La sélection algérienne de football A’ aura rendez-vous avec l’histoire, aujourd’hui contre le Sénégal, en finale du 7e Championnat d’Afrique des nations CHAN-2022 (reporté à 2023), au stade Nelson-Mandela de Baraki à Alger (20h30).
Doucement mais sûrement, l’équipe nationale a non seulement conforté son statut de leader, en atteignant le dernier stade de la compétition, mais elle est en train de monter en puissance, en témoigne le carton infligé au Niger (5-0) en demi-finale. La sélection des locaux, à l’instar de son aînée lors de la CAN-2019 en Egypte, a su se frayer un chemin dans ce tournoi, le premier en présence de 18 pays (17 sélections participantes, NDLR), pour se positionner comme le favori N.1 pour le sacre final. Le Sénégal, dirigé sur le banc par Pape Bouna Thiaw, est venu se dresser sur le chemin de l’Algérie dans ce qui sera le dernier obstacle pour décrocher le premier trophée de l’histoire dans cette épreuve réservée aux joueurs locaux. En voyant leur rêve s’agrandir de jour en jour, les coéquipiers de l’actuel meilleur buteur du tournoi Aymen Mahious (5 réalisations), n’auront pas le droit à l’erreur, d’autant qu’ils vont se produire dans leur antre de Baraki et devant un public des grands jours. Les joueurs algériens auront à cœur d’écrire leurs noms sur les tablettes de cette compétition, douze ans après leur première et unique participation au CHAN, en 2011 au Soudan, à l’issue de laquelle ils avaient terminé au pied du podium. Toutefois, la mission des Verts s’annonce difficile face au Sénégal, qui signe son retour au CHAN après douze ans d’absence, mais qui va compter sur la dynamique dans laquelle se trouve le football sénégalais au niveau des sélections, pour s’adjuger le titre et imiter leurs aînés, vainqueurs de la dernière Coupe d’Afrique des nations CAN-2021 (reportée à 2022) au Cameroun. Contrairement à l’Algérie, invaincue depuis le début de la compétition avec un bilan de 9 buts marqués et 0 encaissé, le Sénégal compte une défaite (en phase de poules face à l’Ouganda 1-0, NDLR), alors que son secteur offensif a inscrit 6 buts.
Bougherra – Thiaw, duel de tacticiens
Madjid Bougherra – Pape Thiaw, qui gagnera cette bataille tactique ?, la question a été posée par la Confédération africaine (CAF) dans l’une de ses publications sur son compte Twitter à la veille de cette finale palpitante. L’Algérie et le Sénégal ne se sont jamais rencontrés en match officiel. Ce sera ainsi un rendez-vous inédit entre deux équipes qui aspirent à rejoindre le cercle fermé des nations sacrées. Les deux équipes se sont affrontées, en revanche, le 17 décembre dernier, en match amical disputé au stade 19-Mai-1956 d’Annaba (2-2). Si le match sera âprement disputé entre les 22 acteurs sur le rectangle vert, le duel s’annonce aussi passionnant entre le sélectionneur national Madjid Bougherra et son homologue sénégalais Pape Bouna Thiaw, deux techniciens de métier qui ont réussi à s’imposer. Le duel entre Bougherra et Thiaw va constituer un match dans le match. Si l’ancien capitaine de l’équipe nationale semble avoir une longueur d’avance, en bénéficiant de l’apport précieux des supporters, Thiaw, en poste depuis avril 2022, marche sur les pas de son mentor de la sélection A championne d’Afrique Aliou Cissé. Sur le plan de l’effectif, l’équipe nationale se présentera avec un groupe au complet, avec le retour du gardien de but Alexis Guendouz, qui a purgé un match de suspension, suite au carton rouge reçu face à la Côte d’Ivoire (1-0) en quarts de finale. Côté sénégalais, le milieu offensif Lamine Camara (Génération Foot), sorti sur civière en demi-finales face au à Madagascar (1-0), devrait tenir sa place dans le dispositif tactique de Pape Thiaw.
