainsi, 1.942 mds de dinars cette année. La loi de finances 2022 a institué, en outre, une allocation chômage pour les chômeurs primo-demandeurs d’emploi âgés entre 19 et 40 ans et inscrits auprès de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM), devant entrer en vigueur courant 2022. Selon la Direction générale du budget, l’enveloppe consacrée à l’allocation chômage est de l’ordre de 145 mds DA/an et ce chiffre pourrait augmenter en fonction du nombre de demandeurs de cette allocation. Le Président Abdelmadjid Tebboune avait, en outre, instruit le gouvernement à l’effet d’augmenter les pensions de retraite dans une fourchette allant de 2% à 10%, suivant le montant perçu. Les pensions de retraites avaient été revalorisées en 2020 à des taux oscillant entre 2 et 7%. L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a salué «les décisions audacieuses et courageuses prises par le président de la République, relatives au point indiciaire dans la Fonction publique et à l’IRG, ainsi que les décisions relatives à l’organisation du marché et à la lutte contre la spéculation», estimant que ces mesures contribueront «certainement à estomper l’impact de la crise sociale et améliorer le pouvoir d’achat, en réponse aux revendications des travailleurs». La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) a estimé, pour sa part, que l’augmentation du pouvoir d’achat en Algérie contribuera à bâtir une économie nationale forte et sera un «moteur» de la croissance économique. Au plan économique, les obstacles qui entravaient la réalisation de plus de 800 projets d’investissement, sur quelque 900 projets recensés, ont été levés, ce qui se traduira par la création de pas moins de 52 000 emplois. Des actions sont, en outre, entreprises pour renforcer le dialogue social, à travers l’adoption en mars dernier d’un projet de loi modifiant les modalités d’exercice du droit syndical, afin de développer l’action syndicale.

Il est le fruit d’une «large consultation» de tous les partenaires: ministères, syndicats, patronat et Bureau international du travail (BIT). Entre autres dispositions, la loi consacre la liberté de créer et d’adhérer à des organisations syndicales et renforce la protection des délégués syndicaux contre le licenciement abusif ou toute autre mesure arbitraire, dans l’exercice de leur mandat syndical. La promotion du dialogue social s’opère aussi par l’élaboration (en cours) d’un projet de loi-cadre relatif à l’organisation de l’activité syndicale pour l’adapter aux mutations socioéconomiques.

T. Benslimane