A l’approche du mois de Ramadhan: Le gouvernement rassure sur la disponibilité des produits de large consommation

0
740

A quelques jours du mois de Ramadhan, la tension monte chez les citoyens, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en produits de large consommation, d’autant plus qu’ avec la pénurie qui frappe une matière essentielle, en l’occurrence l’huile de table. Pour éviter ce genre de pénurie, le président de la République avait chargé le gouvernement de poursuivre les préparatifs nécessaires à l’entame du mois de Ramadhan, tout en insistant particulièrement sur l’autorisation, à titre exceptionnel, de l’importation des viandes congelées par les importateurs actifs dans chaque wilaya.

Dans ce contexte, le chef de l’Etat avait mis l’accent sur la nécessité de faire la distinction entre les viandes locales et les viandes importées lors de la présentation commerciale à travers tous les espaces et a donné des instructions en vue d’intensifier les tournées d’inspection mixtes des services de la sûreté et du commerce pour détecter la fraude à travers le stockage illégal des quantités de viandes pour orienter les prix. Pour sa part, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a tenu à rassurer les citoyens quant à la disponibilité des produits de large consommation durant le mois de Ramadhan, précisant que les secteurs concernés avaient pris les mesures nécessaires pour assurer la disponibilité de ces produits sur le marché national. Il a relevé, à ce propos, que 1,6 million de tonnes de fruits et légumes, 24 000 tonnes de sucre et 25 000 tonnes d’huile devraient être mises sur le marché durant ce mois. Concernant la pénurie d’huile de table,  Rezig a expliqué que l’augmentation des prix des matières premières sur le marché international et des coût d’acheminement avaient contribué à la hausse du prix de gros de ce produit, passé de 570 DA à 590 DA, réduisant ainsi la marge bénéficiaire d’un grand nombre de grossistes qui se sont alors retirés de l’opération. Il a, à ce propos, fait savoir que l’Etat a remboursé la différence, à travers le Trésor public, et régulé à nouveau les prix ramenés à 570 DA. Qui plus est, a-t-il dit, le ministère a accordé une autorisation permettant aux producteurs de vendre directement les produits plafonnés aux détaillants et aux citoyens. Et afin de parer à tout imprévu, l’Etat reste disposé à intervenir pour assurer la disponibilité des produits alimentaires de large consommation (viandes, huile, céréales, légumes, etc.) en recourant à l’importation. Selon lui, la récente pénurie de certains produits est due essentiellement aux informations relayées par les médias sur une éventuelle pénurie, ce qui a amené les consommateurs à stocker d’importantes quantités de produits. Le ministre a écarté une augmentation des prix des produits subventionnés ou plafonnés, à l’exception de certains «cas isolés», citant le décret exécutif  N°16-87 du 1er mars 2016 fixant le prix plafond à consommateur ainsi que les marges plafonds à la production, à l’importation et à la distribution aux stades de gros et de détail de l’huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc. S’agissant des prix des fruits et légumes, il a précisé que les prix des produits hors saison sont plus élevés que ceux de saison de récolte. Rezig a réaffirmé que la préservation du caractère social de l’Etat est un droit garanti par la Constitution, d’autant que la valeur financière destinée à la subvention publique a été portée à 17 milliards de dollars dans le cadre de la loi de finances 2021, conformément aux orientations du président de la République. La subvention doit être accordée aux catégories réellement dans le besoin, a-t-il souligné, précisant que cette subvention devrait être revue dans le cadre d’une commission sectorielle au niveau du ministère des Finances. Concernant les commerçants spéculateurs, le ministre a indiqué que des équipes mixtes de contrôle sont mobilisées (commerce, sûreté nationale et autres départements ministériels) et organisent des sorties sur le terrain pour contrôler les stocks de manière à faire face à toutes formes de monopole et de spéculation sur le marché et infliger les sanctions maximales aux contrevenants pouvant aller jusqu’aux poursuites judiciaires, la radiation du registre du commerce et la suspension de l’activité pour une durée de deux ans. Le secteur a réalisé, cette année, une cartographie des entrepôts de stockage à travers les wilayas qui permet aux services de contrôle du secteur, de la sûreté et de la gendarmerie d’intervenir dans n’importe quel centre non indiqué sur cette cartographie et d’injecter leurs stocks dans les centres et marchés, en cas de spéculation. Il compte 20 000 agents de contrôle répartis à travers plusieurs secteurs, dont 9000 agents dans le secteur du commerce chargés du contrôle, notamment durant le mois de Ramadhan. Il a recensé lors de l’année passée 2020, 1,6 millions opérations de contrôle, en sus de 300 000 autres opérations depuis janvier 2021. Le ministre a, par ailleurs, fait état du lancement pour la 1re fois, de l’opération de vente au rabais et de vente promotionnelle à titre exceptionnel au cours du mois de Ramadhan, en sus des foires commerciales dédiées à la vente directe du vendeur au consommateur, à travers toutes les wilayas, en coordination avec les walis et les secteurs partenaires.

