La vision prospective et les qualités de visionnaire ayant permis au moudjahid Abdelhafid Boussouf (1926-1980) de faire front au colonialisme et de préparer l’après-indépendance, ont été fortement soulignées lundi, au musée du moudjahid Slimane Bentebbal de Mila à l’occasion de la commémoration du 38ème anniversaire de la mort de ce moudjahid.
Témoignant à cette occasion, son compagnon d’armes, le diplomate et membre de l’association nationale des anciens du Ministère de l’Armement et des liaisons générales (MALG), le moudjahid Mohamed Debah a indiqué que « le Colonel Abdelhafid Boussouf (alias Si Mabrouk) était un homme doté de grandes qualités de visionnaire qui, outre son rôle déterminant dans la lutte contre les forces coloniales, avait réussi en pleine Guerre de libération à former des hommes pour l’après indépendance ». M. Debah a rappelé que Si Mabrouk a joué un « grand rôle » dans toutes les étapes de la Guerre de libération et notamment la création de l’appareil de renseignements et de contre-renseignements, grâce auquel « des informations capitales ont été exploitées pour contrecarrer les actions de l’ennemi, et qui a valu au colonel Boussouf le surnom de père des services de renseignements algériens ». Il a par ailleurs évoqué le rôle d’Abdelhafid Boussouf dans la création de la radio « La voix de l’Algérie libre et combattante » pour mettre en échec la propagande coloniale, soutenant que le moudjahid avait également fourni d’importants dossiers pour renforcer la position du côté algérien lors des négociations. « Les hommes formés par Abdelhafid Boussouf se sont abreuvés de l’amour de la patrie et du sens du sacrifice qu’avait ce dernier pour gérer la période postindépendance et relever le défi de l’édification », a-t-il témoigné. Dans la lettre du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, lue en son nom à cette occasion par le directeur des Moudjahidine de la wilaya de Mila, Karim Ghodbane, il a été affirmé que Abdelhafid Boussouf est de la trempe des grands hommes « dignes d’être pris un exemple pour les générations montantes ». Le ministre a également insisté sur la nécessité de mettre davantage en lumière « cette grande figure de la révolution algérienne à travers les témoignages de ses frères d’armes ». De son côté, le wali de Mila, Mohamed Amier, a souligné l’importance de retranscrire et d’asseoir l’héritage de cet homme. La commémoration du 38e anniversaire de la mort d’Abdelhafid Boussouf s’est tenue en présence du secrétaire général l’association nationale des enfants de chouhada, Tayeb EL Houari, des autorités et la famille révolutionnaire de la wilaya de Mila et de nombreux citoyens . Né en 1926 à Mila, Abdelhafid Boussouf était militant au sein du Parti du peuple algérien (PPA) lorsqu’il y fait la connaissance, entre autres, de Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M’hidi, Lakhdar Bentobal. Il fut l’un des membres les plus éminents de l’Organisation spéciale (OS), du Mouvement pour le Triomphe des Libertés démocratiques (MTLD). Il a assisté à l’historique réunion des 22 et, après le déclenchement de la révolution, il a été nommé en avril 1954, adjoint de Ben M’hidi dans la wilaya V, chargé de la région de Tlemcen. Abdelhafid Boussouf est décédé le 31 décembre 1980.
Mechaka A