Bougherra (Ent) : «Prêts à mourir sur le terrain pour remporter le trophée»
Le sélectionneur de l’équipe algérienne de football A’, Madjid Bougherra, a déclaré vendredi à Alger que son était équipe «prête à mourir sur le terrain», pour décrocher le trophée du Championnat d’Afrique des nations CHAN-2022 (reporté à 2023), à l’occasion de la finale de la 7e édition, ce samedi face au Sénégal, au stade Nelson-Mandela de Baraki (20h30). «Une finale ça se gagne, on se souvient uniquement des vainqueurs. Dans nos têtes, nous n’avons pas de calculs à faire, on doit gagner cette Coupe, se donner à fond, prêts à mourir sur le terrain pour notre pays. On a atteint le premier objectif, qu’on s’est fixé depuis le début. Nous sommes à 90 minutes du trophée. On a bien récupéré, on s’est bien préparé. Par rapport à la demi-finale, ça sera un match différent contre une belle équipe du Sénégal», a indiqué Bougherra, lors d’une conférence de presse tenue au stade de Baraki. L’équipe algérienne a validé son ticket pour la finale, en atomisant le Niger (5-0) mardi au stade Miloud-Hadefi d’Oran, alors que le Sénégal s’est imposé petitement devant Madagascar (1-0). Les deux sélections atteignent la finale de l’épreuve pour la première fois de leur histoire. «Nous connaissons bien le Sénégal, nous sommes conscients de ce qu’on veut faire demain. On travaille depuis un an et demi. Le football est ingrat et dur, ça peut se résumer en un seul match. On attendait le déclic face au Niger, mais ce match peut être trompeur. Cette finale va se jouer sur de petits détails, le public nous sera d’un précieux apport. Ce sera une vraie fête et une belle affiche», a-t-il ajouté. Interrogé sur l’ambiance qui règne au sein du groupe, à 24 heures de cette finale, l’ancien capitaine de l’équipe d’Algérie s’en réjouit. «L’ambiance est magnifique, les joueurs sont très concentrés, ils aiment réussir et progresser. Nous sommes impatients de jouer cette finale pour rendre heureux nos familles et nos supporters. De match en match, on a prouvé qu’on est une équipe qui est en train de monter en puissance. On est très contents de revenir à Baraki, on a nos repères. Tout est au vert pour jouer cette finale». En plantant cinq banderilles au Niger, le secteur offensif des Verts, décrié avant les demi-finales, s’est réveillé. Bougherra estime que les «joueurs sont désormais en confiance. On a remis les choses à leur place après ce match de demi-finale, ça discutait un peu du manque d’efficacité. Les joueurs sont désormais en confiance, ils ont montré qu’ils sont capables de marquer des buts». Le coach national a refusé de comparer cette finale du CHAN, à celle de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2019, remportée par l’Algérie face au Sénégal (1-0) au Caire (Egypte)». On n’en n’a pas parlé. Ce sont deux mondes différents et deux périodes différentes, on est dans une autre façon de communiquer avec les joueurs. Jouer une finale chez nous ça n’est plus arrivé depuis 1990. Les joueurs sont déterminés pour aller au bout de cette compétition», a encore dit le coach.
Guendouz ou Chaâl ? «Je n’ai pas encore fait le choix»
De retour d’une suspension d’un match, suite à son expulsion face à la Côte d’Ivoire (1-0), en quarts de finale, le portier du CR Belouizdad, Alexis Guendouz, n’est pas sûr de retrouver sa place dans le onze. Bougherra n’a pas encore fait le choix entre lui et Farid Chaâl». Guendouz a bien entamé le tournoi, Chaâl a été aussi très performant, même si nous n’avons pas eu trop de situations face au Niger. Il ne faut pas oublier Rahmani, qui reste un bon gardien. Le choix va être très dur, mais c’est l’équipe nationale, chaque joueur doit être heureux pour son coéquipier. Les trois portiers sont solidaires. Il y aura un choix à faire, qui va se décider aujourd’hui. J’aurais pu prendre 23 joueurs mais j’ai pris 28, il y a juste Loucif et Rahmani qui n’ont pas joué». Pour Bougherra, la clé de la réussite dans ce genre de rendez-vous capital «c’est le collectif». «On est plus un collectif, même si nous avons deux à trois individualités qui peuvent nous changer le cours du match. J’insiste à dire que notre force c’est le collectif, comme le Sénégal d’ailleurs. Trop d’individualités ce n’est pas bon pour une équipe, jouer ensemble c’est la clé de la réussite», a assuré le sélectionneur algérien. Dans un registre purement personnel, Bougherra estime que la Coupe arabe de la Fifa, remportée avec l’Algérie en décembre 2021 au Qatar, va beaucoup lui servir en vue de cette finale. «Jouer la Coupe arabe de la Fifa m’a beaucoup servi en matière de gestion des matchs. Ici à Alger ça va être meilleur, car on aura les supporters à côté de nous. Le stade sera rempli, le public va nous pousser et nous motiver, ce sera un atout important. La finale de samedi sera meilleure que celle disputé au Qatar face à la Tunisie (2-0)». Appelé à donner son avis sur son adversaire du jour, le sélectionneur des locaux n’a pas tari d’éloges sur les Lions de la Teranga, «une équipe qui mérite d’être en finale». «Le Sénégal ? On le connaît très bien, il n’y a pas d’effet surprise pour les deux coachs. Ce sera une belle finale entre deux grands pays de football en Afrique. Le Sénégal est là, il le mérite, ça va être une question d’état d’esprit. On est prêts, que le meilleur gagne». Au vu des statistiques réalisées jusque-là par les coéquipiers du capitaine Ayoub Abdellaoui, Bougherra laisse dégager une certaine confiance et assurance à la veille de ce dernier stade de la compétition». Les joueurs ont battu plusieurs records durant cette compétition: nous avons fait le plein au premier tour (9/9 points), avec aucun but encaissé jusque-là, nous avons le meilleur buteur du tournoi (Mahious avec 5 buts, NDLR). Si on gagne cette finale, on sera un vrai champion. J’espère que cette demi-finale face au Niger a permis aux joueurs de se lâcher plus». Et de conclure : «Les joueurs ont besoin de cette intensité dans le jeu, c’est là où ils sont meilleurs, c’est mon ressenti du joueur local. Je ne fais aucun souci. Ce n’est pas uniquement le Sénégal qui va nous imposer cette intensité, on le fera aussi, ce qui va rendre cette finale encore plus belle. Nous devons éviter de perdre des balles inutiles, car la force du Sénégal est la transition rapide.»
Bessa N. /Ag.