Championnat de la Ligue 1:  Les mêmes causes produisent les mêmes effets !

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Alors que le pays traverse une situation exceptionnelle et inédite sur le plan politique, le championnat national de la Ligue 1 s’apprête à entamer une nouvelle saison avec les mêmes ingrédients à savoir un manque d’infrastructures criant et une crise financière écrasante et prégnante.

D’ailleurs, le président de la Ligue nationale de football a reconnu récemment, qu’il a versé « des avances aux clubs dont la plupart n’arrive pas à s’acquitter  des droits d’engagement ». Ce qui est assez rare pour être souligné. C’est donc dans des conditions précaires, voire lamentables que le championnat va reprendre. Il ne faut pas s’attendre du coup à une révolution ou un grand changement, ni dans la pratique, ni dans les mentalités, du moment que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Même le dernier sacre des Verts en Coupe d’Afrique des nations n’aura que peu d’impact ou d’incidence sur le niveau général. Un niveau qui risque même de baisser sensiblement à cause du départ vers l’étranger de nombreuses valeurs sûres du championnat, à leur tête le buteur de la saison écoulée Zakaria Naïdji, mais aussi AbderahmaneMeziane, Raouf Benguit, Abdelkader Bedrane, Mustapha Zeghba ou encore Ilyes Chetti. D’autres joueurs comme l’international Hicham Boudaoui et Haitham Loucif, tous les deux du PAC, sont également sur le point de quitter la Ligue 1. En contrepartie peu de joueurs étrangers ont atterri chez nous, à cause des difficultés financières de nos clubs, mais aussi parce que, il faut le dire, notre championnat n’est pas très attractif par rapport à celui de nos voisins. N’empêche pratiquement toutes les équipes ont été plus ou moins actives sur le marché des transferts. Certaines plus que d’autres, car elles bénéficient de plus de moyens. L’on pense notamment au MCA et au CRB parrainés par des sociétés publiques, alors que la plupart des pensionnaires de l’élite font dans la débrouillardise. Cette situation inique, il faut le dire, biaise le championnat car tous les clubs ne sont pas mis au même pied d’égalité. C’est de la concurrence déloyale que de plus en plus de voix dénoncent. Cette injustice crée forcément un sentiment de frustration qui se traduit souvent par des dépassements sur le terrain et dans les gradins. Encore une fois, l’impuissante Ligue ne pourra répondre que par le suranné huis clos pour sévir. Une sanction tout aussi absurde qu’inutile. Bien au contraire, elle contribue grandement au marasme général qui caractérise notre championnat. Un championnat décrié et dévalorisé, mais personne n’est en mesure d’apporter ou de proposer des solutions concrètes pour le faire sortir de la mouise. Il est bien beau de critiquer, mais quand on n’a pas d’alternatif, il vaut mieux se taire. Certains pensent que la solution ne peut provenir que des pouvoirs publics. Si notre championnat se trouve dans emmêlé dans cette embrouillamini c’est à cause justement de l’ingérence tutélaire des autorités publiques qui font la pluie et le beau temps au niveau des clubs. Or ces derniers ont besoin de voler de leurs propres ailes pour s’épanouir et évoluer, quitte à en sacrifier quelques uns d’entre eux en chemin. En somme, comme toute la société algérienne, nos équipes aspirent à la liberté.

Ali Nezlioui