Les marchés de gros et de détail devront travailler les week-ends jusqu’à la fin du mois de Ramadhan Concernant l’opération de facturation, le ministre a fait état de l’existence d’une Commission au ministère, laquelle œuvre en collaboration avec les autres secteurs, à l’édification d’une stratégie réaliste et consensuelle entre les parties prenantes, dans le but d’ériger la facturation en une partie intégrante de l’opération commerciale au cours des prochaines années. Pour ce qui est des viandes rouges, le ministre a assuré que le secteur entreprend les mesures indispensables à la commercialisation des viandes issues des wilayas du Sud, à l’instar de Tamanrasset et d’Adrar, vers les wilayas du Nord, rappelant le programme du ministère de l’Agriculture et du Développement rural dédié à l’importation de bovins destinés à l’abattage ou à l’engraissement.

Actuellement, une commission conjointe chapeautée par le ministère de l’Agriculture et le ministère du Commerce, ainsi que d’autres secteurs, s’attèlent actuellement à l’étude de la quantité des viandes congelées qui sera importée, après l’aval du Premier ministre. Pour les viandes blanches, le ministre a dévoilé que la réunion du gouvernement a approuvé, mercredi, un projet d’exonération du son de la TVA (Taxe à valeur ajoutée), une exonération qui sera appliquée, a-t-il dit, dans les plus brefs délais, à l’effet de soutenir l’activité des éleveurs et les inciter à accroître la production. Le ministre a rappelé également les quantités du poulet congelé (plus de 10 000 tonnes) que l’Office national d’aliments de bétail (ONAB) compte commercialiser, appelant les citoyens à garder leur comportement de consommation «raisonnable» et à ne pas céder aux rumeurs de pénurie des produits, en dépit de la disponibilité enregistrée au niveau des stocks. D’autre part, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a indiqué que des grandes quantités de liquidités allaient être injectées avant le mois de Ramadhan afin d’atténuer le phénomène de manque de liquidités. Après la mise en circulation du nouveau billet de 2.000 DA, la semaine dernière, une grande quantité de billets sera injectée d’ici la semaine prochaine et également à la veille du Ramadan pour mettre fin à ce phénomène qui devient stressant. Il a rappelé, dans ce cadre, qu’un comité était mis en place afin de veiller sur la disponibilité de la liquidité au niveau des banques et d’Algérie Poste, saluant également la décision «salutaire» prise par le président de la République, consistant à la fermeture des comptes commerciaux au niveau des bureaux postaux (comptes CCP). Il s’agit, a-t-il estimé, d’une solution «tout à fait logique» qui va impacter positivement la disponibilité de la liquidité au niveau des bureaux de poste disposant actuellement de plus de 3.400 guichets à l’échelle nationale.

  1. Benslimane